Affaire Chagall

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Affaire Chagall

L’Essentiel : Le Comte Helmut von Preysing a acquis un tableau attribué à Marc Chagall pour près d’un demi-million d’euros, qui s’est avéré être un faux. Après authentification par le Comité Marc Chagall, il a été conclu que l’œuvre, inspirée de « Apparition », portait une signature imitée et était postérieure à la date indiquée. L’expertise a révélé que la peinture, bien que semblant ancienne, contenait une fausse signature et une étiquette non vieillie. Les juges, s’appuyant sur l’analyse stylistique et la provenance, ont confirmé le défaut d’authenticité, qualifiant l’œuvre de « faux grossier n’ayant rien de crédible ».

Achat d’un faux Chagall

Le Comte Helmut von Preysing a fait l’acquisition, pour un montant de près d’un demi-million d’euros, d’un tableau attribué au peintre Marc Chagall. La toile qui avait été acquise auprès d’un négociant en oeuvres d’art s’est révélée être un faux.

Preuve du faux en œuvre d’art

Le Comte Helmut von Preysing avait soumis son tableau pour authentification, au Comité Marc Chagall. Ce dernier avait conclu que selon l’analyse stylistique et chromatique du tableau, il s’agissait d’un faux évident inspiré de l’oeuvre authentique « Apparition » du peintre dont la signature avait été imitée et dont l’ancienneté était postérieure à la date indiquée. Invoquant ses  conditions générales d’authentification, acceptées par l’acheteur, le Comité  avait demandé la remise amiable de l’oeuvre, à défaut une procédure judiciaire serait engagée. Aucun accord n’étant intervenu, les héritiers et le Comité ont été autorisés au visa de l’article L 332-1 du code de la propriété intellectuelle par ordonnance présidentielle à procéder à la saisie réelle du tableau litigieux soupçonné de porter atteinte à leur droit d’auteur afin d’éviter le risque de sa remise en circulation.

A l’issue d’une analyse claire, précise et circonstanciée qu’aucun élément ne venait infirmer, l’expert a conclu que le graphisme du tableau était étranger au répertoire de l’artiste et ne correspondait pas aux oeuvres de Marc Chagall peintes vers 1918, date présumée de l’oeuvre. Les héritiers du peinte ont suffisamment rapporté d’éléments favorables pour emporter la conviction du tribunal sur le défaut d’authenticité du tableau.

Technique du faux

L’expertise scientifique du tableau avait montré que la matière picturale de l’oeuvre (couleurs) présentait les caractéristiques d’une oeuvre ancienne (plus de cinquante ans) mais sur la  peinture, probablement anonyme à l’origine, une fausse signature de Chagall avait été apposée. Cette signature apocryphe n’était pas conforme aux signatures authentiques de Chagall à cette époque. En outre, l’étiquette apposée au dos de la toile ne présentait pas les caractéristiques d’un vieillissement naturel ; ses inscriptions avaient probablement été dactylographiées avec une machine à écrire électrique. L’œuvre a été qualifiée de « faux grossier n’ayant rien de crédible ».

A noter qu’en matière de faux, les juges ne fondent plus seulement leurs décisions sur les expertises scientifiques mais également sur la provenance, qui consiste dans l’étude de l’histoire du tableau depuis son origine.  La provenance d’une oeuvre n’est jamais déterminante, mais elle constitue un élément de poids pour corroborer le résultat d’une étude stylistique et scientifique. En l’espèce, les courriers échangés avec le musée de l’Etat Russe sur le tableau et la documentation russe produite n’ont pas emporté la conviction des juges.

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Q/R juridiques soulevées :

Quel est le montant de l’achat du tableau attribué à Marc Chagall par le Comte Helmut von Preysing ?

Le Comte Helmut von Preysing a acquis un tableau attribué au peintre Marc Chagall pour un montant de près d’un demi-million d’euros.

Cette somme témoigne de la valeur perçue de l’œuvre, qui était considérée comme authentique au moment de l’achat.

Cependant, il s’est avéré que cette toile était un faux, ce qui a entraîné des complications juridiques et des procédures d’authentification.

Comment le Comité Marc Chagall a-t-il déterminé que le tableau était un faux ?

Le Comité Marc Chagall a procédé à une analyse stylistique et chromatique du tableau soumis par le Comte Helmut von Preysing.

Cette analyse a révélé que le tableau était un faux évident, inspiré de l’œuvre authentique « Apparition » de Chagall.

La signature sur le tableau avait été imitée et l’ancienneté de l’œuvre était postérieure à la date indiquée, ce qui a renforcé les doutes sur son authenticité.

Quelles actions ont été entreprises par le Comité après la découverte du faux ?

Après avoir conclu que le tableau était un faux, le Comité Marc Chagall a demandé la remise amiable de l’œuvre.

En cas de non-accord, une procédure judiciaire serait engagée.

Finalement, les héritiers et le Comité ont obtenu l’autorisation de procéder à la saisie réelle du tableau, conformément à l’article L 332-1 du code de la propriété intellectuelle, afin d’éviter le risque de sa remise en circulation.

Quelles étaient les conclusions de l’expert concernant le graphisme du tableau ?

L’expert a conclu que le graphisme du tableau était étranger au répertoire de l’artiste Marc Chagall.

Il a également noté que le style et les caractéristiques de l’œuvre ne correspondaient pas aux créations de Chagall peintes vers 1918, date présumée de l’œuvre.

Les héritiers du peintre ont présenté suffisamment d’éléments pour convaincre le tribunal du défaut d’authenticité du tableau.

Quelles techniques ont été utilisées pour falsifier le tableau ?

L’expertise scientifique a révélé que la matière picturale du tableau présentait des caractéristiques d’une œuvre ancienne, mais la signature de Chagall était fausse.

Cette signature apocryphe ne correspondait pas aux signatures authentiques de Chagall de l’époque.

De plus, l’étiquette au dos de la toile ne montrait pas de signes de vieillissement naturel, suggérant qu’elle avait été dactylographiée avec une machine à écrire électrique.

Comment la provenance de l’œuvre a-t-elle été prise en compte dans le jugement ?

Les juges ne se basent plus uniquement sur les expertises scientifiques, mais prennent également en compte la provenance de l’œuvre.

La provenance consiste à étudier l’histoire du tableau depuis son origine, bien qu’elle ne soit pas déterminante.

Dans ce cas, les courriers échangés avec le musée de l’État Russe et la documentation produite n’ont pas convaincu les juges, renforçant ainsi le jugement sur le faux.


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