Un titre de presse a été condamné pour atteinte à la vie privée du nouveau couple marié Morgane / Olivier suite à la publication d’un article illustré de photographies, annoncé en couverture sous le titre “CLARA MORGANE Elle s’est mariée ! Elle a dit oh oui! “. Droit à l’image des personnes publiques Conformément à l’article 9 du code civil et à l’article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, toute personne, quelle que soit sa notoriété, a droit au respect de sa vie privée et est fondée à en obtenir la protection en fixant elle-même ce qui peut être divulgué par voie de presse, les limites de la vie privée s’appréciant toutefois moins strictement pour une personne que sa fonction ou sa situation exposent à la notoriété ou à la curiosité du public. De même, chaque personne dispose sur son image, attribut de sa personnalité, et sur l’utilisation qui en est faite d’un droit exclusif, qui lui permet de s’opposer à sa diffusion sans son autorisation. Exceptions au droit à l’image Cependant, ces droits (droit à l’image et respect de la vie privée) doivent se concilier avec le droit à la liberté d’expression, consacré par l’article 10 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Ils peuvent céder devant la liberté d’informer, par le texte et par la représentation iconographique, sur tout ce qui entre dans le champ de l’intérêt légitime du public, certains événements d’actualité ou sujets d’intérêt général pouvant justifier une publication en raison du droit du public à l’information et du principe de la liberté d’expression. Par ailleurs, la diffusion d’informations anodines ou déjà notoirement connues du public n’est pas constitutive d’atteinte au respect de la vie privée. Violation du droit à l’image En l’espèce, il a été jugé que l’annonce du mariage d’une personnalité connue relève de l’information légitime du public. De surcroît, certains éléments avaient déjà été rendus publics par le couple Morgane / Olivier avant la publication de l’article de presse. En revanche, l’article en cause a porté atteinte à la vie privée du couple dans la mesure où il a fait état de la durée de leur relation amoureuse et de “l’ensemble des lieux du mariage”, à savoir : mairie de CORBARA, chapelle Notre Dame de la Serra, fête sur la plage du Pain de Sucre, villa louée sur la plage de LUMIO pour leur lune de miel, ces précisions ne relevant pas des nécessités de l’information.
Mots clés : Vie privée Thème : Vie privée A propos de cette jurisprudence : juridiction : Tribunal de grande instance de Paris | 30 octobre 2013 | Pays : France |
→ Questions / Réponses juridiques
Quel a été le motif de la condamnation du titre de presse ?La condamnation du titre de presse a été prononcée pour atteinte à la vie privée du couple marié, Morgane et Olivier. L’article en question, qui annonçait leur mariage, était illustré de photographies et affiché en couverture avec le titre “CLARA MORGANE Elle s’est mariée ! Elle a dit oh oui!”. Cette publication a été jugée intrusive car elle a révélé des détails personnels sur le couple, notamment la durée de leur relation amoureuse et les lieux spécifiques de leur mariage. Ces informations, bien que liées à un événement public, ont été considérées comme ne relevant pas de l’intérêt légitime du public, ce qui a conduit à la décision du tribunal. Quels sont les droits des personnes publiques concernant leur vie privée ?Conformément à l’article 9 du code civil et à l’article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme, toute personne, y compris celles de notoriété publique, a droit au respect de sa vie privée. Cela signifie qu’elles peuvent déterminer ce qui peut être divulgué par voie de presse. Les limites de la vie privée sont cependant appréciées moins strictement pour les personnes exposées à la notoriété ou à la curiosité du public. Chaque individu dispose également d’un droit exclusif sur son image, ce qui lui permet de s’opposer à sa diffusion sans son autorisation. Comment le droit à l’image se concilie-t-il avec la liberté d’expression ?Le droit à l’image et le respect de la vie privée doivent être équilibrés avec le droit à la liberté d’expression, qui est protégé par l’article 10 de la Convention européenne. Dans certains cas, la liberté d’informer peut prévaloir sur le droit à la vie privée, surtout lorsque l’information concerne des événements d’actualité ou des sujets d’intérêt général. Ainsi, des publications peuvent être justifiées par le droit du public à l’information, tant que les informations divulguées ne portent pas atteinte à la vie privée de manière excessive. Quelles exceptions existent concernant la violation du droit à l’image ?Il existe des exceptions au droit à l’image, notamment lorsque les informations diffusées sont considérées comme anodines ou déjà connues du public. Dans le cas du mariage de Morgane et Olivier, bien que l’annonce de leur union ait été jugée d’intérêt public, certains détails divulgués, comme la durée de leur relation et les lieux spécifiques de leur mariage, ont été considérés comme une atteinte à leur vie privée. Ces précisions n’étaient pas nécessaires pour informer le public et ont donc été jugées excessives par le tribunal. Quel a été le jugement du tribunal concernant l’article en question ?Le tribunal a jugé que l’article en question portait atteinte à la vie privée du couple, malgré le fait que l’annonce de leur mariage relevait d’un intérêt public légitime. Il a été établi que certaines informations avaient déjà été rendues publiques par le couple avant la publication de l’article, mais cela ne justifiait pas la divulgation de détails personnels supplémentaires. Le tribunal a donc condamné le titre de presse pour avoir dépassé les limites de ce qui peut être considéré comme une information légitime, en incluant des éléments qui n’étaient pas nécessaires à la compréhension de l’événement. |
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