L’Essentiel : Un graphiste illustrateur a contesté la cession de ses droits d’exploitation sur des illustrations créées pour une campagne publicitaire, invoquant l’absence d’un écrit conforme à l’article L 131-3 du code de la propriété intellectuelle. Les juges ont précisé que cet article ne s’applique pas aux contrats publicitaires, mais uniquement à ceux de représentation, d’édition et de production audiovisuelle. De plus, l’illustrateur, ayant été rémunéré pour son travail, aurait dû vérifier les conditions du contrat entre son mandant et le cessionnaire. En conséquence, le contrat de cession a été jugé valide, et l’illustrateur a été débouté de sa demande.
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Exigence d’un écrit dans les contrats publicitaires ? Un graphiste illustrateur a fait valoir l’absence de cession à la société commanditaire des illustrations, des droits d’exploitation sur les illustrations qu’il avait créées pour la campagne publicitaire des fromages KIDIBOO/P’TIT LOUIS, en arguant du non-respect du formalisme de l’article L 131-3 du code de la propriété intellectuelle (nécessité d’un écrit pour certaines cessions de droits d’auteur). Ce à quoi les juges ont répondu que le formalisme de l’article L 131-3 du code de la propriété intellectuelle ne vise que les contrats énumérés à l’article L.131-2, alinéa 1, soit les contrats de représentation, d’édition et de production audiovisuelle, et ne s’applique donc pas aux contrats publicitaires. Réalité de la cession des droits d’auteur En l’espèce, il a été jugé que l’illustrateur ne contestant pas s’être fait payer par la société le prix de la prestation en établissant deux factures d’acompte et en tant que professionnel de la création publicitaire, il lui appartenait de vérifier les conditions du contrat conclu entre son mandant et le cessionnaire des droits. Par conséquent, le contrat de cession conclu entre mandant et le cessionnaire était régulier et opposable à l’illustrateur, lequel a été débouté de son action en contrefaçon d’auteur au titre de la reproduction de ses illustrations créées pour la campagne publicitaire des fromages KIDIBOO/P’ TIT LOUIS. Thème : Cession de droits A propos de cette jurisprudence : juridiction : Tribunal de grande instance de Paris | Date : 19 decembre 2013 | Pays : France |
Q/R juridiques soulevées :
Pourquoi l’illustrateur a-t-il contesté la cession de ses droits d’auteur?L’illustrateur a contesté la cession de ses droits d’auteur en raison de l’absence d’un écrit, qu’il considérait comme nécessaire selon l’article L 131-3 du code de la propriété intellectuelle. Cet article stipule qu’un écrit est requis pour certaines cessions de droits d’auteur, ce qui a conduit l’illustrateur à penser que sa cession n’était pas valide. Il est important de noter que la cession des droits d’auteur est un sujet complexe, et l’absence d’un document écrit peut souvent être un point de litige. Dans ce cas précis, l’illustrateur a estimé que son travail n’avait pas été correctement protégé, ce qui a motivé sa contestation. Quelle a été la réponse des juges concernant cette contestation?Les juges ont répondu que le formalisme de l’article L 131-3 ne s’applique pas aux contrats publicitaires, mais uniquement à d’autres types de contrats comme ceux de représentation, d’édition ou de production audiovisuelle. Cela signifie que, dans le cadre des contrats publicitaires, la nécessité d’un écrit pour la cession des droits d’auteur n’est pas requise. Cette décision a des implications significatives pour les créateurs et les entreprises, car elle clarifie que les contrats publicitaires peuvent être moins formels que d’autres types de contrats. Cela souligne également l’importance de bien comprendre le cadre juridique dans lequel on opère. Qu’est-ce qui a été jugé concernant la réalité de la cession des droits d’auteur?Il a été jugé que l’illustrateur avait été payé pour son travail, ayant fourni deux factures d’acompte à la société commanditaire. En tant que professionnel de la création publicitaire, il lui incombait de vérifier les conditions du contrat entre son mandant et le cessionnaire des droits. Les juges ont donc conclu que le contrat de cession entre le mandant et le cessionnaire était valide et opposable à l’illustrateur. Cette décision a mis en lumière l’importance de la diligence raisonnable dans les relations contractuelles, surtout pour les créateurs qui doivent être conscients de leurs droits. Quelle leçon peut-on tirer de cette affaire pour les professionnels de la création?Les professionnels de la création doivent être vigilants et s’assurer de bien comprendre les termes de leurs contrats, notamment en ce qui concerne la cession de droits d’auteur. Cette affaire souligne l’importance de la clarté et de la transparence dans les accords contractuels. Il est essentiel pour les créateurs de lire attentivement les contrats et, si nécessaire, de demander des conseils juridiques pour éviter des malentendus. En étant proactifs, les créateurs peuvent mieux protéger leurs droits et éviter des litiges futurs qui pourraient nuire à leur carrière. |
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