Audiovisuel et travail

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Audiovisuel et travail

La société JLA PRODUCTIONS contestait la position de l’URSSAF concernant le plafond mentionné à l’article L. 241-3 du code de la sécurité sociale. Il résulte de cet article que la réglementation détermine à titre dérogatoire un taux spécial réduit de cotisation pour les comédiens en cas d’engagement par une société de production inférieur à cinq jours.
L’URSSAF est en droit de refuser l’application de l’assiette forfaitaire réduite pour les comédiens qui ont plusieurs périodes successives d’activité pendant un tournage même inférieures à 5 jours, car chaque période est considérée comme une période intermédiaire s’inscrivant dans le cadre d’un engagement global.
La société JLA PRODUCTIONS a contesté sans succès cette interprétation donnée de l’engagement continu (elle estimait que la période d’engagement d’un comédien devait s’entendre d’une succession de 5 jours de travail effectif au maximum et que notamment doivent être exclues les périodes de travail discontinues appartenant à un même tournage).
L’engagement continu au sens de l’article 3 de l’arrêté du 24 janvier 1975 représente la durée d’engagement de l’artiste figurant dans son contrat de travail, quels que soient le nombre et la répartition des jours de travail durant cette période, peu important le nombre de répétitions, d’enregistrements ou de représentations prévues au contrat d’‘engagement, peu important encore le nombre et la périodicité de cachets versés.

Mots clés : audiovisuel,urssaf

Thème : Audiovisuel et travail

A propos de cette jurisprudence : juridiction :  Cour d’appel de Paris | 11 septembre 2008 | Pays : France

Questions / Réponses juridiques

Quel était le rôle de M. X au sein du magazine «REALITES» ?

M. X a collaboré au magazine «REALITES» de Hachette Livre en tant que photographe entre 1968 et 1970. Son rôle consistait à fournir des images pour accompagner les articles et les reportages publiés dans le magazine.

Cette période a été marquée par une évolution significative dans le domaine de la photographie et du journalisme, où les visuels prenaient une place de plus en plus importante dans la narration des histoires.

M. X a donc contribué à enrichir le contenu visuel du magazine, ce qui est essentiel pour attirer l’attention des lecteurs et renforcer l’impact des articles.

Pourquoi M. X a-t-il demandé la requalification de sa collaboration ?

M. X a demandé la requalification de sa collaboration en contrat de travail afin de bénéficier des droits et protections associés à un statut de salarié.

En effet, en tant que photographe, il souhaitait faire reconnaître son lien de subordination avec la Société Hachette Livre, ce qui aurait pu lui donner accès à des avantages tels que la sécurité sociale, des congés payés, et d’autres droits liés au statut de salarié.

Cette démarche est courante parmi les travailleurs indépendants qui estiment que leur relation avec une entreprise s’apparente davantage à un contrat de travail qu’à une simple collaboration.

Quelles ont été les raisons du déboutement de M. X en appel ?

M. X a été débouté en appel pour deux raisons principales. Premièrement, il n’a pas pu prouver qu’il bénéficiait de la carte de journaliste professionnel à l’époque de sa collaboration.

Cette carte est souvent considérée comme un indicateur de la reconnaissance officielle du statut de journaliste, et son absence a joué un rôle déterminant dans la décision des juges.

Deuxièmement, les juges ont estimé qu’il n’y avait pas suffisamment d’éléments établissant un lien de subordination entre M. X et la Société Hachette Livre, ce qui est un critère fondamental pour établir un contrat de travail.

Quel a été le jugement de la Cour de cassation concernant cette affaire ?

La Cour de cassation a finalement donné gain de cause à M. X, annulant la décision des juges d’appel.

Elle a souligné que les juges d’appel avaient inversé la charge de la preuve, ce qui est une erreur juridique. Selon l’article L. 761-2 du Code du travail, toute convention par laquelle une entreprise de presse s’assure, moyennant rémunération, le concours d’un journaliste professionnel est présumée être un contrat de travail.

Cela signifie que la simple rémunération pour des services journalistiques implique une présomption de salariat, indépendamment de la possession d’une carte professionnelle.

Quelles sont les implications de cette jurisprudence pour les journalistes ?

Cette jurisprudence a des implications significatives pour les journalistes et les travailleurs du secteur de la presse. Elle établit un précédent selon lequel la présomption de salariat s’applique même en l’absence d’une carte de journaliste professionnel.

Cela renforce la protection des journalistes, en leur garantissant des droits sociaux et des avantages liés au statut de salarié, même s’ils travaillent à la pige.

Cette décision pourrait encourager d’autres professionnels du secteur à revendiquer leurs droits et à demander la requalification de leur statut, ce qui pourrait avoir un impact sur les pratiques de l’industrie de la presse en France.


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