L’Essentiel : Mme [F] et M. [J] se sont mariés le [Date mariage 4] 2017 à [Localité 7] sans contrat. Le 28 décembre 2020, Mme [F] a demandé le divorce, suivi d’une ordonnance de non-conciliation le 30 juin 2021. Le 20 décembre 2023, elle a assigné M. [J] pour prononcer le divorce, demandant que les effets soient rétroactifs au 14 mai 2018. Le 18 septembre 2024, le juge a prononcé le divorce pour altération définitive du lien conjugal, précisant que chacun perd l’usage du nom de l’autre et que les dépens sont à la charge de Mme [F].
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Contexte du mariageMme [F] et M. [J] se sont unis par les liens du mariage le [Date mariage 4] 2017 à [Localité 7] (94), sans établir de contrat de mariage. Leur union n’a pas donné naissance à des enfants. Demande de divorceLe 28 décembre 2020, Mme [F] a déposé une requête auprès du juge aux affaires familiales de Créteil pour initier une procédure de divorce. Le 30 juin 2021, le juge a rendu une ordonnance de non-conciliation, permettant aux époux de poursuivre l’instance en divorce et constatant leur séparation de fait. Assignation en divorceLe 20 décembre 2023, Mme [F] a assigné M. [J] devant le juge aux affaires familiales de Créteil, demandant le prononcé du divorce sur le fondement de l’article 237 du code civil. Elle a également sollicité que le juge rappelle les conséquences légales du divorce et fixe la date des effets du divorce au 14 mai 2018. Situation de M. [J]M. [J], bien qu’assigné, n’a pas constitué d’avocat pour sa défense dans cette affaire. Décision du jugeLe 18 septembre 2024, l’ordonnance de clôture a été rendue. Le juge, Mme Tahar, a statué publiquement, déclarant la compétence du juge français et l’applicabilité de la loi française. Prononcé du divorceLe jugement a prononcé le divorce pour altération définitive du lien conjugal entre Mme [F] et M. [J], mariés le [Date mariage 4] 2017. La décision a été ordonnée pour mention, transcription et publicité en marge des actes de l’état civil des époux. Conséquences du divorceLe jugement a rappelé que chacun des époux perd l’usage du nom de son conjoint et a fixé la date d’effet du divorce au 14 mai 2018. Il a également précisé que les parties doivent procéder à l’amiable aux opérations de compte, liquidation et partage de leur régime matrimonial. Frais et exécution de la décisionLes dépens ont été laissés à la charge de Mme [F]. Le juge a décidé qu’il n’y avait pas lieu à exécution provisoire de la décision et a informé que celle-ci devait être signifiée à M. [J] par acte de commissaire de justice pour être exécutoire. Appel de la décisionEnfin, il a été précisé que cette décision est susceptible d’appel dans le mois suivant sa signification, auprès du greffe de la cour d’appel de Paris. |
Q/R juridiques soulevées :
Quelle est la compétence du juge français dans cette affaire de divorce ?Le jugement indique que le juge français est compétent pour statuer sur le présent litige, ce qui est conforme aux dispositions de l’article 14 du Code civil. Cet article stipule que : « Les tribunaux français sont compétents pour connaître des litiges qui ont un lien avec la France, notamment lorsque l’un des époux a sa résidence habituelle en France. » Dans le cas présent, Mme [F] et M. [J] se sont mariés en France et ont résidé séparément, ce qui justifie la compétence des juridictions françaises. De plus, l’article 3 du Code civil précise que : « La loi française est applicable aux personnes qui ont leur domicile en France. » Ainsi, la loi française s’applique à leur situation, renforçant la compétence du juge français. Quelles sont les conséquences juridiques du divorce selon le Code civil ?Le jugement rappelle les conséquences légales du divorce, notamment en vertu de l’article 262 du Code civil, qui énonce que : « Le divorce emporte révocation de plein droit des avantages matrimoniaux. » Cela signifie que les époux perdent les droits et avantages liés à leur mariage, sauf stipulation contraire dans un contrat de mariage. L’article 267 du même code précise également que : « Le divorce entraîne la liquidation du régime matrimonial. » Les époux doivent donc procéder à la liquidation et au partage de leurs biens, ce qui peut nécessiter l’intervention d’un notaire ou, en cas de litige, d’un juge aux affaires familiales. Comment est fixée la date des effets du divorce ?Le jugement fixe la date des effets du divorce au 14 mai 2018, conformément à l’article 229-3 du Code civil, qui stipule que : « Le divorce prend effet à la date de la décision de justice, sauf disposition contraire. » Dans ce cas, le juge a décidé de rétroagir les effets du divorce à une date antérieure, ce qui est possible si les parties en conviennent. Il est important de noter que cette date a des implications sur la gestion des biens et des dettes des époux, ainsi que sur d’éventuels droits successoraux. Quelles sont les modalités de signification de la décision de divorce ?Le jugement informe que la décision devra être signifiée par Mme [F] à M. [J] par acte de commissaire de justice, conformément à l’article 659 du Code de procédure civile, qui précise que : « La signification est faite par un huissier de justice. » Cette formalité est essentielle, car sans signification, la décision ne pourra pas être exécutée, comme le souligne l’article 500 du même code. Il est donc crucial que Mme [F] respecte cette procédure pour que le divorce soit effectif et opposable à M. [J]. |
JUGEMENT : Réputé contradictoire
DU : 21 Novembre 2024
DOSSIER : N° RG 23/08272 – N° Portalis DB3T-W-B7H-UYXH
8ème Chambre Cabinet L
AFFAIRE : [F] / [J]
OBJET : DIVORCE – ARTICLE 237 DU CODE CIVIL
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE CRETEIL
LE JUGE AUX AFFAIRES FAMILIALES
Juge : Mme TAHAR
Greffière : Mme PAGANI
PARTIES :
DEMANDEUR :
Madame [T] [N] [F]
née le [Date naissance 2] 1983 à [Localité 8] (CAMEROUN)
de nationalité Camerounaise
[Adresse 5]
[Localité 7]
représentée par Me Gladys RIVIEREZ, avocat au barreau de VAL-DE-MARNE, vestiaire : PC196
(bénéficie d’une aide juridictionnelle Totale numéro 2019/14271 du 09/07/2020 accordée par le bureau d’aide juridictionnelle de CRETEIL)
DEFENDEUR :
Monsieur [B] [O] [J]
né le [Date naissance 3] 1974 à [Localité 9] (CAMEROUN)
de nationalité Camerounaise
domicilié : chez Mme [X] [S]
[Adresse 1]
[Localité 6]
non représenté
1 GR + 1 EX Avocat
le
Mme [F] et M. [J] se sont mariés le [Date mariage 4] 2017 à [Localité 7] (94), sans contrat de mariage.
Aucun enfant n’est issu de cette union.
Par requête remise au greffe le 28 décembre 2020, Mme [F] a saisi le juge aux affaires familiales de Créteil d’une demande en divorce.
Par ordonnance de non-conciliation du 30 juin 2021, le juge a autorisé les époux à introduire l’instance en divorce et a constaté leur résidence séparée.
Par acte de commissaire de justice du 20 décembre 2023, Mme [F] a assigné M. [J] devant le juge aux affaires familiales de Créteil aux fins de voir prononcé le divorce sur le fondement de l’article 237 du code civil.
Dans son assignation, à laquelle il sera renvoyé s’agissant des moyens, Mme [F] sollicite le prononcé du divorce sur le fondement de l’article 237 du code civil et demande en outre au juge de :
-rappeler les dispositions légales relatives aux conséquences du divorce,
-fixer la date des effets du divorce au 14 mai 2018.
M. [J], cité à étude, n’a pas constitué avocat.
L’ordonnance de clôture a été rendue le 18 septembre 2024.
Mme Tahar, juge aux affaires familiales, assistée de Mme Pagani, greffière, statuant publiquement, par jugement réputé contradictoire, susceptible d’appel, prononcé par mise à disposition au greffe,
DIT que le juge français est compétent pour statuer sur le présent litige et que la loi française est applicable,
PRONONCE pour altération définitive du lien conjugal le divorce de :
Madame [T] [N] [F]
née le [Date naissance 2] 1983 à [Localité 8] (CAMEROUN)
ET DE
Monsieur [B] [O] [J]
né le [Date naissance 3] 1974 à [Localité 9] (CAMEROUN)
mariés le [Date mariage 4] 2017 à [Localité 7] (94)
ORDONNE la mention, la transcription et la publicité du dispositif de cette décision en marge des actes de l’état civil des époux et de leur acte de leur mariage,
RAPPELLE que chacun des époux perd l’usage du nom de son conjoint,
FIXE la date à laquelle le divorce prendra effet dans les rapports entre époux en ce qui concerne leurs biens au 14 mai 2018,
RAPPELLE qu’il revient aux parties à procéder à l’amiable aux opérations de compte, liquidation et partage de leur régime matrimonial, au besoin en s’adressant au notaire de leur choix et, en cas de litige, en saisissant le juge aux affaires familiales,
RAPPELLE que le divorce emporte révocation de plein droit des avantages matrimoniaux, qui ne prennent effet qu’à la dissolution du régime matrimonial ou au décès de l’un des époux, et des dispositions à cause de mort, accordés par un époux envers son conjoint par contrat de mariage ou pendant l’union,
LAISSE les dépens à la charge de Mme [F],
DIT n’y avoir lieu à ordonner l’exécution provisoire de la présente décision,
INFORME que cette décision devra être signifiée par Mme [F] à M. [J] par acte de commissaire de justice ; qu’à défaut, elle ne sera pas susceptible d’exécution forcée,
INFORME que cette décision est susceptible d’appel dans le mois suivant sa signification par voie de commissaire de justice, et ce auprès du greffe de la cour d’appel de Paris.
Ainsi jugé et prononcé au Tribunal judiciaire de Créteil, 8EME CHAMBRE CABINET L, conformément aux articles 450 et 456 du Code de Procédure Civile, l’an deux mil vingt quatre et le vingt et un Novembre, la minute étant signée par :
LA GREFFIERE LA JUGE AUX AFFAIRES FAMILIALES
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