Contrainte et soins psychiatriques : enjeux de la protection des personnes vulnérables.

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Contrainte et soins psychiatriques : enjeux de la protection des personnes vulnérables.

L’Essentiel : Le 31 décembre 2024, le directeur du CENTRE HOSPITALIER DE [Localité 6] a décidé d’admettre Monsieur [M] [L] en soins psychiatriques sans consentement, conformément aux articles L. 3211-2-2 à L. 3212-1 du Code de la Santé Publique. Une requête a été déposée le 3 janvier 2025, suivie d’avis d’audience. Le Ministère Public a soutenu le maintien de l’hospitalisation, soulignant la nécessité de soins continus. Lors de l’audience, l’avis du médecin a confirmé l’urgence des soins. Le tribunal a autorisé la poursuite de l’hospitalisation, avec possibilité d’appel dans un délai de dix jours.

Décision d’admission en soins psychiatriques

Le directeur du CENTRE HOSPITALIER DE [Localité 6] a pris une décision le 31 décembre 2024, prononçant l’admission de Monsieur [M] [L] en soins psychiatriques sans consentement, sous la forme d’une hospitalisation complète, conformément aux articles L. 3211-2-2 à L. 3212-1 du Code de la Santé Publique.

Requête et avis d’audience

Une requête a été déposée le 3 janvier 2025 au greffe, accompagnée de pièces jointes. Des avis d’audience ont été adressés le même jour au patient, au tiers ayant demandé l’admission, au directeur de l’hôpital et au procureur de la République.

Avis du Ministère Public

Le Ministère Public a émis un avis en faveur du maintien de la mesure d’hospitalisation de Monsieur [M] [L], soulignant la nécessité de soins psychiatriques continus.

Audience publique

Lors de l’audience publique, Monsieur [M] [L] était assisté de son avocat, Me Isabelle LAPEYRE. Un avis motivé du Dr [N] [Y], médecin de l’établissement, a confirmé que l’hospitalisation sous contrainte devait se poursuivre en raison de l’état mental du patient.

État mental et justification de l’hospitalisation

L’avis médical a indiqué que l’état mental de Monsieur [M] [L] nécessitait des soins immédiats et une surveillance médicale constante, justifiant ainsi le maintien en hospitalisation complète.

Conditions légales remplies

Les conditions stipulées par l’article L. 3212-1 du Code de la Santé Publique ont été jugées toujours remplies, permettant ainsi la poursuite de l’hospitalisation.

Décision finale

Le tribunal a autorisé le maintien en hospitalisation complète de Monsieur [M] [L] sans son consentement pour une durée dépassant douze jours. Les dépens ont été laissés à la charge du Trésor.

Possibilité d’appel

Il a été rappelé que cette décision peut faire l’objet d’un appel dans un délai de dix jours à compter de sa notification, par déclaration écrite motivée transmise au greffe de la Cour d’appel.

Q/R juridiques soulevées :

Quelles sont les conditions de la rétention administrative selon le Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile ?

La rétention administrative est régie par les articles L. 551-1 et suivants du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA).

Selon l’article L. 551-1, la rétention administrative peut être ordonnée pour permettre l’exécution d’une mesure d’éloignement.

Cette mesure doit être justifiée par des raisons de sécurité publique ou d’ordre public.

L’article L. 551-2 précise que la rétention ne peut excéder 90 jours, sauf prolongation exceptionnelle dans des cas particuliers.

Dans le cas présent, la préfète a ordonné la rétention de [V] [F] [P] pour permettre l’exécution d’un arrêté d’expulsion, ce qui est conforme aux dispositions légales.

Il est également important de noter que la rétention doit être régulièrement contrôlée par le juge des libertés et de la détention, conformément à l’article L. 552-1.

Ce dernier doit s’assurer que les conditions de la rétention sont respectées et que l’éloignement est imminent.

Quels sont les droits de l’étranger en rétention administrative ?

Les droits des étrangers en rétention administrative sont énoncés dans le Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile, notamment dans l’article L. 552-3.

Cet article stipule que l’étranger a le droit d’être informé des raisons de sa rétention et de bénéficier de l’assistance d’un avocat.

Il a également le droit de contester la légalité de sa rétention devant le juge des libertés et de la détention.

Dans le cas de [V] [F] [P], son conseil a déposé des conclusions aux fins de remise en liberté, ce qui est un exercice de ce droit.

De plus, l’article L. 552-4 précise que l’étranger doit être traité avec dignité et que sa santé doit être préservée durant la rétention.

Il est donc essentiel que les conditions de rétention respectent ces droits fondamentaux.

Quelles sont les implications de l’appel du ministère public sur la décision de prolongation de la rétention ?

L’appel du ministère public est régi par les dispositions de l’article L. 552-6 du CESEDA, qui permet au ministère public de contester les décisions du juge des libertés et de la détention.

Dans le cas présent, le ministère public a relevé appel de l’ordonnance du 6 janvier 2025, qui a refusé la prolongation de la rétention de [V] [F] [P].

Il a justifié cet appel en soulignant l’absence de garanties de représentation de l’intéressé et en considérant qu’il constituait une menace pour l’ordre public.

L’article L. 552-6 précise que l’appel est suspensif, ce qui signifie que la décision contestée ne peut être exécutée tant que l’appel n’a pas été tranché.

Cependant, dans ce cas, l’éloignement de [V] [F] [P] a été exécuté avant que l’appel ne soit examiné, rendant ainsi l’appel sans objet.

Cela souligne l’importance de l’exécution rapide des mesures d’éloignement dans le cadre de la rétention administrative.

Comment la décision de la cour a-t-elle été influencée par l’éloignement effectif de [V] [F] [P] ?

La décision de la cour a été directement influencée par l’éloignement effectif de [V] [F] [P], qui a eu lieu le 8 janvier 2025.

L’ordonnance du 7 janvier 2025 a déclaré l’appel du ministère public recevable et suspensif, mais l’exécution de la mesure d’éloignement a rendu l’appel sans objet.

Cela est conforme à l’article L. 552-6, qui stipule que l’appel ne peut être examiné si la mesure contestée a déjà été exécutée.

Ainsi, la cour a constaté que la mesure d’éloignement avait été exécutée, ce qui a conduit à la déclaration de l’appel comme étant sans objet.

Cette situation illustre l’importance de l’exécution des décisions administratives et judiciaires dans le cadre des procédures de rétention et d’éloignement.

En conclusion, l’éloignement de [V] [F] [P] a eu pour effet de clore la procédure d’appel, soulignant ainsi l’efficacité des mesures d’éloignement dans le cadre du droit des étrangers.

COUR D’APPEL DE LYON
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE LYON
[Adresse 3]
[Localité 5]

N° RG 25/00030 – N° Portalis DB2H-W-B7J-2GPE
Ordonnance du : 08 Janvier 2025

ORDONNANCE DE MAINTIEN EN HOSPITALISATION COMPLÈTE
SANS CONSENTEMENT

Nous, Romain BOESCH, juge au Tribunal judiciaire de Lyon, assisté de Valentin AUTHOUARD, greffier,

Vu la décision du directeur du CENTRE HOSPITALIER DE [Localité 6] en date du 31/12/2024 prononçant l’admission en soins psychiatriques sans consentement sous la forme d’une hospitalisation complète conformément aux articles L. 3211-2-2 à L. 3212-1 et suivants du Code de la Santé Publique,

Concernant :
Monsieur [M] [L]
né le 18 Février 1987

Vu la requête en date du 03 Janvier 2025 du CENTRE HOSPITALIER DE [Localité 6] reçue au greffe le 03 Janvier 2025 et les pièces jointes à la saisine,

Vu les avis d’audience adressés avec la requête le 03/01/2025 au patient, au tiers ayant demandé l’admission, au directeur de l’hôpital et au procureur de la République,

Vu l’avis du Ministère Public tendant au maintien de la mesure,

Après avoir entendu, dans les locaux spécialement aménagés de l’hôpital, en audience publique :
Monsieur [M] [L] assisté de Me Isabelle LAPEYRE, avocat de permanence,

Attendu qu’il est attesté par l’avis motivé en vue de l’audience du Dr [N] [Y], médecin de l’établissement, en date du 03/01/2025 que l’hospitalisation sous contrainte de Monsieur [M] [L] doit se poursuivre nécessairement ;

Qu’il résulte de cet avis que l’état mental du patient impose des soins immédiats et actuels assortis d’une surveillance médicale constante justifiant le maintien en hospitalisation complète ;

Attendu que les conditions prévues par l’article L. 3212-1 du Code de la Santé Publique sont toujours remplies ;

PAR CES MOTIFS

Statuant publiquement et en 1er ressort,

Autorisons le maintien en hospitalisation complète de Monsieur [M] [L] sans son consentement pour lui prodiguer des soins psychiatriques au-delà d’une durée de douze jours ;

Laissons les dépens à la charge du Trésor ;

Rappelons qu’appel peut être interjeté de cette décision dans un délai de 10 jours à compter de sa notification, par déclaration écrite motivée transmise par tout moyen au greffe de la Cour d’appel
([Adresse 2] – [Localité 4] – Tél : [XXXXXXXX01]).

Le 08 Janvier 2025
Le Président
Romain BOESCH

N° RG 25/00030 – N° Portalis DB2H-W-B7J-2GPE

– Copie de l’ordonnance remise en main propre à Monsieur [M] [L] le 08 Janvier 2025,
L’intéressé,

– Copie de l’ordonnance remise en main propre à l’avocat de permanence le 08 Janvier 2025
L’avocat,

– Copie de l’ordonnance remise en main propre au tiers ayant demandé l’admission le 08 Janvier 2025
Le tiers demandeur,

– Copie de l’ordonnance remise en main propre au directeur du CENTRE HOSPITALIER DE [Localité 6] le 08 Janvier 2025

– Avis de la présente ordonnance a été donné au procureur de la République le 08 Janvier 2025.
Le Greffier,


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