Conflit autour d’un contrat de crédit-bail et des obligations de restitution d’un véhicule.

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Conflit autour d’un contrat de crédit-bail et des obligations de restitution d’un véhicule.

L’Essentiel : Lors de l’audience d’incident du 17 décembre 2024, les avocats ont été informés que l’ordonnance serait rendue le 28 janvier 2025. La SELARL ATCHRIMI AVOCAT a contesté l’assignation de VOLKSWAGEN BANK, demandant son annulation et une indemnité de 1 000 euros. En réponse, la banque a sollicité le rejet de cette demande et a également réclamé 1 000 euros. Le juge a statué que l’assignation n’avait pas besoin de mentionner les tentatives de conciliation, entraînant le rejet de la demande d’annulation. La SELARL a été condamnée à payer 500 euros pour frais irrépétibles. L’affaire sera examinée à nouveau le 18 février 2025.

Déroulement de l’audience d’incident

A l’audience d’incident du 17 décembre 2024, les avocats ont été informés que l’ordonnance serait rendue le 28 janvier 2025. Cette audience s’est tenue en public.

Contexte du litige

La société VOLKSWAGEN BANK a consenti un contrat de crédit-bail à la SELARL ATCHRIMI AVOCAT pour un véhicule VOLKSWAGEN, selon un acte sous seing privé daté du 14 février 2021. Le 30 novembre 2023, la banque a assigné la SELARL devant le tribunal judiciaire de Paris, réclamant le paiement de 30 539,37 euros avec intérêts, ainsi que la résiliation du contrat et la restitution du véhicule.

Demandes de la SELARL ATCHRIMI AVOCAT

En réponse, la SELARL ATCHRIMI AVOCAT a déposé des conclusions d’incident le 4 octobre 2024, demandant l’annulation de l’assignation du 30 novembre 2023 et la condamnation de VOLKSWAGEN BANK à lui verser 1 000 euros en vertu de l’article 700 du code de procédure civile.

Réactions de VOLKSWAGEN BANK

Le 13 décembre 2024, VOLKSWAGEN BANK a demandé au juge de débouter la SELARL de son incident et de lui accorder également 1 000 euros en application de l’article 700 du code de procédure civile.

Réglementation applicable

L’article 750-1 du code de procédure civile, applicable aux instances introduites depuis le 1er octobre 2023, stipule qu’une tentative de conciliation est requise pour les demandes de paiement n’excédant pas 5 000 euros, sauf exceptions. L’article 752 précise que l’assignation doit contenir certaines mentions, sous peine de nullité.

Décision du juge de la mise en état

Le juge a conclu que l’assignation du 30 novembre 2023 n’avait pas besoin de mentionner les diligences de résolution amiable, car elle ne concernait pas une somme inférieure à 5 000 euros. Par conséquent, la demande d’annulation de l’assignation a été rejetée.

Conséquences financières

La SELARL ATCHRIMI AVOCAT a été condamnée à payer 500 euros pour les frais irrépétibles, en plus des dépens de l’incident.

Prochaines étapes

L’affaire a été renvoyée à l’audience de mise en état prévue pour le 18 février 2025 à 9h30, pour clôture.

Q/R juridiques soulevées :

Quelles sont les conditions de validité de l’assignation en matière de procédure civile ?

L’article 752 du Code de procédure civile précise que lorsque la représentation par avocat est obligatoire, l’assignation doit contenir certaines mentions, à peine de nullité.

Ces mentions incluent notamment celles prescrites à l’article 54, qui stipule que la demande initiale doit mentionner, lorsque cela est requis, les diligences entreprises en vue d’une résolution amiable du litige ou la justification de la dispense d’une telle tentative.

Il est important de noter que, selon l’article 750-1, la tentative de conciliation, de médiation ou de procédure participative est requise uniquement lorsque la demande tend au paiement d’une somme n’excédant pas 5 000 euros ou dans certains cas spécifiques.

Dans le cas présent, l’assignation du 30 novembre 2023, qui porte sur une somme de 30 539,37 euros, n’avait pas à rappeler les diligences entreprises en vue d’une résolution amiable, car elle dépasse le seuil de 5 000 euros.

Ainsi, l’assignation était valide et ne pouvait être annulée pour ce motif.

Quels sont les effets de la nullité d’une assignation en procédure civile ?

La nullité d’une assignation entraîne des conséquences significatives sur la procédure. Selon l’article 125 du Code de procédure civile, la nullité d’un acte de procédure est prononcée par le juge, soit d’office, soit à la demande de la partie intéressée.

Lorsque l’assignation est déclarée nulle, cela signifie que la procédure est considérée comme n’ayant jamais existé. Cela peut entraîner des retards dans le traitement du litige et des frais supplémentaires pour les parties.

Cependant, dans le cas présent, la demande de nullité de l’assignation du 30 novembre 2023 a été rejetée. Cela signifie que la procédure peut se poursuivre normalement, sans interruption due à une nullité.

Il est également à noter que, selon l’article 750-1, le juge peut prononcer d’office la nullité d’une demande en justice si les conditions préalables à l’introduction de l’instance n’ont pas été respectées.

Quelles sont les conséquences financières d’une décision de rejet d’une demande d’annulation d’assignation ?

En matière de frais irrépétibles, l’article 700 du Code de procédure civile prévoit que le juge peut condamner la partie perdante à payer à l’autre partie une somme au titre des frais exposés et non compris dans les dépens.

Dans le cas présent, la SELARL ATCHRIMI AVOCAT a été condamnée à payer à la société VOLKSWAGEN BANK la somme de 500 euros au titre des frais irrépétibles.

Cette décision est fondée sur le principe que la partie qui obtient gain de cause dans un litige peut se voir rembourser les frais qu’elle a engagés pour défendre ses droits.

Il est important de souligner que cette somme est distincte des dépens, qui comprennent les frais de justice, et vise à compenser les frais non récupérables engagés par la partie gagnante.

Quelles sont les implications de la décision de renvoi de l’affaire à une audience ultérieure ?

Le renvoi de l’affaire à une audience ultérieure, comme prévu par l’article 764 du Code de procédure civile, permet au juge de la mise en état de fixer un calendrier pour la poursuite de la procédure.

Dans ce cas, l’affaire a été renvoyée à l’audience de mise en état du 18 février 2025. Cela signifie que les parties auront l’occasion de présenter leurs arguments et de soumettre des preuves supplémentaires avant que le tribunal ne prenne une décision finale.

Le renvoi peut également permettre aux parties de tenter de résoudre le litige à l’amiable avant la prochaine audience, ce qui est souvent encouragé par le juge.

Il est essentiel pour les parties de respecter les délais fixés par le juge pour éviter toute irrecevabilité de leurs conclusions ou demandes lors de la prochaine audience.

TRIBUNAL
JUDICIAIRE
DE PARIS [1]

[1] Copies délivrées le 28/01/2025
A Me ALTMANN
Me BLIVI

9ème chambre 2ème section

N° RG 23/15796 – N° Portalis 352J-W-B7H-C3DA5

N° MINUTE :

ORDONNANCE DU JUGE DE LA MISE EN ETAT
rendue le 28 Janvier 2025

DEMANDERESSE

Société VOLKSWAGEN BANK GMBH
[Adresse 1]
[Localité 4]

représentée par Maître Karine ALTMANN de la SELEURL AL-TITUDE, avocat au barreau de PARIS, avocat plaidant, vestiaire #E2070

DEFENDERESSE

S.E.L.A.R.L. ATCHRIMI AVOCAT
[Adresse 2]
[Localité 3]

représentée par Me Adoté BLIVI, avocat au barreau de PARIS, avocat plaidant, vestiaire #G0017

MAGISTRAT DE LA MISE EN ETAT

M. Gilles MALFRE, Premier Vice-président adjoint

assisté de Camille CHAUMONT, Greffière

DEBATS

A l’audience d’incident du 17 décembre 2024, tenue en audience publique, avis a été donné aux avocats que l’ordonnance serait rendue le 28 Janvier 2025.

ORDONNANCE

Rendue publiquement par mise à disposition au greffe
Contradictoire
En premeir ressort

Selon acte sous seing privé du 14 février 2021, la société VOLKSWAGEN BANK a consenti à la SELARL ATCHRIMI AVOCAT un contrat de crédit-bail portant sur un véhicule VOLKSWAGEN.

Par acte du 30 novembre 2023, la banque a fait assigner la SELARL devant le tribunal judiciaire de Paris, afin qu’à titre principal elle soit condamnée à lui payer la somme de 30 539,37 euros avec intérêts au taux de 1,5 % par mois à compter du 27 janvier 2023, à titre subsidiaire qu’il soit prononcé la résiliation judiciaire du contrat de crédit-bail, la SELARL étant condamnée à lui payer la somme de 30 539,37 euros avec intérêts au taux de 1,5 % par mois à compter de la date de résiliation judiciaire et, en tout état de cause, qu’il soit ordonné à la SELARL de lui restituer le véhicule, sous astreinte de 75 euros par jour de retard dans les huit jours de la signification du jugement à intervenir, et qu’il soit dit qu’à défaut de restitution, la société VOLKSWAGEN BANK pourra faire saisir le véhicule en tout lieu où il se trouve. La banque entend par ailleurs que la SELARL soit condamnée à lui payer la somme de 1 000 euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile.

Par conclusions d’incident du 4 octobre 2024, la SELARL ATCHRIMI AVOCAT demande au juge de la mise en état d’annuler l’assignation du 30 novembre 2023 et de condamner la société VOLKSWAGEN BANK à lui payer la somme de 1 000 euros en application de l’article 700 du code de procédure civile.

Par message RPVA du 8 octobre 2024, la plaidoirie de cet incident a été fixée à l’audience du 17 décembre 2024, les répliques aux conclusions d’incident du 4 octobre 2024 devant intervenir avant le 5 novembre 2024.

Par conclusions du 13 décembre 2024, la société VOLKSWAGEN BANK demande au juge de la mise en état de débouter la SELARL ATCHRIMI AVOCAT de son incident et de la condamner à lui payer la somme de 1 000 euros en application de de l’article 700 du code de procédure civile.

SUR CE

Dans sa version applicable aux instances introduites à compter du 1er octobre 2023, l’article 750-1 du code de procédure civile, concernant l’introduction de l’instance devant le tribunal judiciaire, dispose que :

« En application de l’article 4 de la loi n° 2016-1547 du 18 novembre 2016, à peine d’irrecevabilité que le juge peut prononcer d’office, la demande en justice est précédée, au choix des parties, d’une tentative de conciliation menée par un conciliateur de justice, d’une tentative de médiation ou d’une tentative de procédure participative, lorsqu’elle tend au paiement d’une somme n’excédant pas 5 000 euros ou lorsqu’elle est relative à l’une des actions mentionnées aux articles R. 211-3-4 et R. 211-3-8 du code de l’organisation judiciaire ou à un trouble anormal de voisinage.
Les parties sont dispensées de l’obligation mentionnée au premier alinéa dans les cas suivants :
1° Si l’une des parties au moins sollicite l’homologation d’un accord ;
2° Lorsque l’exercice d’un recours préalable est imposé auprès de l’auteur de la décision ;
3° Si l’absence de recours à l’un des modes de résolution amiable mentionnés au premier alinéa est justifiée par un motif légitime tenant soit à l’urgence manifeste, soit aux circonstances de l’espèce rendant impossible une telle tentative ou nécessitant qu’une décision soit rendue non contradictoirement, soit à l’indisponibilité de conciliateurs de justice entraînant l’organisation de la première réunion de conciliation dans un délai supérieur à trois mois à compter de la saisine d’un conciliateur ; le demandeur justifie par tout moyen de la saisine et de ses suites ;
4° Si le juge ou l’autorité administrative doit, en application d’une disposition particulière, procéder à une tentative préalable de conciliation ;
5° Si le créancier a vainement engagé une procédure simplifiée de recouvrement des petites créances, conformément à l’article L. 125-1 du code des procédures civiles d’exécution. »

L’article 752 du même code rappelle que lorsque la représentation par avocat est obligatoire, l’assignation doit contenir à peine de nullité, notamment, les mentions prescrites à l’article 54.

Le point 5° de cet article 54 dispose qu’à peine de nullité, la demande initiale mentionne, lorsqu’elle doit être précédée d’une tentative de conciliation, de médiation ou de procédure participative, les diligences entreprises en vue d’une résolution amiable du litige ou la justification de la dispense d’une telle tentative.

Il résulte de la combinaison de ces articles qu’au cas d’espèce, l’assignation du 30 novembre 2023 n’avait pas à rappeler les diligences entreprises en vue d’une résolution amiable du litige. En effet, de telles diligences ne sont obligatoires que lorsque la demande tend au paiement d’une somme n’excédant pas 5 000 euros ou lorsqu’elle est relative à l’une des actions mentionnées aux articles R. 211-3-4 et R. 211-3-8 du code de l’organisation judiciaire ou à un trouble anormal de voisinage.

Il convient par conséquent de rejeter la demande d’annulation de cette assignation.

Au titre des frais exposés et non compris dans les dépens, la SELARL sera condamnée au paiement d’une somme de 500 euros.

PAR CES MOTIFS

Le juge de la mise en état, statuant publiquement, par ordonnance contradictoire et en premier ressort, par mise à disposition au greffe.

REJETTE la demande de nullité de l’assignation du 30 novembre 2023 ;

CONDAMNE la SELARL ATCHRIMI AVOCAT aux dépens de l’incident, ainsi qu’à payer à la société de droit étranger VOLKSWAGEN BANK GMBH la somme de 500 euros au titre des frais irrépétibles ;

RENVOIE l’affaire à l’audience de mise en état du 18 février 2025, 9h30, pour clôture.

La Greffière le Juge de la mise en état


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