Contrat de commande d’application mobile : les délais

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Contrat de commande d’application mobile : les délais

L’Essentiel : Le respect des délais est déterminant dans le développement d’applications mobiles. Fixer une date de livraison peut être bénéfique pour le client, mais risqué pour le prestataire. En cas de non-respect des délais, le prestataire s’expose à des pénalités de 400 euros par jour de retard. De plus, l’obligation de résultat impose au prestataire de livrer une application fonctionnelle dans les délais impartis. En l’absence de force majeure, les juges sont peu enclins à exonérer le prestataire de sa responsabilité, comme l’illustre une affaire où un retard a conduit à la résolution du contrat et à des indemnités conséquentes pour le client.

Date fixe de livraison

Le respect des délais est toujours un enjeu clef dans les contrats de développement de logiciels, il en va de même pour les applications mobiles. Comme illustré par cette affaire, fixer une date butoir pour la livraison de l’application mobile peut être un atout majeur pour le client mais un risque considérable pour le prestataire.

Qualité de professionnel : un élément important

La société dont la responsabilité a été engagée pour non-respect des délais, s’était présentée contractuellement comme un prestataire professionnel spécialisé dans le conseil, l’expertise, le développement d’application pour i-phone et l’intégration de systèmes informatiques. Il avait donc une connaissance de l’ensemble des informations utiles à ses engagements, notamment en termes de délais. Le contrat de commande d’application mobile était particulièrement fourni (32 pages) concernant les obligations des deux parties, le prestataire s’étant engagé à effectuer les prestations de conception détaillée, paramétrage, développements, tests, intégration, migration, recettes et support.

Modalités de livraison de l’application mobile

A compter de la date de livraison (fixe), le client disposait d’une semaine d’essai afin de vérifier la conformité de l’application mobile. En cas de dysfonctionnement de quelque nature que ce soit, le Prestataire disposait d’une semaine supplémentaire afin d’effectuer les opérations nécessaires à la mise en place définitive de l’application. Passé ce délai et en cas d’impossibilité de mise en oeuvre le contrat était réputé résilié aux torts exclusifs du Prestataire qui ne pouvait  prétendre à aucune rémunération ou indemnisation.

En cas de non-respect des jalons contractuels, le Prestataire était redevable envers son client d’une pénalité d’un montant de 400 euros (Quatre Cents Euros) par jour de retard à compter de la date définie. Il était par ailleurs spécifié que l’obligation à la charge du prestataire était une obligation de résultat à l’exclusion des prestations liées à ses obligations de maîtrise d’oeuvre qui étaient des obligations de moyens.

Cause du retard de livraison

En présence d’un engagement à date fixe et sauf cas de force majeure, les juges sont peu enclins à exonérer le prestataire de sa responsabilité. En l’occurrence, la société avait  admis son retard dans l’exécution des prestations en raison de la maladie d’un team lead. Surtout, le client n’avait demandé aucune modification majeure du périmètre de prestations qui aurait empêché le prestataire de rendre une application fonctionnelle dans le délai initialement imparti. La livraison de l’application mobile avait également été reportée à plusieurs reprises,  sans que le prestataire ne puisse prétendre avoir respecté son obligation d’alerte en avisant le client du report de la date de livraison.

Nullité du contrat de commande d’application mobile

Les juges ont fait droit à la demande de résolution du contrat en raison de ce retard mais également pour défaut de livraison de codes sources exploitables permettant de rendre l’application mobile viable (ou du moins permettant à un autre prestataire de prendre le relai). Le client a ainsi obtenu le remboursement de la somme de près de 10 000 euros mais surtout d’une indemnisation de 30.000 euros à titre de dommages et intérêts.

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Q/R juridiques soulevées :

Pourquoi est-il important de fixer une date de livraison pour une application mobile ?

Le respect des délais est un enjeu déterminant dans les contrats de développement de logiciels, y compris pour les applications mobiles. Fixer une date butoir pour la livraison de l’application mobile peut être un atout majeur pour le client, car cela lui permet de planifier son lancement et ses opérations.

Cependant, cela représente également un risque considérable pour le prestataire, qui doit s’assurer de respecter cette échéance. En cas de retard, le prestataire peut faire face à des pénalités financières et à des conséquences juridiques, ce qui peut nuire à sa réputation et à sa relation avec le client.

Quel rôle joue la qualité professionnelle dans le respect des délais ?

La qualité professionnelle est un élément fondamental dans le respect des délais. Dans l’affaire mentionnée, la société prestataire s’était présentée comme un expert dans le développement d’applications mobiles, ce qui impliquait qu’elle avait une connaissance approfondie des exigences et des délais associés à ses engagements.

Le contrat de commande, qui était particulièrement détaillé, stipulait les obligations des deux parties. Le prestataire devait réaliser des prestations variées, allant de la conception à la mise en œuvre, ce qui nécessitait une planification rigoureuse et une exécution efficace pour respecter les délais fixés.

Quelles sont les modalités de livraison d’une application mobile ?

Les modalités de livraison d’une application mobile sont clairement définies dans le contrat. À partir de la date de livraison, le client dispose d’une semaine d’essai pour vérifier la conformité de l’application. Si des dysfonctionnements sont constatés, le prestataire a une semaine supplémentaire pour corriger les problèmes.

Si le prestataire ne parvient pas à résoudre les dysfonctionnements dans ce délai, le contrat est réputé résilié aux torts exclusifs du prestataire, qui ne peut prétendre à aucune rémunération. De plus, en cas de non-respect des jalons contractuels, le prestataire doit payer une pénalité de 400 euros par jour de retard.

Quelles sont les causes possibles de retard de livraison ?

Les retards de livraison peuvent survenir pour diverses raisons, mais en présence d’un engagement à date fixe, les juges sont généralement peu enclins à exonérer le prestataire de sa responsabilité, sauf en cas de force majeure. Dans le cas étudié, le prestataire a admis un retard dû à la maladie d’un team lead.

Cependant, le client n’avait pas demandé de modifications majeures qui auraient pu justifier un retard. De plus, le prestataire n’a pas respecté son obligation d’informer le client des reports de livraison, ce qui a aggravé la situation.

Quelles sont les conséquences d’un retard de livraison sur le contrat ?

Les conséquences d’un retard de livraison peuvent être significatives. Dans cette affaire, les juges ont accepté la demande de résolution du contrat en raison du retard et du défaut de livraison de codes sources exploitables. Cela a conduit à un remboursement de près de 10 000 euros pour le client.

En outre, le client a obtenu une indemnisation de 30 000 euros à titre de dommages et intérêts, ce qui souligne l’importance de respecter les délais et les engagements contractuels. Les retards peuvent non seulement entraîner des pertes financières, mais aussi nuire à la confiance entre le client et le prestataire.


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