L’Essentiel : La cour d’appel de Bordeaux a confirmé le jugement du tribunal de commerce, déboutant la société Prefiloc Capital de ses demandes contre USA Trade Internationale. Prefiloc Capital avait invoqué un contrat signé électroniquement, mais la signature contestée ne prouvait pas l’identité du représentant légal de l’autre société. Le certificat de réalisation indiquait un signataire différent, soulevant des doutes sur la validité de l’accord. De plus, des investigations ont révélé l’absence d’activité à l’adresse de livraison du matériel. En conséquence, la cour a condamné Prefiloc Capital aux dépens de l’appel.
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En l’absence de preuve de l’identité du représentant légal d’une société et signataire d’un contrat par signature électronique, cette dernière n’est pas opposable. En vertu de l’article 1367 alinéa 2 du code civil que, lorsqu’une signature est électronique, elle consiste en l’usage d’un procédé fiable d’identification garantissant son lien avec l’acte auquel elle s’attache. La fiabilité de ce procédé est présumée, jusqu’à preuve contraire, lorsque la signature électronique est créée, l’identité du signataire assurée et l’intégrité de l’acte garantie, dans des conditions fixées par décret en Conseil d’Etat. En l’espèce, la société Prefiloc Capital se prévaut d’une signature électronique du contrat, garantie selon le procédé certifié Docusign, dont elle fournit le certificat de réalisation, qui établit que la signature a été formulée ainsi : « [E] [W] ». Néanmoins, il est indiqué au certificat de réalisation de la signature électronique que le signataire est [D] [O] [N], dont l’adresse électronique est «[Courriel 4]» et dont le numéro de téléphone mobile a été renseigné. Dès lors, aucun élément n’établit que le représentant légal de la société USA Trade Internationale est bien le signataire du contrat dont l’appelante réclame l’exécution.
Contexte de l’affaireLa société par actions simplifiée Prefiloc Capital a assigné la société à responsabilité limitée USA Trade Internationale devant le tribunal de commerce de Bordeaux le 4 janvier 2022, réclamant le paiement d’une somme de 20.581,97 euros. Les demandes de Prefiloc CapitalPrefiloc Capital a soutenu qu’elle avait loué et financé du matériel d’encaissement et une imprimante pour USA Trade Internationale le 2 février 2021. Après avoir mis en demeure cette dernière par courrier le 20 juillet 2021, elle a résilié le contrat et a demandé le paiement de 9 loyers impayés, la déchéance du terme, une clause pénale, et la valeur du matériel non restitué. Décision du tribunal de commerceLe tribunal de commerce a rendu un jugement le 23 mai 2022, déboutant Prefiloc Capital de toutes ses demandes et la condamnant aux dépens. Appel de Prefiloc CapitalPrefiloc Capital a interjeté appel de cette décision le 6 juillet 2022, signifiant sa déclaration d’appel le 7 septembre 2022, et a formulé des conclusions demandant l’infirmation du jugement et le paiement de la somme réclamée, ainsi que la restitution du matériel. Procédure d’appelLa déclaration d’appel et les conclusions ont été signifiées à USA Trade Internationale, qui ne s’est pas constituée ni comparue. L’ordonnance de clôture a été rendue le 12 juin 2024. Arguments de Prefiloc CapitalPrefiloc Capital a fondé sa demande sur un contrat signé électroniquement, en se prévalant d’une signature garantie par un procédé certifié. Cependant, le certificat de réalisation indiquait un signataire différent, ce qui a soulevé des doutes sur la validité de la signature. Constatations de la courLa cour a noté qu’aucun élément ne prouvait que le représentant légal de USA Trade Internationale était bien le signataire du contrat. De plus, des investigations ont révélé qu’il n’y avait pas d’activité à l’adresse où le matériel avait été livré. Conclusion de la courLa cour a confirmé le jugement du tribunal de commerce de Bordeaux, condamnant Prefiloc Capital à payer les dépens de l’appel. REPUBLIQUE FRANÇAISE 23 octobre 2024 Cour d’appel de Bordeaux RG n° 22/03233 |
Q/R juridiques soulevées :
Quel est le contexte de l’affaire entre Prefiloc Capital et USA Trade Internationale ?La société par actions simplifiée Prefiloc Capital a assigné la société à responsabilité limitée USA Trade Internationale devant le tribunal de commerce de Bordeaux le 4 janvier 2022. Elle réclamait le paiement d’une somme de 20.581,97 euros, en raison d’un contrat de location et de financement de matériel d’encaissement et d’une imprimante, conclu le 2 février 2021. Après une mise en demeure le 20 juillet 2021, Prefiloc Capital a résilié le contrat et a demandé le paiement de loyers impayés, ainsi que d’autres compensations. Quelles étaient les demandes de Prefiloc Capital ?Prefiloc Capital a soutenu qu’elle avait loué et financé du matériel d’encaissement et une imprimante pour USA Trade Internationale. Elle a mis en demeure cette dernière par courrier le 20 juillet 2021, puis a résilié le contrat. Les demandes comprenaient le paiement de 9 loyers impayés, la déchéance du terme, une clause pénale, et la valeur du matériel non restitué. Quelle a été la décision du tribunal de commerce ?Le tribunal de commerce a rendu un jugement le 23 mai 2022, déboutant Prefiloc Capital de toutes ses demandes. La société a été condamnée aux dépens, ce qui signifie qu’elle a dû payer les frais de justice liés à l’affaire. Cette décision a conduit Prefiloc Capital à interjeter appel le 6 juillet 2022. Quels étaient les arguments de Prefiloc Capital lors de l’appel ?Prefiloc Capital a fondé sa demande sur un contrat signé électroniquement, en se prévalant d’une signature garantie par un procédé certifié. Cependant, le certificat de réalisation indiquait un signataire différent, ce qui a soulevé des doutes sur la validité de la signature. L’appelante a demandé l’infirmation du jugement et le paiement de la somme réclamée, ainsi que la restitution du matériel. Quelles constatations a faites la cour concernant la signature électronique ?La cour a noté qu’aucun élément ne prouvait que le représentant légal de USA Trade Internationale était bien le signataire du contrat. Le certificat de réalisation de la signature électronique mentionnait un signataire différent, ce qui remettait en question la validité de la signature. De plus, des investigations ont révélé qu’il n’y avait pas d’activité à l’adresse où le matériel avait été livré. Quelle a été la conclusion de la cour d’appel ?La cour a confirmé le jugement du tribunal de commerce de Bordeaux, condamnant Prefiloc Capital à payer les dépens de l’appel. Elle a statué que la société n’avait pas prouvé que le représentant légal de USA Trade Internationale avait signé le contrat. Ainsi, la demande de Prefiloc Capital a été rejetée, et la cour a maintenu la décision initiale. |
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