Comportement « borderline » dans les rédactions

·

·

Comportement « borderline » dans les rédactions

L’Essentiel : Dans une rédaction, une journaliste stagiaire se retrouve sous l’autorité d’un chef d’édition qui abuse de sa position. Bien que le harcèlement sexuel ne soit pas avéré, ses comportements inappropriés, tels que des propos sexistes et des invitations insistantes, créent un malaise. Les juges constatent que la stagiaire, déjà vulnérable par son statut, est favorisée au détriment de ses collègues, exacerbant la situation. Les manquements répétés du chef d’édition à ses obligations professionnelles entraînent finalement son licenciement pour faute grave, soulignant l’importance de la protection des employés face aux abus d’autorité.

Statut de journaliste stagiaire

Même sans véritable harcèlement sexuel, l’exploitation d’un abus d’autorité, peut être sanctionné par un licenciement pour faute. Dans cette affaire, une journaliste stagiaire, a été recrutée au sein d’une rédaction. La journaliste se trouvait sous la dépendance hiérarchique d’un chef d’édition qui a été licencié pour abus d’autorité.

Vulnérabilité par statut

Nouvellement embauchée, la journaliste stagiaire devait en conséquence démontrer à son employeur ses capacités professionnelles et ce défi, ainsi que sa jeunesse, la plaçaient dans une situation de vulnérabilité particulière.

Les juges ont considéré que, très vite, la journaliste stagiaire avait été favorisée au détriment des autres journalistes femmes, cette situation ayant créé un malaise au sein de la rédaction, ce  dont elle a subi les conséquences. Le chef d’édition licencié usait régulièrement de propos sexistes et déplacés à l’égard des femmes de la rédaction, comportement matérialisé par des cadeaux d’anniversaire à connotation sexuelle (sextoy).

La journaliste stagiaire avait également « subi »,  des invitations personnelles répétées du chef d’édition, assorties de « demandes de bisous », de nombreux messages téléphoniques, provoquant sa frayeur et l’amenant à se confier au chef d’édition adjoint.

Relations amoureuses entre collègues

Si des relations amoureuses consenties librement entre collègues de travail ne constituent pas de principe un comportement fautif, un salarié n’est pas en droit de profiter de son autorité hiérarchique à l’égard d’une jeune journaliste nouvellement embauchée pour lui demander des relations personnelles et lui imposer ses sentiments amoureux. Les manquements graves et répétés du chef d’édition à ses obligations professionnelles ont justifié son licenciement pour faute grave.

Télécharger la décision

Q/R juridiques soulevées :

Quel est le statut de la journaliste stagiaire dans cette affaire ?

La journaliste stagiaire a été recrutée au sein d’une rédaction, où elle se trouvait sous la dépendance hiérarchique d’un chef d’édition. Ce dernier a été licencié pour abus d’autorité, ce qui souligne la gravité de la situation.

Même sans harcèlement sexuel avéré, l’exploitation d’un abus d’autorité peut entraîner des sanctions, y compris un licenciement pour faute. La vulnérabilité de la stagiaire, due à son statut et à sa jeunesse, a été un facteur clé dans cette affaire.

Comment la vulnérabilité de la journaliste stagiaire a-t-elle été mise en évidence ?

La vulnérabilité de la journaliste stagiaire a été accentuée par son statut de nouvellement embauchée, qui l’obligeait à prouver ses compétences professionnelles. Cette pression, combinée à sa jeunesse, l’a placée dans une situation délicate.

Les juges ont noté qu’elle avait été favorisée par rapport à d’autres journalistes femmes, ce qui a engendré un malaise au sein de la rédaction. Le chef d’édition licencié a également tenu des propos sexistes et a fait des gestes déplacés, aggravant ainsi la situation de la stagiaire.

Quelles étaient les actions inappropriées du chef d’édition ?

Le chef d’édition a usé de son autorité pour faire des avances inappropriées à la journaliste stagiaire. Il a régulièrement tenu des propos sexistes et a offert des cadeaux à connotation sexuelle, tels que des sextoys, ce qui a créé un environnement de travail hostile.

De plus, il a fait des invitations personnelles répétées, accompagnées de demandes de bisous, et a envoyé de nombreux messages téléphoniques. Ces comportements ont provoqué la frayeur de la stagiaire, qui a finalement décidé de se confier à un autre supérieur.

Quelles sont les implications des relations amoureuses entre collègues dans ce contexte ?

Les relations amoureuses consenties entre collègues ne sont pas en soi considérées comme fautives. Cependant, un salarié ne peut pas abuser de son autorité hiérarchique pour demander des relations personnelles, surtout avec une jeune journaliste nouvellement embauchée.

Dans ce cas, les manquements graves et répétés du chef d’édition à ses obligations professionnelles ont justifié son licenciement pour faute grave. Cela souligne l’importance de maintenir des limites professionnelles claires dans le milieu de travail.


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Chat Icon