Contrat de coproduction de recueil d’œuvres musicales 

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Contrat de coproduction de recueil d’œuvres musicales 

L’Essentiel : En matière de coproduction de recueils d’œuvres musicales, la bonne foi est essentielle pour garantir l’intégrité des accords entre coproducteurs. Un comportement fautif, tel que la création d’un recueil concurrent, nuit à l’exploitation commerciale du premier et constitue une violation de l’accord. Une société a ainsi engagé sa responsabilité contractuelle en cessant unilatéralement la fabrication d’un ouvrage coproduit tout en publiant un ouvrage similaire. En ne réimprimant pas le recueil initial et en lançant un nouveau projet, elle a manqué à son obligation de loyauté, organisant de facto une pénurie pour favoriser son propre produit.

Coproduction, édition et bonne foi

En matière de coproduction de recueil d’œuvres musicales (partitions), la bonne foi permet de sanctionner le comportement fautif de l’un des coproducteurs qui serait amené à privilégier l’édition d’un nouveau recueil directement concurrent au premier. En effet, ce comportement nuit à l’exploitation commerciale du premier recueil de partitions et porte atteinte à l’accord de coproduction.

Faute contractuelle

Une société a engagé sa responsabilité contractuelle pour avoir cessé unilatéralement la fabrication et l’exploitation d’ouvrages coproduits, tout en concevant et publiant parallèlement un ouvrage similaire incluant l’intégralité des participations musicales contenues dans le premier recueil qu’elle s’était engagée à exploiter. Si le premier contrat stipulait que la société était seule décisionnaire en ce qui concerne les quantités à fabriquer, il prévoyait aussi que la société se chargeait, pour le compte commun, du règlement des charges et dépenses afférentes à la fabrication, impression et distribution des recueils et qu’elle assurait pour le compte commun, la gestion de la coexploitation (établissement des décomptes, paiements…).

Obligation d’exploiter un recueil

La société se devait donc de gérer la fabrication et la distribution des recueils dans l’intérêt commun de l’ensemble des parties ; en ne réimprimant pas les recueils et en décidant dans le même temps d’imprimer un nouveau recueil incluant l’intégralité des participations musicales contenues dans le recueil initial, elle a manqué à son obligation de bonne foi et de loyauté dans l’exécution du contrat telle qu’elle est prévue par l’article 1104 (ancien article 1134) du code civil. En d’autres termes, la société avait organisé la pénurie du premier recueil avant de lancer son propre ouvrage.

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Q/R juridiques soulevées :

Qu’est-ce que la bonne foi en matière de coproduction musicale ?

La bonne foi en matière de coproduction musicale se réfère à l’obligation pour les coproducteurs d’agir de manière loyale et honnête dans l’exécution de leurs engagements. Dans le contexte de la coproduction de recueils d’œuvres musicales, cela signifie qu’un coproducteur ne doit pas favoriser l’édition d’un recueil concurrent qui pourrait nuire à l’exploitation commerciale du recueil initial.

Cette obligation de bonne foi est essentielle pour maintenir l’intégrité de l’accord de coproduction. Si un coproducteur agit de manière à compromettre les intérêts de l’autre, cela peut être considéré comme un comportement fautif, entraînant des sanctions.

En somme, la bonne foi est un principe fondamental qui protège les droits et les intérêts des parties impliquées dans la coproduction.

Quelles sont les conséquences d’une faute contractuelle dans la coproduction ?

Lorsqu’une société engage sa responsabilité contractuelle, cela signifie qu’elle a manqué à ses obligations stipulées dans le contrat. Dans le cas de la coproduction d’ouvrages musicaux, une société peut être tenue responsable si elle cesse unilatéralement la fabrication et l’exploitation d’un recueil coproduit tout en publiant un ouvrage similaire.

Cette situation est particulièrement problématique si le nouvel ouvrage inclut l’intégralité des participations musicales du recueil initial. Cela constitue une violation des engagements pris dans le contrat, qui stipule que la société devait gérer la fabrication et la distribution dans l’intérêt commun.

Les conséquences peuvent inclure des dommages-intérêts pour compenser la perte subie par l’autre coproducteur, ainsi que des mesures pour garantir le respect des obligations contractuelles à l’avenir.

Comment la société a-t-elle manqué à son obligation d’exploiter un recueil ?

La société a manqué à son obligation d’exploiter un recueil en ne réimprimant pas les recueils existants tout en choisissant de créer un nouveau recueil qui contenait les mêmes participations musicales. Cette décision a été perçue comme une violation de la bonne foi et de la loyauté dans l’exécution du contrat.

Selon l’article 1104 du code civil, les parties à un contrat doivent agir de manière loyale et de bonne foi. En ne réimprimant pas le recueil initial, la société a organisé une pénurie, ce qui a directement affecté l’exploitation commerciale de ce dernier.

Ainsi, en lançant un nouvel ouvrage concurrent, la société a non seulement manqué à ses obligations contractuelles, mais a également porté atteinte aux intérêts de l’autre coproducteur, ce qui est inacceptable dans le cadre d’une relation de coproduction.


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