Caducité de l’appel : enjeux de respect des délais et force majeure.

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Caducité de l’appel : enjeux de respect des délais et force majeure.

L’Essentiel : Le 21 novembre 2024, une affaire oppose Monsieur [R] [W] et Madame [V] [W] à Madame [X] [U]. Les appelants contestent un jugement du 1er juillet 2024, mais n’ont pas déposé de conclusions dans les délais. Malgré des difficultés de santé de leur avocate et des problèmes financiers, la cour a jugé que seul un cas de force majeure pouvait justifier cette absence. Les arguments présentés n’ont pas été retenus, et la cour a déclaré la caducité de la déclaration d’appel, condamnant les appelants aux dépens. Cette décision peut faire l’objet d’un nouvel appel dans les quinze jours.

Contexte de l’affaire

Le 21 novembre 2024, une affaire est pendante entre Monsieur [R] [W] et Madame [V] [W], tous deux de nationalité française, et Madame [X] [U], également de nationalité française. Les appelants, représentés par Me Elisabeth GENDRAULT, contestent un jugement rendu le 1er juillet 2024 par le tribunal de [Localité 3]. L’appel a été formé le 25 juillet 2024.

Procédure d’appel

L’appel a été soumis à la cour, mais il a été noté qu’aucune conclusion n’a été déposée par les appelants au greffe. Une demande d’observations écrites a été adressée à l’appelant le 25 octobre 2024, conformément à l’article 911-1 du code de procédure civile. La réponse de l’avocat des appelants a été reçue le 6 novembre 2024.

Arguments des appelants

Les appelants ont invoqué des difficultés de santé de leur avocate, qui a nécessité une substitution en urgence, ainsi que des problèmes financiers liés au licenciement de Monsieur [W]. Ces éléments ont été présentés pour justifier l’absence de dépôt des conclusions dans le délai imparti.

Décision de la cour

La cour a statué que seul un cas de force majeure pourrait justifier l’absence de notification des conclusions dans le délai de trois mois prévu par l’article 908 du code de procédure civile. Les difficultés financières de Monsieur [W] n’ont pas été jugées pertinentes pour cette situation. De plus, bien que des problèmes de santé aient été signalés, les documents fournis ne couvraient pas la période antérieure au 23 septembre 2023, alors que le délai pour conclure avait commencé le 24 juillet.

Conclusion

En conséquence, la cour a constaté la caducité de la déclaration d’appel et a condamné les appelants aux dépens. Cette décision est susceptible d’appel dans un délai de quinze jours suivant son prononcé, conformément à l’article 916 du code de procédure civile.

Q/R juridiques soulevées :

Quelles sont les conditions de caducité d’un appel selon le Code de procédure civile ?

La caducité d’un appel est régie par l’article 908 du Code de procédure civile, qui stipule que :

« L’appel est caduc si l’appelant ne dépose pas ses conclusions dans un délai de trois mois à compter de l’enregistrement de la déclaration d’appel. »

Ce délai est impératif et doit être respecté pour que l’appel puisse être examiné.

En l’espèce, l’appelant a déposé sa déclaration d’appel le 24 juillet 2024. Le délai de trois mois pour déposer les conclusions a donc expiré le 24 octobre 2024.

Il est important de noter que la caducité ne peut être écartée que dans des cas de force majeure, comme précisé dans la jurisprudence.

Les difficultés financières ou de santé de l’avocat, bien que regrettables, ne constituent pas en elles-mêmes des motifs suffisants pour justifier le non-respect de ce délai.

Quels sont les recours possibles en cas de caducité d’un appel ?

L’article 916 du Code de procédure civile prévoit que :

« La décision constatant la caducité de l’appel est susceptible d’un recours dans un délai de quinze jours à compter de son prononcé. »

Ainsi, l’appelant a la possibilité de contester la décision de caducité en formant un recours dans ce délai.

Cependant, pour que ce recours soit recevable, il doit être fondé sur des éléments tangibles justifiant le non-respect du délai de dépôt des conclusions.

Dans le cas présent, les arguments avancés par l’appelant concernant les difficultés de santé de son avocat et les problèmes financiers de Monsieur [W] n’ont pas été jugés suffisants pour écarter la caducité.

Il est donc crucial pour l’appelant de fournir des preuves solides et pertinentes pour soutenir sa demande de réexamen de la caducité.

Comment la force majeure est-elle définie dans le cadre de la procédure civile ?

La force majeure est généralement définie comme un événement imprévisible, irrésistible et extérieur qui empêche l’exécution d’une obligation.

Dans le cadre de l’article 908 du Code de procédure civile, la force majeure doit être démontrée pour justifier le non-respect du délai de dépôt des conclusions.

L’article 1218 du Code civil précise que :

« Il y a force majeure en matière contractuelle lorsque un événement échappant au contrôle du débiteur rend impossible l’exécution de son obligation. »

Dans le contexte de la procédure civile, cela signifie que l’appelant doit prouver que des circonstances exceptionnelles ont réellement empêché le respect du délai imparti.

Dans l’affaire en question, les éléments fournis par l’appelant n’ont pas été jugés suffisants pour établir un cas de force majeure, entraînant ainsi la constatation de la caducité de l’appel.

Quelles sont les conséquences de la caducité d’un appel ?

La caducité d’un appel entraîne plusieurs conséquences juridiques, notamment :

1. La perte de la possibilité de faire examiner le fond de l’affaire par la cour d’appel.
2. L’obligation pour l’appelant de supporter les dépens, comme le stipule l’article 696 du Code de procédure civile, qui précise que :

« La partie qui succombe est condamnée aux dépens. »

Dans le cas présent, la décision de constater la caducité de l’appel a conduit à la condamnation de l’appelant aux dépens, ce qui signifie qu’il devra payer les frais engagés par la partie intimée.

Il est donc essentiel pour les parties de respecter les délais procéduraux afin d’éviter de telles conséquences.

2ème CHAMBRE CIVILE

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Monsieur [R] [W], Madame [V] [W]

C/

Madame [X] [U]

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N° RG 24/03519 – N° Portalis DBVJ-V-B7I-N4KZ

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DU 21 NOVEMBRE 2024

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ORDONNANCE DE CADUCITÉ

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Nous, Jacques BOUDY, Président chargé de la mise en état de la 2ème CHAMBRE CIVILE de la cour d’appel de Bordeaux, assisté de Madame Audrey COLLIN, greffier,

Le 21 novembre 2024

dans la cause pendante

ENTRE :

Monsieur [R] [W]

de nationalité Française,

demeurant [Adresse 1]

Madame [V] [W]

de nationalité Française,

demeurant [Adresse 1]

Représentés par Me Elisabeth GENDRAULT, avocat au barreau de BORDEAUX

Appelants d’un jugement (R.G. 22/00376) rendu le 01 juillet 2024 par le TJ hors JAF, JEX, JLD, J. EXPRO, JCP de [Localité 3] suivant déclaration d’appel en date du 24 juillet 2024,

D’UNE PART,

ET :

Madame [X] [U]

née le 18 Novembre 1957 à [Localité 3]

de nationalité Française,

demeurant [Adresse 2]

Représentée par Me Frédéric CUIF de la SELARL LX BORDEAUX, avocat au barreau de BORDEAUX

Intimée,

D’AUTRE PART,

Vu l’appel formé le 25 Juillet 2024 à l’encontre de la décision sus-visée,

Vu l’absence de dépôt des conclusions par l’appelant au greffe de la présente cour,

Vu la demande d’observations écrites adressée à l’appelant le 25 octobre 2024 en application de l’article 911-1 du code de procédure civile,

Vu la réponse du conseil de l’appelant en date du 06 novembre 2024,

Attendu que pour solliciter que la caducité de l’appel ne soit pas prononcée, il est fait état d’une part de grandes difficultés de santé de l’avocate des époux [W] qui ont containts Me [G] à la substituer en urgence, et d’autre part de difficultés financières liées au licenciement de Monsieur [W].

Mais attendu que seul un cas de force majeure peut permettre d’écarter la caducité encourue en raison de l’absence de notification des conclusions de l’appelant dans le délai de trois mois prévu par l’article 908 du code de procédure civile.

En l’espèce, les difficultés financières de Monsieur [W] sont sans rapport avec l’absence de respect du délai pour conclure.

Par ailleurs, s’il est bien établi que Me [I] [T] a subi des hospitalisations et des soins importants, les pièces versées ne remontent pas au-delà du 23 septembre 2023 alors que le délai pour conclure avait débuté dès le 24 juillet précédent.

Par conséquent la caducité de l’appel ne peut qu’être constatée.

PAR CES MOTIFS,

Par décision susceptible de déféré dans les quinze jours de son prononcé dans les conditions de l’article 916 du code de procédure civile,

Constatons la caducité de la déclaration d’appel,

Condamnons l’appelant aux dépens.

Le greffier, Le Président,


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