Affaire Elena Lenina : la bonne foi accordée

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Affaire Elena Lenina : la bonne foi accordée

Affaire Closermag

Elena Lenina a fait l’appel (sans succès) de la relaxe du directeur de la publication de closermag.fr (Mondadori). Au cœur de l’affaire, un article accusant l’intervenante de téléréalité  qui, en vue de participer à une Pink Party, avait tué son chat par intoxication à une peinture rose. La diffamation a été retenue mais l’exception de bonne foi a paralysé la condamnation du titre de presse.

Critères de la diffamation

Constitue une diffamation, toute allégation ou imputation d’un fait qui porte atteinte à l’honneur ou à la considération de la personne ou du corps auquel le fait est imputé (article 29 de la loi du 29 juillet 1881). Le fait en cause doit toutefois être suffisamment précis pour pouvoir faire l’objet d’un débat sur la preuve de sa vérité.

La diffamation est caractérisée même si l’imputation est formulée sous forme déguisée, dubitative ou par voie d’insinuation, elle se distingue ainsi d’appréciations purement subjectives ainsi que de l’injure (« toute expression outrageante, termes de mépris ou invective qui ne renferme l’imputation d’aucun fait »). Elle est appréciée en tenant compte des éléments intrinsèques et extrinsèques au support en cause, à savoir tant du contenu même des propos que du contexte dans lequel ils s’inscrivent.

Accusation de mauvais traitements sur animaux

Les propos de Closermag ne se bornaient pas à faire état d’une information publiée à l’origine sur le site du Daily Mirror mais insinuaient clairement qu’Elena Lenina aurait intoxiqué son chat en le teignant en peinture rose. Il s’agissait donc de faits précis attentatoires à l’honneur et à la considération qui constitue un acte de cruauté contraire au respect et à la santé de l’animal. Même commis par maladresse, imprudence, inattention ou négligence le fait d’occasionner la mort ou la blessure d’un animal domestique constitue une contravention de troisième classe qui porte nécessairement atteinte à l’honneur et à la considération quand bien même il ne serait pas évoqué d’élément intentionnel quant aux conséquences de l’imprudence initiale.

Excuse de bonne foi

Les imputations diffamatoires peuvent être justifiées lorsqu’il est démontré que leur auteur a agi de bonne foi, et notamment qu’il a poursuivi un but légitime, étranger à toute animosité personnelle, et qu’il s’est conformé à un certain nombre d’exigences, en particulier de sérieux de l’enquête, ainsi que de prudence dans l’expression.

Si le sujet traité dans l’article ne se rattachait évidemment pas à un sujet d’intérêt général, Elena Lenina étant une personnalité publique, ayant participé à une émission de télé réalité largement diffusée et l’objet du type journal incriminé étant de donner des informations sur les personnalités médiatiques connues du grand public, il était légitime pour ce public déterminé « friand de faits divers », de rendre compte d’une polémique sulfureuse concernant une personnalité qui médiatise elle-même les informations la concernant par les réseaux sociaux Twitter ou instagram.

Concernant le caractère sérieux de l’enquête, les juges ont été particulièrement souples : l’article de Closer contenait un lien hypertexte renvoyant aux démentis d’Elena Lenina illustrés par des photos récentes du chat en vie y compris sur les réseaux sociaux. L’animosité personnelle du magazine n’a pas non plus été retenue, celui-ci étant connu pour son style racoleur. Une dose d’exagération et de provocation est admise dans les titres et accroches notamment dans le style de publication s’adressant au grand public. L’atteinte au droit à l’image n’a pas non plus été retenue : les clichés publiés ayant été pris dans le cadre de la vie publique et professionnelle d’Elena Lenina.

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Questions / Réponses juridiques

Quel est le contexte de l’affaire Closermag ?

L’affaire Closermag concerne une action en justice intentée par Elena Lenina, une intervenante de téléréalité, contre le directeur de la publication de closermag.fr, appartenant à Mondadori.

Cette action a été motivée par un article qui l’accusait d’avoir tué son chat en l’intoxiquant avec de la peinture rose, en vue de participer à une Pink Party.

Bien que la diffamation ait été reconnue, l’exception de bonne foi a empêché la condamnation du magazine, ce qui soulève des questions sur la responsabilité des médias dans la diffusion d’informations potentiellement nuisibles.

Quels sont les critères de la diffamation selon la loi ?

La diffamation est définie par l’article 29 de la loi du 29 juillet 1881 comme toute allégation ou imputation d’un fait qui nuit à l’honneur ou à la considération d’une personne.

Pour qu’une déclaration soit considérée comme diffamatoire, elle doit être suffisamment précise pour permettre un débat sur sa véracité.

Il est important de noter que la diffamation peut être formulée de manière déguisée ou par insinuation, et elle se distingue des appréciations subjectives et des injures, qui ne contiennent pas d’imputation de faits.

Quelles accusations ont été portées contre Elena Lenina ?

Les accusations portées contre Elena Lenina par Closermag ne se limitaient pas à relater une information provenant du Daily Mirror.

L’article insinuait qu’elle avait intoxiqué son chat en le peignant en rose, ce qui constitue un acte de cruauté envers les animaux.

De tels actes, même s’ils résultent d’une maladresse ou d’une négligence, sont considérés comme des contraventions de troisième classe, portant atteinte à l’honneur et à la considération de la personne accusée.

Qu’est-ce que l’excuse de bonne foi dans le cadre de la diffamation ?

L’excuse de bonne foi peut être invoquée pour justifier des imputations diffamatoires si l’auteur peut prouver qu’il a agi avec un but légitime, sans animosité personnelle, et qu’il a respecté certaines exigences, notamment en matière de sérieux de l’enquête.

Dans le cas d’Elena Lenina, bien que le sujet ne soit pas d’intérêt général, elle étant une personnalité publique, il était légitime pour le magazine de traiter une polémique la concernant.

Les juges ont également noté que l’article contenait des liens vers des démentis d’Elena Lenina, ce qui a contribué à établir la bonne foi du magazine.

Comment les juges ont-ils évalué le sérieux de l’enquête de Closermag ?

Les juges ont fait preuve de souplesse en évaluant le sérieux de l’enquête menée par Closermag.

L’article contenait un lien hypertexte vers des démentis d’Elena Lenina, illustrés par des photos de son chat en vie, ce qui a été pris en compte dans leur décision.

De plus, l’animosité personnelle du magazine n’a pas été retenue, car il est connu pour son style racoleur, et une certaine exagération est admise dans ce type de publication.

L’atteinte au droit à l’image n’a pas été considérée comme pertinente, les photos ayant été prises dans le cadre de la vie publique d’Elena Lenina.


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