Contrainte et soins psychiatriques : enjeux de la protection des personnes vulnérables.

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Contrainte et soins psychiatriques : enjeux de la protection des personnes vulnérables.

L’Essentiel : Le 23 décembre 2024, le directeur du CENTRE HOSPITALIER DU [6] a ordonné l’admission de Madame [C] [S] en soins psychiatriques sans consentement, en urgence. Le 30 décembre, une requête a été déposée, accompagnée d’avis d’audience. Le Ministère Public a soutenu le maintien de l’hospitalisation. Lors de l’audience, Madame [C] [S] a été entendue avec son avocat. Le Dr [J] [K] a confirmé la nécessité de soins immédiats. Le tribunal a autorisé le maintien de l’hospitalisation pour plus de douze jours, avec possibilité d’appel dans les dix jours suivant la notification de la décision.

Décision d’admission en soins psychiatriques

Le 23 décembre 2024, le directeur du CENTRE HOSPITALIER DU [6] a prononcé l’admission de Madame [C] [S] en soins psychiatriques sans consentement, sous la forme d’une hospitalisation complète, dans le cadre d’une procédure d’urgence, conformément aux articles L. 3211-2-2 à L. 3212-1 du Code de la Santé Publique.

Requête et avis d’audience

Le 30 décembre 2024, une requête a été déposée par le CENTRE HOSPITALIER DU [6], reçue au greffe le même jour, accompagnée de pièces jointes. Des avis d’audience ont été adressés au patient, au tiers ayant demandé l’admission, au directeur de l’hôpital et au procureur de la République.

Position du Ministère Public

Le Ministère Public a exprimé un avis favorable au maintien de la mesure d’hospitalisation.

Audience publique

Madame [C] [S] a été entendue en audience publique, assistée de son avocat, Me Nathalie KATAMNA, dans des locaux spécialement aménagés de l’hôpital.

Avis médical

Le Dr [J] [K], médecin de l’établissement, a fourni un avis motivé le 30 décembre 2024, attestant que l’hospitalisation sous contrainte de Madame [C] [S] devait se poursuivre. Cet avis souligne que l’état mental du patient nécessite des soins immédiats et une surveillance médicale constante.

Conditions légales remplies

Il a été constaté que les conditions prévues par l’article L. 3212-1 du Code de la Santé Publique demeurent remplies, justifiant ainsi le maintien de l’hospitalisation.

Décision finale

Le tribunal a autorisé le maintien en hospitalisation complète de Madame [C] [S] sans son consentement pour une durée excédant douze jours, laissant les dépens à la charge du Trésor. Il a également été rappelé que cette décision peut faire l’objet d’un appel dans un délai de dix jours suivant sa notification.

Notification de l’ordonnance

Le 3 janvier 2025, des copies de l’ordonnance ont été remises en main propre à Madame [C] [S], à son avocat, et au directeur du CENTRE HOSPITALIER DU [6]. Une notification a également été faite au procureur de la République.

Q/R juridiques soulevées :

Quelles sont les conditions légales pour l’hospitalisation sans consentement en psychiatrie ?

L’hospitalisation sans consentement en psychiatrie est régie par les articles L. 3211-2-2 à L. 3212-1 du Code de la Santé Publique.

L’article L. 3212-1 précise que « l’hospitalisation complète sans consentement est possible lorsque le patient présente un trouble mental qui nécessite des soins immédiats et que son état mental impose une surveillance médicale constante. »

Cette disposition est essentielle pour justifier le maintien en hospitalisation complète, comme cela a été le cas pour Madame [C] [S].

Il est également stipulé que « l’hospitalisation doit être décidée par le directeur de l’établissement de santé, après avis d’un médecin. »

Dans cette affaire, l’avis motivé du Dr [J] [K] a confirmé la nécessité de soins immédiats pour le patient, ce qui a permis de respecter les conditions légales.

Quels sont les droits du patient en matière d’hospitalisation sans consentement ?

Le Code de la Santé Publique garantit certains droits aux patients hospitalisés sans consentement.

L’article L. 3212-2 stipule que « le patient a le droit d’être informé de son état de santé et des soins qui lui sont prodigués. »

De plus, l’article L. 3212-3 précise que « le patient peut contester la décision d’hospitalisation devant le juge des libertés et de la détention. »

Dans le cas de Madame [C] [S], il est mentionné que l’appel peut être interjeté dans un délai de 10 jours à compter de la notification de la décision.

Cela permet au patient de faire valoir ses droits et de demander une réévaluation de sa situation.

Quel est le rôle du Ministère Public dans la procédure d’hospitalisation sans consentement ?

Le rôle du Ministère Public est crucial dans les procédures d’hospitalisation sans consentement.

L’article L. 3212-4 du Code de la Santé Publique indique que « le Ministère Public est informé de la décision d’hospitalisation et peut donner son avis sur le maintien de la mesure. »

Dans cette affaire, l’avis du Ministère Public a été sollicité et a tendu au maintien de la mesure d’hospitalisation de Madame [C] [S].

Cela souligne l’importance de la protection des droits des patients et la nécessité d’une surveillance judiciaire dans ces situations.

Quelles sont les conséquences financières de l’hospitalisation sans consentement ?

Concernant les conséquences financières, l’article L. 321-1 du Code de la Santé Publique précise que « les frais d’hospitalisation sont à la charge de l’assurance maladie. »

Cependant, dans le jugement rendu, il est mentionné que « les dépens sont laissés à la charge du Trésor. »

Cela signifie que les coûts liés à la procédure judiciaire ne seront pas imputés au patient ou à sa famille, mais à l’État.

Cette disposition vise à garantir l’accès aux soins psychiatriques sans que des considérations financières n’entravent le processus.

COUR D’APPEL DE LYON
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE LYON
[Adresse 3]
[Localité 5]

N RG 24/05363 N Portalis DB2H W B7I 2GHL
Ordonnance du : 03 Janvier 2025

ORDONNANCE DE MAINTIEN EN HOSPITALISATION COMPLÈTE
SANS CONSENTEMENT

Nous, Véronique OLIVIERO, juge au Tribunal judiciaire de Lyon, assistée de Valentin AUTHOUARD, greffier,

Vu la décision du directeur du CENTRE HOSPITALIER DU [6] en date du 23/12/2024 prononçant l’admission en soins psychiatriques sans consentement sous la forme d’une hospitalisation complète, dans le cadre d’une procédure d’urgence, conformément aux articles L. 3211-2-2 à L. 3212-1 et suivants du Code de la Santé Publique,

Concernant :
Madame [C] [S]
née le 10 Mars 1991

Vu la requête en date du 30 Décembre 2024 du CENTRE HOSPITALIER DU [6] reçue au greffe le 30 Décembre 2024 et les pièces jointes à la saisine,

Vu les avis d’audience adressés avec la requête le 30/12/2024 au patient, au tiers ayant demandé l’admission, au directeur de l’hôpital et au procureur de la République,

Vu l’avis du Ministère Public tendant au maintien de la mesure,

Après avoir entendu, dans les locaux spécialement aménagés de l’hôpital, en audience publique : Madame [C] [S] assistée de Me Nathalie KATAMNA, avocat de permanence,

Attendu qu’il est attesté par l’avis motivé en vue de l’audience du Dr [J] [K], médecin de l’établissement, en date du 30/12/2024 que l’hospitalisation sous contrainte de Madame [C] [S] doit se poursuivre nécessairement ;

Qu’il résulte de cet avis que l’état mental du patient impose des soins immédiats et actuels assortis d’une surveillance médicale constante justifiant le maintien en hospitalisation complète ;

Attendu que les conditions prévues par l’article L. 3212-1 du Code de la Santé Publique sont toujours remplies ;

PAR CES MOTIFS

Statuant publiquement et en 1er ressort,

Autorisons le maintien en hospitalisation complète de Madame [C] [S] sans son consentement pour lui prodiguer des soins psychiatriques au-delà d’une durée de douze jours ;

Laissons les dépens à la charge du Trésor ;

Rappelons qu’appel peut être interjeté de cette décision dans un délai de 10 jours à compter de sa notification, par déclaration écrite motivée transmise par tout moyen au greffe de la Cour d’appel ([Adresse 2] – [Localité 4] – Tél : [XXXXXXXX01]).

Le 03 Janvier 2025
Le Président
Véronique OLIVIERO

N RG 24/05363 N Portalis DB2H W B7I 2GHL

– Copie de l’ordonnance remise en main propre à Madame [C] [S] le 03 Janvier 2025,
L’intéressée,

– Copie de l’ordonnance remise en main propre à l’avocat de permanence le 03 Janvier 2025
L’avocat,

– Copie de l’ordonnance remise en main propre au directeur du CENTRE HOSPITALIER DU [6] le 03 Janvier 2025

– Copie de l’ordonnance transmise par courriel au tiers ayant demandé l’admission le 03 Janvier 2025

– Avis de la présente ordonnance a été donné au procureur de la République le 03 Janvier 2025.
Le Greffier,


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