L’Essentiel : La société Chanel a remporté son procès contre Body Minute, le tribunal ayant jugé que la marque « La minute Avion » ne créait pas de confusion avec « Body Minute ». Les différences visuelles et phonétiques entre les deux marques sont significatives : la première est plus longue et structurée différemment. De plus, le terme « MINUTE » dans « La minute Avion » perd son caractère distinctif, étant intégré dans une expression évoquant un moment de déconnexion, contrairement à « Body Minute », qui suggère une immédiateté dans les soins esthétiques. Ainsi, le risque de confusion pour le public est écarté. |
La société Chanel a obtenu gain de cause contre Body Minute: la marque La minute Avion n’emporte aucun risque de confusion avec la marque Body Minute. Différences majeuresVisuellement le signe contesté est composé d’une expression composée de quatre mots totalisant dix-sept lettres alors que le signe antérieur est formé de deux termes de dix lettres en tout, ces signes se différenciant par leur longueur et leur structure. Phonétiquement, les signes en présence se distinguent par leur rythme, le signe contesté comportant six temps, alors que quatre temps composent la marque antérieure et sont différents par leur sonorité d’attaque, le mot MINUTE étant placé en début d’expression dans le signe contesté et en deuxième position dans la marque antérieure. Différences intellectuellesEnfin, intellectuellement, le signe contesté est constitué d’une expression formée selon les règles grammaticales habituelles, le terme MINUTE étant précédé de l’article défini LA et suivi d’un objet MODE AVION qui renvoie à la fonctionnalité du téléphone portable, cette expression évoquant un moment de déconnexion, alors que la marque antérieure constituée de la juxtaposition des mots BODY et MINUTE évoque l’immédiateté avec laquelle les soins esthétiques sont prodigués à l’instar des autres expressions constituées sur le même modèle telles ‘clé minute’. Position distinctive autonomeIl ressort de ce qui précède que le terme MINUTE perd dans la marque contestée sa position distinctive autonome dans un ensemble conceptuellement différent, malgré sa situation en début d’expression. Risque de confusion ou d’association exclusAussi, les ressemblances ci-avant relevées sont insuffisantes à caractériser un risque de confusion ou d’association pour le public entre les signes en présence, celui-ci ne pouvant considérer que la marque seconde est une déclinaison de la marque antérieure et rattacher les deux marques à une origine commune, ce malgré l’identité et la similarité des produits en présence. A cet égard, la famille de marques composées du terme MINUTE telles HAIR MINUTE, NAIL MINUTE … dont se prévaut la requérante ne peut être prise en considération, seule la marque antérieure BODY MINUTE fondant l’opposition et le signe constituant la demande contestée n’étant pas construit sur le même modèle.
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Q/R juridiques soulevées : Quelle décision a été prise par la société Chanel contre Body Minute ?La société Chanel a obtenu gain de cause contre Body Minute, affirmant que la marque « La minute Avion » ne présentait aucun risque de confusion avec la marque « Body Minute ». Cette décision souligne l’importance de la distinctivité des marques dans le domaine de la propriété intellectuelle. En effet, la cour a examiné les différences visuelles, phonétiques et intellectuelles entre les deux marques. Cela a permis de conclure que, malgré certaines ressemblances, les éléments distinctifs étaient suffisamment marqués pour éviter toute confusion dans l’esprit du public.Quelles sont les différences visuelles entre les deux marques ?Visuellement, le signe contesté « La minute Avion » est composé de quatre mots totalisant dix-sept lettres, tandis que la marque antérieure « Body Minute » est formée de deux termes totalisant dix lettres. Cette différence de longueur et de structure est significative. De plus, la disposition des mots joue un rôle crucial. Dans le signe contesté, le mot « MINUTE » est en première position, alors qu’il est en deuxième position dans la marque antérieure. Ces éléments visuels contribuent à une impression d’ensemble distincte pour chaque marque.Comment les marques se distinguent-elles sur le plan phonétique ?Phonétiquement, les deux marques se distinguent par leur rythme. Le signe contesté « La minute Avion » comporte six temps, tandis que « Body Minute » en a quatre. Cette différence de rythme est accentuée par la sonorité d’attaque des mots. Le placement du mot « MINUTE » en début d’expression dans le signe contesté, par rapport à sa position en deuxième place dans la marque antérieure, renforce également cette distinction phonétique. Ces variations contribuent à une perception auditive différente des deux marques.Quelles sont les différences intellectuelles entre les deux marques ?Intellectuellement, le signe contesté « La minute Avion » est construit selon des règles grammaticales habituelles, avec l’article défini « LA » et l’objet « MODE AVION », qui évoque une fonctionnalité spécifique. Cela suggère un moment de déconnexion, ce qui est conceptuellement différent de la marque antérieure. En revanche, « Body Minute » évoque l’immédiateté des soins esthétiques, ce qui est en ligne avec d’autres expressions similaires comme « clé minute ». Cette différence dans l’évocation des concepts renforce l’idée que les deux marques ne sont pas perçues de la même manière par le public.Quel est le risque de confusion entre les deux marques ?La cour a conclu que les ressemblances entre les deux marques étaient insuffisantes pour caractériser un risque de confusion ou d’association pour le public. Les consommateurs ne percevraient pas « La minute Avion » comme une déclinaison de « Body Minute », malgré l’identité et la similarité des produits. Cette évaluation a été faite en tenant compte de l’impression d’ensemble produite par les marques, ainsi que des éléments distinctifs qui les caractérisent. La cour a donc rejeté l’idée d’une origine commune entre les deux marques.Comment la famille de marques « MINUTE » a-t-elle été considérée dans cette décision ?La cour a précisé que la famille de marques contenant le terme « MINUTE », comme « HAIR MINUTE » ou « NAIL MINUTE », ne pouvait pas être prise en compte dans cette affaire. Seule la marque antérieure « Body Minute » était pertinente pour fonder l’opposition. Cela signifie que le signe contesté « La minute Avion » n’étant pas construit sur le même modèle que « Body Minute », ne pouvait pas être considéré comme une extension ou une variation de cette dernière. Cette distinction a été cruciale pour la décision finale de la cour. |
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