Changement de juridiction en raison de l’exercice professionnel de l’avocat.

·

·

Changement de juridiction en raison de l’exercice professionnel de l’avocat.

L’Essentiel : Dans cette affaire, le mis en cause est un avocat exerçant devant les juridictions pénales de la cour d’appel de Douai, soulevant des questions sur la compétence du tribunal judiciaire de Lille. La présence de l’avocat en tant que mis en cause constitue un obstacle à la poursuite de l’information, car la loi prévoit des circonstances justifiant un dessaisissement du juge d’instruction. En conséquence, la Cour a décidé de faire droit à la requête formulée, dessaisissant le juge d’instruction du tribunal judiciaire de Lille et renvoyant l’affaire au juge d’instruction du tribunal judiciaire de Paris.

Contexte de l’affaire

Dans cette affaire, le mis en cause est un avocat qui exerce régulièrement devant les juridictions pénales de la cour d’appel de Douai. Cette situation soulève des questions sur la compétence du tribunal judiciaire de Lille pour traiter l’affaire.

Obstacles à la poursuite de l’information

La présence de l’avocat en tant que mis en cause constitue un obstacle à la poursuite de l’information au tribunal judiciaire de Lille. En effet, la loi stipule que certaines circonstances peuvent justifier un dessaisissement du juge d’instruction.

Décision de la Cour

En conséquence, la Cour a décidé de faire droit à la requête formulée. Elle a dessaisi le juge d’instruction du tribunal judiciaire de Lille de la procédure en cours et a renvoyé l’affaire au juge d’instruction du tribunal judiciaire de Paris.

Conclusion de l’audience

Cette décision a été prise et prononcée par la Cour de cassation, chambre criminelle, lors de l’audience publique du cinq février deux mille vingt-cinq.

Q/R juridiques soulevées :

Quelle est la portée de l’article 665, alinéa 2, du code de procédure pénale dans le cadre de la dessaisissement d’un juge d’instruction ?

L’article 665, alinéa 2, du code de procédure pénale stipule que :

« Lorsque le mis en cause est avocat et qu’il intervient régulièrement devant les juridictions pénales, il ne peut être jugé par le tribunal dans lequel il exerce. »

Cette disposition vise à garantir l’impartialité et l’équité du procès, en évitant toute situation de conflit d’intérêts qui pourrait nuire à la justice.

Dans le cas présent, le mis en cause, en tant qu’avocat, a des liens professionnels avec les juridictions pénales du ressort de la cour d’appel de Douai.

Cela constitue un obstacle à la poursuite de l’information au tribunal judiciaire de Lille, justifiant ainsi le dessaisissement du juge d’instruction de cette juridiction.

Quelles sont les conséquences du dessaisissement du juge d’instruction dans cette affaire ?

Le dessaisissement du juge d’instruction entraîne plusieurs conséquences procédurales importantes.

En vertu de l’article 665, alinéa 2, le juge d’instruction au tribunal judiciaire de Lille est dessaisi de la procédure, ce qui signifie qu’il ne peut plus poursuivre l’instruction de l’affaire.

La Cour de cassation, dans sa décision, a donc renvoyé l’affaire au juge d’instruction au tribunal judiciaire de Paris.

Cette décision vise à garantir que l’instruction se déroule dans un cadre impartial, loin des influences potentielles liées à la profession de l’avocat mis en cause.

Ainsi, le respect des droits de la défense et l’intégrité du processus judiciaire sont préservés, conformément aux principes énoncés dans le code de procédure pénale.

N° F 25-80.789 FS

N° 00302

LR
5 FÉVRIER 2025

DESIGNATION DE JURIDICTION

M. BONNAL président,

R É P U B L I Q U E F R A N Ç A I S E
________________________________________

AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS
_________________________

ARRÊT DE LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE CRIMINELLE,
DU 5 FÉVRIER 2025

Le procureur général près la cour d’appel de Douai a formé une requête tendant au renvoi devant une autre juridiction, dans l’intérêt d’une bonne administration de la justice, de la procédure suivie devant le juge d’instruction au tribunal judiciaire de Lille contre personne non dénommée des chefs de révélation d’information sur une information judiciaire et recel de violation du secret de l’instruction.
Sur le rapport de M. Laurent, conseiller, et les conclusions de Mme Bellone, avocat général référendaire, après débats en chambre du conseil en date du 5 février 2025 où étaient présents M. Bonnal, président, M. Laurent, conseiller rapporteur, M. de Larosière de Champfeu, Mme Leprieur, MM. Turbeaux, Gouton, Brugère, Tessereau, conseillers de la chambre, M. Mallard, Mmes Guerrini, Diop-Simon, conseillers référendaires, Mme Bellone, avocat général référendaire, et Mme Le Roch, greffier de chambre,

la chambre criminelle de la Cour de cassation, composée des président et conseillers précités, après en avoir délibéré conformément à la loi, a rendu le présent arrêt.

Vu l’article 665, alinéa 2, du code de procédure pénale :

1. Le mis en cause est avocat et intervient régulièrement devant les juridictions pénales du ressort de la cour d’appel de Douai.

2. Cette circonstance est, en l’espèce, de nature à faire obstacle à ce que l’information se poursuive au tribunal judiciaire de Lille.

3. Dès lors, il y a lieu de faire droit à la requête.

PAR CES MOTIFS, la Cour :

DESSAISIT le juge d’instruction au tribunal judiciaire de Lille de la procédure dont il est saisi ;

RENVOIE l’affaire au juge d’instruction au tribunal judiciaire de Paris ;

Ainsi fait et jugé par la Cour de cassation, chambre criminelle, et prononcé par le président en son audience publique du cinq février deux mille vingt-cinq.


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Chat Icon