CDD d’usage de réalisateurL’article D 1242-1 6° du code du travail retient qu’en application du 3° de l’article L. 1242-2, l’action culturelle, l’audiovisuel et la production cinématographique figurent parmi les secteurs d’activité dans lesquels des contrats à durée déterminée peuvent être conclus pour les emplois pour lesquels il est d’usage constant de ne pas recourir au contrat à durée indéterminée en raison de la nature de l’activité exercée et du caractère par nature temporaire de l’emploi. L’article L 1242-7 du même code retient que si un tel contrat peut ne pas comporter de terme précis, il doit être conclu pour une durée minimale à défaut de quoi il est réputé conclu pour une durée indéterminée. Un contrat de réalisation qui fixe la livraison d’une bande antenne à une date à laquelle le tournage ne pouvait avoir commencé et qu’il vise une date d’exécution irréaliste, sans fixer une date de durée minimale, doit être requalifié en un contrat à durée indéterminée, ce sur le fondement de l’article L 1245-1 du code du travail. |
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Qu’est-ce qu’un CDD d’usage et comment a-t-il été requalifié en CDI chez M6 ?Un CDD d’usage est un contrat de travail à durée déterminée qui peut être conclu dans des secteurs spécifiques, comme l’audiovisuel, pour des tâches temporaires. Dans le cas présent, un salarié a travaillé pour M6 sous plus de 200 CDD d’usage pendant environ 7 ans. Les juges ont requalifié ce contrat en CDI, car l’emploi du salarié était lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise, ce qui contredit les conditions d’un CDD d’usage. La requalification a été fondée sur la nature régulière et nécessaire de son travail, qui était essentiel pour de nombreuses émissions diffusées sur M6. Quels sont les critères légaux pour conclure un CDD d’usage ?Selon l’article L.1242-2 du Code du travail, un CDD d’usage ne peut être conclu que pour des tâches précises et temporaires, dans des cas spécifiques. Ces cas incluent le remplacement d’un salarié, l’accroissement temporaire de l’activité de l’entreprise, et des emplois saisonniers. De plus, l’article D.1242-1 précise que les secteurs d’activité concernés incluent les spectacles, l’audiovisuel, et la production cinématographique. Il est également stipulé que ces contrats doivent être établis par écrit et définir clairement leur motif, sinon ils sont réputés être des CDI. Comment la nature de l’emploi du salarié a-t-elle influencé la décision de requalification ?Le salarié a exercé des fonctions de monteur truquiste et truquiste, réalisant des bandes-annonces et du graphisme vidéo pour M6. Son emploi était régulier, avec une fréquence de travail de 8 à 22 jours par mois, et une moyenne de 142 jours par an. Cette régularité et la nécessité de son rôle pour les émissions de M6 ont été des éléments clés dans la décision des juges. Le fait qu’il n’ait pas eu d’autre employeur et que ses horaires de travail soient constants a également renforcé l’argument en faveur de la requalification. Quelles sont les conséquences de la requalification d’un CDD d’usage en CDI ?La requalification d’un CDD d’usage en CDI entraîne des conséquences significatives pour l’employeur. Selon l’article L1245-2 du Code du travail, si le conseil de prud’hommes accorde la demande du salarié, une indemnité est due par l’employeur. Cette indemnité ne peut être inférieure à un mois de salaire, ce qui représente un coût pour l’entreprise. De plus, cela implique que le salarié bénéficie des droits liés à un contrat à durée indéterminée, tels que la protection contre le licenciement abusif et des droits à des congés payés. Quels sont les recours possibles pour un salarié en cas de requalification de son contrat ?En cas de requalification de son contrat, le salarié peut saisir le conseil de prud’hommes pour faire valoir ses droits. Il peut demander une indemnité pour la requalification de son CDD d’usage en CDI, ce qui est stipulé dans l’article L1245-2 du Code du travail. Le salarié peut également revendiquer des droits liés à un CDI, tels que des congés payés, des primes, et une protection contre le licenciement. Il est conseillé au salarié de se faire accompagner par un avocat ou un syndicat pour maximiser ses chances de succès dans cette démarche. |
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