Bonne foi et diffamation : critères cumulatifs

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Bonne foi et diffamation : critères cumulatifs

Le débat d’intérêt général paralyse la diffamation à la condition que la personne poursuivie  prouve sa bonne foi et notamment l’existence d’une base factuelle suffisante appuyant ses affirmations (supposées diffamatoires).   

Action en diffamation d’un maire

Le maire d’une commune a fait citer un conseiller municipal d’opposition, devant le tribunal correctionnel, pour diffamation, en raison de la diffusion, sur un site, d’un article faisant état d’un changement de plan d’urbanisme pour favoriser la famille par alliance du maire.

Débat d’intérêt général et/ou favoritisme ?

Pour relaxer le prévenu, les juges du premier degré ont retenu que les propos litigieux s’inscrivaient dans le cadre d’un débat politique local relatif au plan d’urbanisme et s’analysaient comme l’expression d’une opinion politique de l’opposition.

Obligation de rechercher l’existence de la bonne foi

Selon la cour de cassation, le passage incriminé, qui reprochait au maire de privilégier sa famille au détriment de l’intérêt général, avec un point d’exclamation en fin de phrase pour appuyer un comportement répréhensible, portait nécessairement atteinte à l’honneur et à la probité de l’élu local en exercice. En conséquence, les juges se devaient, pour déterminer si l’intimé avait commis une faute civile, de rechercher si les conditions de la bonne fois étaient remplies (suffisance de la base factuelle …).

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Questions / Réponses juridiques

Quel est le contexte de l’action en diffamation intentée par le maire ?

L’action en diffamation a été engagée par le maire d’une commune contre un conseiller municipal d’opposition. Ce dernier avait diffusé un article sur un site internet, alléguant qu’un changement de plan d’urbanisme avait été effectué pour favoriser la famille du maire par alliance.

Cette situation soulève des questions sur la légitimité des accusations portées et sur le rôle de la liberté d’expression dans le cadre d’un débat politique local.

En effet, le maire a estimé que ces propos nuisaient à son honneur et à sa réputation, ce qui a conduit à la citation devant le tribunal correctionnel.

Comment les juges ont-ils justifié leur décision de relaxer le prévenu ?

Les juges du premier degré ont décidé de relaxer le prévenu en considérant que les propos en question s’inscrivaient dans un débat d’intérêt général, plus précisément un débat politique local.

Ils ont interprété les déclarations du conseiller municipal comme une expression d’opinion politique, ce qui est protégé par la liberté d’expression.

Cette décision souligne l’importance de la liberté d’expression dans le cadre des discussions politiques, même lorsque les propos peuvent être perçus comme diffamatoires.

Quelle est l’importance de la bonne foi dans les affaires de diffamation ?

La bonne foi est un élément crucial dans les affaires de diffamation, car elle peut déterminer si les propos tenus sont considérés comme diffamatoires ou non.

Selon la Cour de cassation, il est essentiel de vérifier si la personne poursuivie a agi de bonne foi, c’est-à-dire si elle avait une base factuelle suffisante pour soutenir ses affirmations.

Dans le cas présent, le passage incriminé accusait le maire de privilégier sa famille au détriment de l’intérêt général, ce qui a été jugé comme portant atteinte à son honneur et à sa probité.

Les juges devaient donc examiner si les conditions de la bonne foi étaient remplies pour établir la responsabilité civile de l’intimé.


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