L’Essentiel : La divulgation d’une relation sentimentale sur les réseaux sociaux peut avoir des conséquences juridiques. Dans une affaire, la compagne d’un marionnettiste, ayant largement partagé des moments de leur relation sur Instagram, Facebook et Twitter, ne pouvait pas revendiquer une atteinte à sa vie privée lorsque des magazines en ont parlé. De même, dans le cas de Laure Manaudou, bien que les juges aient reconnu une atteinte à la vie privée, le préjudice de son ex-compagnon a été limité à 800 euros, en raison de sa tendance à exposer publiquement sa vie personnelle.

Divulgation d’une relation sentimentale

Les personnes (acteurs ou autres) qui publient régulièrement des informations privées sur leurs réseaux sociaux peuvent voir leur action rejetée en cas d’atteinte à leur vie privée par les magazines People. Dans cette affaire, la divulgation d’une relation sentimentale dans la presse n’a pas été jugée fautive.

Publications régulières sur Instagram, Facebook et Twitter

La compagne d’un marionnettiste célèbre, n’avait ainsi pas fait mystère de sa relation sentimentale en publiant largement sur Instagram (profil accessible au public), publications  accompagnées de  hashtag  sans ambigüité (#amour #love #kiff #pourtoujours #monhomme #emotion …). La compagne avait également publié sur Facebook et Twitter un « selfie » la représentant aux côtés du marionnettiste. La compagne ne pouvait donc soutenir devant les Tribunaux, avoir refusé que cette relation sentimentale soit rendue publique. En conséquence, la reprise dans l’article de presse people, de l’information relative au couple n’a pas été jugée fautive.

Limitation du préjudice

Dans une autre affaire similaire portant cette fois sur la révélation d’une rupture sentimentale de Laure Manaudou, les juges ont retenu le principe d’une atteinte à la vie privée mais ont fortement limité le préjudice de l’ex-compagnon de la nageuse (chanteur) qui « compte tenu de sa forte propension à afficher publiquement sa relation sentimentale avec Mme Manaudou et du risque qu’il a pris de voir révéler la rupture annoncée par la publication par ses imprudentes déclarations télévisées, le préjudice moral qu’il a subi en raison de l’atteinte qui a néanmoins été portée à sa vie privée ne saurait être évalué à un montant supérieur à 800 euros ».

L’ex-compagnon entretenait avec son public une relation de très grande proximité en publiant régulièrement sur les réseaux sociaux des commentaires et des photographies relatives non seulement à sa carrière professionnelle mais aussi à des moments d’intimité de sa vie quotidienne (ses vacances, ses moments de détente en famille ou entre amis, ses loisirs, son enfance).

Télécharger (1ère espèce) | Télécharger (2ème espèce)

Q/R juridiques soulevées :

Quelle est la position des magazines People concernant la divulgation d’une relation sentimentale ?

Les magazines People, dans le cadre de la divulgation d’une relation sentimentale, ne jugent pas fautif le fait de publier des informations sur cette relation si les personnes concernées ont elles-mêmes partagé des détails privés sur leurs réseaux sociaux.

Cela signifie que si un individu, qu’il soit acteur ou autre, publie régulièrement des informations personnelles, il ne peut pas s’attendre à ce que sa vie privée soit protégée de manière absolue.

En effet, la divulgation d’une relation sentimentale dans la presse peut être considérée comme acceptable si les personnes impliquées n’ont pas pris de mesures pour garder cette relation secrète.

Comment la compagne du marionnettiste a-t-elle contribué à la divulgation de sa relation ?

La compagne du marionnettiste a largement contribué à la divulgation de leur relation en partageant des publications sur des plateformes comme Instagram, Facebook et Twitter.

Son profil Instagram était accessible au public, et elle a utilisé des hashtags explicites tels que #amour, #love, et #emotion, ce qui montre qu’elle ne cachait pas sa relation.

De plus, elle a publié un « selfie » avec le marionnettiste, renforçant ainsi l’idée qu’elle était à l’aise avec la visibilité de leur relation.

Par conséquent, devant les tribunaux, elle ne pouvait pas revendiquer une atteinte à sa vie privée, car elle avait elle-même rendu cette relation publique.

Quel a été le jugement concernant la rupture sentimentale de Laure Manaudou ?

Dans le cas de la rupture sentimentale de Laure Manaudou, les juges ont reconnu qu’il y avait eu une atteinte à la vie privée, mais ils ont également limité le préjudice subi par l’ex-compagnon de la nageuse.

Le tribunal a estimé que cet ex-compagnon avait une forte propension à afficher publiquement sa relation, ce qui a contribué à la révélation de leur rupture.

En conséquence, le préjudice moral qu’il a subi a été évalué à un montant maximum de 800 euros, ce qui montre que le tribunal a pris en compte le comportement public de l’individu.

Cette décision souligne l’importance de la responsabilité personnelle dans la gestion de sa vie privée, surtout lorsqu’on choisit de partager des aspects intimes de sa vie sur les réseaux sociaux.

Comment la proximité avec le public influence la vie privée des célébrités ?

La proximité d’une célébrité avec son public, notamment à travers des publications régulières sur les réseaux sociaux, peut avoir un impact significatif sur sa vie privée.

Dans le cas de l’ex-compagnon de Laure Manaudou, il entretenait une relation très étroite avec son public en partageant non seulement des informations sur sa carrière, mais aussi des moments d’intimité de sa vie quotidienne.

Cela inclut des photos de vacances, des moments en famille, et d’autres aspects de sa vie personnelle.

Cette exposition peut rendre plus difficile la protection de sa vie privée, car le public s’attend à être informé des événements majeurs, y compris des ruptures ou des relations.

Ainsi, les célébrités doivent être conscientes des conséquences de leur visibilité sur les réseaux sociaux et de la manière dont cela peut affecter leur vie personnelle.