L’Essentiel : La cour a constaté l’absence de constitution d’avocat dans l’appel de Mme [T] [F] veuve [O], ce qui constitue une irrégularité. Selon l’article 901 du code de procédure civile, la déclaration d’appel doit être faite par acte, incluant la constitution de l’avocat, l’indication de la décision attaquée, et les chefs du jugement critiqués. L’appel, formé par lettre simple, ne respecte pas ces exigences légales, entraînant sa nullité. En conséquence, Mme [T] [F] veuve [O] a été condamnée à supporter les dépens d’appel.
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Absence de constitution d’avocatLa cour a constaté que l’appel n’avait pas été formé avec l’assistance d’un avocat, ce qui constitue une irrégularité dans la procédure. Exigences de l’article 901 du code de procédure civileSelon l’article 901 du code de procédure civile, la déclaration d’appel doit être faite par acte, incluant la constitution de l’avocat de l’appelant, l’indication de la décision attaquée, la cour saisie, et les chefs du jugement critiqués. Ces éléments sont essentiels pour la validité de l’appel. Nullité de l’appelL’appel formé par Mme [T] [F] veuve [O] sous forme de lettre simple ou recommandée ne respecte pas les exigences légales. Par conséquent, la cour a déclaré cet appel nul. Condamnation aux dépensEn raison de la nullité de l’appel, Mme [T] [F] veuve [O] a été condamnée à supporter les dépens d’appel. |
Q/R juridiques soulevées :
Quelle est la procédure à suivre en cas de surendettement ?La procédure de surendettement est régie par le Code de la consommation, notamment par les articles L. 711-1 et suivants. Selon l’article L. 711-1, « les personnes physiques qui ne peuvent faire face à l’ensemble de leurs dettes non professionnelles peuvent saisir la commission de surendettement des particuliers ». Cette saisine doit être effectuée par une demande écrite, accompagnée des pièces justificatives de la situation financière du débiteur. La commission examine la recevabilité de la demande et, si elle est déclarée recevable, elle propose un plan de redressement. Il est important de noter que le plan de rééchelonnement des dettes peut inclure des mesures telles que l’effacement partiel des dettes, comme le prévoit l’article L. 712-5. En cas de contestation de la décision de la commission, le débiteur peut saisir le juge des contentieux de la protection, conformément à l’article L. 712-6. Quelles sont les conséquences d’un désistement d’appel ?Le désistement d’appel a des conséquences juridiques précises, régies par le Code de procédure civile, notamment par l’article 904. Cet article stipule que « l’appelant peut se désister de son appel jusqu’à l’ouverture des débats ». Le désistement entraîne l’irrecevabilité de l’appel, ce qui signifie que la cour n’est plus saisie d’aucune demande. En l’espèce, M. [O] [E] a informé la cour de son désistement par courriel, ce qui a conduit à la constatation que l’appel n’était pas soutenu. De plus, l’article 907 précise que « le désistement d’appel est sans effet sur les décisions qui ont été rendues ». Ainsi, la décision du juge des contentieux de la protection demeure valable et exécutoire, même après le désistement. Quelles sont les implications financières d’un jugement de surendettement ?Les implications financières d’un jugement de surendettement sont encadrées par le Code de la consommation, notamment par les articles L. 712-1 et suivants. L’article L. 712-1 indique que « le juge peut ordonner l’effacement partiel des dettes à l’issue des mesures de traitement du surendettement ». Dans le cas présent, le jugement a ordonné un plan de remboursement de 240 euros maximum sur 84 mois, ce qui permet à M. [O] [E] de gérer son passif de 42 849,05 euros. L’article L. 712-3 précise que « les créanciers sont tenus de respecter le plan de redressement ». Cela signifie que les créanciers ne peuvent pas exiger de paiements supplémentaires en dehors de ce qui a été convenu dans le plan. Enfin, les dépens, c’est-à-dire les frais de justice, sont laissés à la charge du Trésor public, conformément à l’article 696 du Code de procédure civile. Cela allège la charge financière de M. [O] [E] dans le cadre de sa procédure de surendettement. |
du 26 novembre 2024
R.G : N° RG 24/01118 – N° Portalis DBVQ-V-B7I-FQR7
[F]
c/
S.A. My Money Bank
CH
Formule exécutoire le :
à :
Me Jean-baptiste ROUGANE DE CHANTELOUP
COUR D’APPEL DE REIMS
CHAMBRE CIVILE- SECTION INSTANCE
ARRET DU 26 NOVEMBRE 2024
APPELANTE :
d’un jugement rendu le 10 juin 2024 par le Juge des contentieux de la protection de [Localité 6]
Madame [T] [F] veuve [O]
[Adresse 1]
[Localité 3]
N’ayant pas constitué avocat
INTIMEE :
S.A. My Money Bank
[Adresse 5]
[Adresse 2]
[Localité 4]
Représentée par Me Jean-baptiste ROUGANE DE CHANTELOUP, avocat au barreau de l’AUBE
COMPOSITION DE LA COUR LORS DES DEBATS ET DU DELIBERE :
M. Bertrand DUEZ, président de chambre
Madame Christel MAGNARD, conseiller
Madame Claire HERLET, conseiller
GREFFIER :
Madame Lucie NICLOT, greffier
DEBATS :
A l’audience publique du 12 novembre 2024, où l’affaire a été mise en délibéré au 26 novembre 2024,
ARRET :
contradictoire, prononcé par mise à disposition au greffe le 26 novembre 2024 et signé par M. Bertrand DUEZ, président de chambre, et Madame Lucie NICLOT, greffier, auquel la minute a été remise par le magistrat signataire.
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Vu le jugement rendu le 10 juin 2024 par le juge des contentieux de la protection du tribunal judiciaire de Troyes qui a :
-déclaré recevable l’action de la SA My Money Bank,
-condamné Mme [T] [F] veuve [O] au versement à la société My Money Bank de la somme de 30 877,01 euros ( trente mille huit cent soixante dix sept euros et un centime) assortie des intérêts au taux légal non majoré à compter du 26 mai 2023 ;
-condamné Mme [T] [F] veuve [O] au versement à la société My Money Bank de la somme de 400 euros ( quatre cents euros) sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile ;
-condamné Mme [T] [F] veuve [O] aux entiers dépens de l’instance ;
-rappelé que la présente décision est exécutoire de plein droit à titre provisoire ;
Vu le courrier recommandé avec avis de réception daté du 27 juin 2024 mais adressé par Mme [O] à la cour le 8 juillet 2024, manifestant son souhait de faire appel dudit jugement ;
Vu l’avis adressé par le greffe le 9 juillet 2024 avisant Mme [O] de ce que son appel était susceptible d’être déclaré irrecevable et l’invitant, le cas échéant, à s’adresser au bureau d’aide juridictionnelle ;
Sur ce, la cour,
Selon l’article 901 du code de procédure civile, en sa rédaction en vigueur depuis le 27 février 2022, telle que modifiée par le décret n°2022-245 du 25 février 2022 :
‘La déclaration d’appel est faite par acte, comportant le cas échéant une annexe, contenant, outre les mentions prescrites par les 2° et 3° de l’article 54 et par le cinquième alinéa de l’article 57, et à peine de nullité :
1° la constitution de l’avocat de l’appelant ;
2° l’indication de la décision attaquée ;
3° l’indication de la cour devant laquelle l’appel est porté ;
4° les chefs du jugement expressément critiqués auxquels l’appel est limité, sauf si l’appel tend à l’annulation du jugement ou si l’objet du litige est indivisible.
Elle est signée par l’avocat constitué. Elle est accompagnée d’une copie de la décision. Elle est remise au greffe et vaut demande d’inscription au rôle.’
Il en résulte que l’appel formé par une partie elle-même sous forme de lettre simple ou recommandée ne répond pas aux exigences de l’article précité.
Il doit dès lors être déclaré nul, les dépens étant supportés par l’appelante.
Déclare nul l’appel formé par Mme [T] [F] veuve [O] contre le jugement du juge des contentieux de la protection de [Localité 6] du 10 juin 2024,
Condamne Mme [T] [F] veuve [O] aux dépens d’appel.
Le greffier Le président
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