Les préconisations pour l’organisation des castings
Les Castings des Acteur/trices de cinéma sont très encadrés par la Convention collective nationale de la production cinématographique du 19 janvier 2012.
L’endroit où se déroule le casting, la mise en concurrence, les enjeux, l’âge des candidats, la possible emprise et la situation de pouvoir de ceux qui sélectionnent sont, parmi d’autres, des sujets de vigilance face auxquels des mesures spécifiques doivent être prises.
Au préalable, l’employeur doit sensibiliser l’équipe en charge du casting d’une part, pour qu’elle soit vigilante quant aux pouvoirs et responsabilités que lui confère sa position, d’autre part, pour lui permettre d’informer les candidats, de recevoir leur parole en cas de problème et de les orienter (ces actions pouvant être confiées au référent VHSS (lutte contre le harcèlement et les violences sexistes) s’il y en a un à cette étape de la production du film).
Castings : la lutte contre le harcèlement et les violences sexistes
L’annonce de casting doit prévoir la possibilité pour les candidats de se faire accompagner.
Dès le premier rendez-vous, ou avant si possible, les candidats sur le rôle doivent être informés sur ce qui leur sera demandé et en particulier sur l’existence dans le scénario de scènes imposant la nudité, de scènes d’intimité ou de scènes à caractère sexuel.
L’employeur doit allouer à l’équipe casting des lieux adaptés. Aucun rendez-vous de casting, qui sont des temps professionnels, ne doit avoir lieu dans une chambre d’hôtel ou un appartement privé d’une personne de l’équipe.
Les enfants doivent être accompagnés d’un adulte référent dont le rôle est de s’assurer, en contact avec les représentants légaux si ce n’est pas eux qui assument ce rôle, que la sécurité et l’intérêt de l’enfant sont préservés. Les locaux devront en outre permettre d’accueillir les accompagnants.
En aucun cas et à aucune étape du casting il ne peut être demandé à un artiste de se dénuder ou de réaliser des scènes d’intimité ou à caractère sexuel.
Aucune nudité ou semi-nudité n’est permise à aucune étape du casting. Aucune photo de l’artiste nu ou montrant l’artiste engagé dans un acte sexuel ne peut lui être demandée. Aucune simulation d’acte sexuel, aucun acte sexuel ou geste portant atteinte à l’intimité ne doit être demandé ou subi lors d’un casting.
Ne peuvent être présentes à cette étape que les personnes directement impliquées dans le processus de casting et l’éventuel accompagnant de l’artiste. Avant l’audition, chacune de ces personnes doit se présenter.
Préconisations pour les scènes d’intimité ou à caractère sexuel
Les répétitions ou le tournage de scènes d’intimité ou à caractère sexuel sont des situations de travail qui nécessitent une préparation et une attention particulière afin d’éviter les comportements à risque et prévenir les VHSS.
Ces situations de travail particulières posent le sujet du respect de l’intimité des acteurs, auquel il est impératif de veiller, avec notamment la limitation des effectifs et la fermeture des locaux lors de leur préparation, des répétitions et des prises de vues.
Ces scènes méritent une préparation en amont, au même titre que toutes les scènes à risque (cascades, effets spéciaux, armes …) tel qu’il est rappelé dans l’arrêté du 15 octobre 2016 relatif aux mesures de prévention dans la production de films cinématographiques et audiovisuels. Des mesures de prévention adaptées doivent être prises sur la base de l’évaluation des risques réalisée pour chaque scène d’intimité ou à caractère sexuel.
Les Préconisations à suivre
En premier lieu, il convient de s’assurer qu’une description de toute scène exigeant la nudité ou la semi-nudité ou de toute scène impliquant un acte sexuel simulé, soit présentée formellement à l’artiste, et que ce dernier ait consenti à jouer la scène de cette manière suffisamment en amont de son tournage.
L’accord de l’artiste-interprète à jouer différents types de scènes d’intimité ou à caractère sexuel doit être préalablement recueilli par écrit au moyen, par exemple, de la clause-type figurant à l’annexe VI de la convention collective. Son consentement est révocable à tout moment.
Dès le développement du film, interroger systématiquement la nécessité d’engager un coordinateur d’intimité disposant des compétences nécessaires et de la formation requise.
La détention d’une certification émanant d’un organisme de formation ou d’une association professionnelle reconnue à l’international ou du certificat de qualification professionnelle (CQP) de coordinateur d’intimité reconnu en France par la branche professionnelle (CPNEF de l’audiovisuel) est indispensable. Le coordinateur d’intimité en justifie auprès du producteur.
La présence d’un coordinateur d’intimité permet de faciliter le tournage de ces scènes et d’assurer la protection des artistes. Le coordinateur de scènes d’intimité établit un protocole d’intimité qui fixe les conditions de travail tenant compte de la santé et de la sécurité de tous.
En cas de faits susceptibles de relever de VHSS, l’employeur, son représentant ou le référent VHSS, s’il y en a un, sont les destinataires du signalement. Il en va de même pour les situations où les consentements des artistes ne sont pas recueillis ou pas respectés.
Lors de la préparation du casting
En fonction du contenu du script, il convient de :
Lister les personnes dont la présence est indispensable.
Limiter le nombre de personnes sur le plateau aux seules personnes indispensables.
Limiter les retours vidéo.
Se préparer dans des loges privées, avec possibilité de présence d’une personne de confiance.
Lors des répétitions :
Maintenir une présence minimale sur le plateau pendant les répétitions.
Prévoir des protections nécessaires (protections vestimentaires, en lien avec les équipes mise en scène et costumes).
Rester habillé pendant les répétitions.
Ne pas s’embrasser pendant les répétitions.
Lors des prises de vues :
Réserver l’accès au plateau aux personnes rigoureusement nécessaires.
Préserver la confidentialité : aucun membre de l’équipe ne doit pouvoir filmer ou prendre des photos avec un appareil personnel et les photos prises par le/ la photographe de plateau ne doivent être utilisées qu’avec l’autorisation formelle des artistes impliquées dans la scène.
Donner la possibilité aux artistes de demander la présence d’une personne de confiance.
Si une doublure est engagée pour remplacer l’artiste pour des scènes à caractère sexuel (les présentes préconisations s’appliquant aux artistes-interprètes et aux acteurs de complément), l’artiste doublé doit pouvoir donner son autorisation sur les images utilisées, de même quand des effets informatiques sont utilisés pour remplacer l’artiste ou une partie du corps de l’artiste.
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