Bail commercial : enjeux et conséquences. Questions / Réponses juridiques.

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Bail commercial : enjeux et conséquences. Questions / Réponses juridiques.

La SCI BASTIDE QUEYRIES a engagé une procédure contre POK’ASIE pour impayés de loyer et charges, demandant la résiliation du bail et l’expulsion du preneur. Malgré des relances, POK’ASIE n’a pas régularisé sa situation, entraînant l’action du bailleur sur la garantie bancaire. En dépit des manquements constatés, le tribunal a décidé de ne pas prononcer la résiliation du bail, ordonnant à POK’ASIE de reconstituer la garantie dans un délai de six mois. Le bailleur doit également convoquer une assemblée générale pour clarifier la situation. Les demandes de mensualisation et d’astreinte ont été rejetées.. Consulter la source documentaire.

Quelles sont les obligations du preneur en matière de paiement des loyers et de reconstitution de la garantie ?

Le preneur, en vertu des articles 1719 et 1720 du Code civil, a l’obligation de payer le loyer aux termes convenus dans le bail. L’article 1719 stipule que « le bailleur est tenu de délivrer la chose louée en bon état de réparations de toute espèce ».

En ce qui concerne la garantie, l’article 8.2 du bail précise que la fourniture d’une garantie à première demande est une condition essentielle du consentement du bailleur.

Ainsi, le preneur doit non seulement s’acquitter de ses loyers, mais également reconstituer la garantie à première demande dans les délais impartis.

Le non-respect de ces obligations peut entraîner des conséquences graves, telles que la résiliation du bail, conformément aux articles 1224 et suivants du Code civil, qui prévoient la possibilité de résolution judiciaire en cas d’inexécution suffisamment grave.

Quelles sont les conséquences d’un manquement aux obligations contractuelles du preneur ?

Selon l’article 1224 du Code civil, « la résolution de la convention peut être demandée en justice lorsque l’inexécution est suffisamment grave ».

Le tribunal a constaté que le preneur n’avait pas reconstitué la garantie à première demande, malgré plusieurs relances du bailleur. Ce manquement constitue une inexécution grave des obligations contractuelles, justifiant ainsi la demande de résiliation du bail.

De plus, l’article 1228 du Code civil permet au juge d’ordonner l’exécution du contrat, en accordant éventuellement un délai au débiteur. Dans ce cas, le tribunal a décidé d’accorder un délai de six mois au preneur pour reconstituer la garantie, plutôt que de prononcer la résiliation immédiate du bail.

Comment le tribunal évalue-t-il la gravité de l’inexécution des obligations par le preneur ?

La jurisprudence, notamment la décision de la Cour de cassation du 5 mai 1993, indique que pour apprécier la gravité de l’inexécution, le juge doit tenir compte de toutes les circonstances intervenues jusqu’au jour de sa décision.

Dans cette affaire, le tribunal a pris en compte les antécédents d’incidents de paiement, mais aussi les difficultés rencontrées par le preneur pour démarrer son activité, dues à l’ambiguïté concernant la conformité de l’activité avec le règlement de copropriété.

Ainsi, bien que le preneur ait eu des manquements, le tribunal a considéré que ces difficultés expliquaient en partie les retards dans le paiement des loyers, ce qui a conduit à ne pas retenir ces manquements comme suffisamment graves pour justifier la résiliation du bail.

Quelles sont les obligations du bailleur en matière de délivrance des locaux ?

L’article 1719 du Code civil impose au bailleur l’obligation de délivrer la chose louée en bon état. Cette obligation inclut la conformité des locaux à la destination prévue dans le bail.

Le tribunal a rappelé que le bailleur doit s’assurer que l’activité autorisée par le bail est conforme au règlement de copropriété. En cas de manquement à cette obligation, le bailleur pourrait être tenu responsable.

Dans cette affaire, le tribunal a noté que le bailleur n’avait pas consulté le syndicat des copropriétaires concernant la conformité de l’activité avec le règlement de copropriété, ce qui pourrait constituer un manquement à son obligation de délivrance.

Quelles sont les implications de la clause de destination dans le bail commercial ?

La clause de destination dans un bail commercial définit l’activité autorisée dans les locaux loués. En vertu de l’article 1710 du Code civil, le preneur doit respecter cette destination.

Dans cette affaire, le tribunal a constaté une ambiguïté dans la clause de destination, notamment en ce qui concerne la « cuisson à la vapeur ». Cette ambiguïté a conduit à des doutes sur la conformité de l’activité du preneur avec le règlement de copropriété.

Le tribunal a donc ordonné au bailleur de convoquer une assemblée générale des copropriétaires pour clarifier cette situation, soulignant l’importance d’une rédaction claire des clauses contractuelles pour éviter des litiges futurs.


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