L’Essentiel : M. [X] a été engagé comme boucher par Johnston distribution le 22 octobre 1992. Après avoir contesté deux mises à pied et demandé la reconnaissance de la faute inexcusable de son employeur, il a été licencié le 16 mars 2018, avec dispense de préavis tout en étant rémunéré. En plus de ses demandes initiales, M. [X] a réclamé des dommages-intérêts pour licenciement sans cause réelle et sérieuse, ainsi que pour des procédés vexatoires. Concernant le moyen examiné, il a été décidé qu’aucune décision spécialement motivée n’était nécessaire, le grief n’étant pas de nature à entraîner la cassation.
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Engagement de M. [X]M. [X] a été engagé en qualité de boucher par la société Johnston distribution à compter du 22 octobre 1992. Licenciement et contestationsAprès avoir contesté deux mises à pied disciplinaires et demandé la reconnaissance de la faute inexcusable de son employeur, M. [X] a été licencié le 16 mars 2018. Son employeur l’a dispensé d’exécuter son préavis tout en précisant qu’il serait rémunéré. Demandes supplémentairesEn plus de ses demandes initiales, M. [X] a formulé des demandes en paiement de dommages-intérêts pour licenciement sans cause réelle et sérieuse, ainsi que pour des procédés vexatoires. Examen du moyenConcernant le moyen, pris en sa troisième branche, il a été décidé qu’il n’y avait pas lieu de statuer par une décision spécialement motivée sur ce grief, qui n’est manifestement pas de nature à entraîner la cassation. |
Q/R juridiques soulevées :
Quelles sont les conséquences juridiques des mises à pied disciplinaires dans le cadre d’un licenciement ?Les mises à pied disciplinaires sont des mesures prises par l’employeur en réponse à une faute commise par le salarié. Selon l’article L1332-2 du Code du travail, la mise à pied disciplinaire doit être proportionnée à la faute commise et ne peut excéder une durée de 15 jours. En cas de licenciement, l’employeur doit justifier la cause réelle et sérieuse de la rupture du contrat de travail. L’article L1232-1 du Code du travail stipule que « le licenciement d’un salarié ne peut être prononcé que pour une cause réelle et sérieuse ». Ainsi, si les mises à pied sont jugées abusives ou non justifiées, cela peut avoir des conséquences sur la validité du licenciement. Il est donc essentiel que l’employeur respecte les procédures et justifications requises pour éviter un licenciement sans cause réelle et sérieuse, ce qui pourrait entraîner des dommages-intérêts pour le salarié. Quelles sont les implications de la faute inexcusable de l’employeur dans le cadre d’un licenciement ?La faute inexcusable de l’employeur est définie par l’article L452-1 du Code de la sécurité sociale, qui précise que « l’employeur est responsable des accidents du travail et des maladies professionnelles survenus à ses salariés, lorsqu’il a commis une faute inexcusable ». Dans le cadre d’un licenciement, si un salarié prouve que son employeur a commis une faute inexcusable, il peut demander des dommages-intérêts. L’article L1235-3 du Code du travail indique que « le salarié licencié sans cause réelle et sérieuse a droit à des dommages-intérêts ». Ainsi, la reconnaissance de la faute inexcusable de l’employeur peut non seulement influencer la nature du licenciement, mais également ouvrir la voie à des compensations financières significatives pour le salarié. Quels sont les droits du salarié en cas de licenciement sans cause réelle et sérieuse ?En cas de licenciement sans cause réelle et sérieuse, le salarié a plusieurs droits, notamment celui de demander des dommages-intérêts. L’article L1235-1 du Code du travail précise que « le salarié a droit à des dommages-intérêts en cas de licenciement sans cause réelle et sérieuse ». Le montant des dommages-intérêts est déterminé par le juge, en tenant compte de la durée de l’ancienneté du salarié, de la situation personnelle et professionnelle de ce dernier, ainsi que des circonstances entourant le licenciement. De plus, l’article L1234-9 du Code du travail stipule que « le salarié licencié a droit à une indemnité de préavis, sauf dispense de préavis ». Ainsi, le salarié peut également revendiquer le paiement de son préavis, même s’il a été dispensé de l’exécuter, ce qui peut constituer une somme importante à récupérer. Comment se déroule la procédure de contestation d’un licenciement devant le tribunal du travail ?La procédure de contestation d’un licenciement devant le tribunal du travail est régie par le Code de procédure civile, notamment par l’article 1014, alinéa 2, qui stipule qu’il n’est pas nécessaire de statuer par une décision spécialement motivée sur un grief qui n’est manifestement pas de nature à entraîner la cassation. Le salarié doit saisir le tribunal compétent dans un délai de 12 mois à compter de la notification du licenciement, conformément à l’article L1235-7 du Code du travail. Le tribunal examinera les éléments de preuve fournis par les deux parties et rendra une décision sur la légitimité du licenciement. En cas de contestation, il est crucial pour le salarié de bien préparer son dossier et de rassembler toutes les preuves nécessaires pour soutenir sa demande de réintégration ou d’indemnisation. |
CH9
COUR DE CASSATION
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Audience publique du 22 janvier 2025
Cassation partielle sans renvoi
Mme MARIETTE, conseiller doyen
faisant fonction de président
Arrêt n° 9 F-D
Pourvoi n° M 23-15.397
Aide juridictionnelle totale en demande
au profit de M. [X].
Admission du bureau d’aide juridictionnelle
près la Cour de cassation
en date du 30 mars 2023.
R É P U B L I Q U E F R A N Ç A I S E
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AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS
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ARRÊT DE LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE SOCIALE, DU 22 JANVIER 2025
M. [G] [X], domicilié [Adresse 4], a formé le pourvoi n° M 23-15.397 contre l’arrêt rendu le 2 juin 2022 par la cour d’appel de Nouméa (chambre sociale), dans le litige l’opposant :
1°/ à la société Johnston distribution à l’enseigne Johnston, société par actions simplifiée, dont le siège est [Adresse 3],
2°/ à la caisse de compensation des prestations familiales des accidents du travail et de prévoyance, dont le siège est [Adresse 2],
3°/ à la compagnie d’assurance QBE Insurances International Limited délégation de Nouvelle-Calédonie, dont le siège est [Adresse 1],
défenderesses à la cassation.
Le demandeur invoque, à l’appui de son pourvoi, un moyen de cassation.
Le dossier a été communiqué au procureur général.
Sur le rapport de Mme Maitral, conseiller référendaire, les observations de la SAS Buk Lament-Robillot, avocat de M. [X], après débats en l’audience publique du 26 novembre 2024 où étaient présents Mme Mariette, conseiller doyen faisant fonction de président, Mme Maitral, conseiller référendaire rapporteur, M. Barincou, conseiller, et Mme Jouanneau, greffier de chambre,
la chambre sociale de la Cour de cassation, composée des président et conseillers précités, après en avoir délibéré conformément à la loi, a rendu le présent arrêt.
Désistement partiel
1. Il est donné acte à M. [X] du désistement de son pourvoi en ce qu’il est dirigé contre la caisse de compensation des prestations familiales des accidents du travail et de prévoyance et la compagnie d’assurance QBE Insurances International Limited délégation de Nouvelle-Calédonie.
2. Selon l’arrêt attaqué (Nouméa, 2 juin 2022) et les productions, M. [X] a été engagé en qualité de boucher par la société Johnston distribution à compter du 22 octobre 1992.
3. Après avoir saisi le tribunal du travail de demandes en contestation de deux mises à pied disciplinaires et en reconnaissance de la faute inexcusable de son employeur, il a été licencié, le 16 mars 2018, son employeur l’ayant dispensé d’exécuter son préavis tout en précisant qu’il lui serait rémunéré.
4. Il a ajouté à ces demandes initiales des demandes en paiement de dommages-intérêts pour licenciement sans cause réelle et sérieuse et accompagné de procédés vexatoires.
Sur le moyen, pris en sa troisième branche
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