L’Essentiel : Le 21 août 2024, la SCI INVESTIMMO 1 a assigné la SAS AJL en référé pour faire constater l’acquisition de la clause résolutoire du bail commercial, demander l’expulsion de la SAS AJL, ainsi que des arriérés de loyer. Lors de l’audience du 11 octobre 2024, un accord a été trouvé, permettant à la SAS AJL de régler 17.311,37 euros en 13 mensualités. En cas de défaut de paiement, la clause résolutoire redeviendra effective, entraînant l’expulsion et la réclamation des sommes dues. La SAS AJL a également été condamnée à verser 1.000 euros à la SCI INVESTIMMO 1 pour les dépens.
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Constitution du bail commercialPar acte sous seing privé daté du 30 juin 1993, M. [P] et Mme [J] ont accordé un bail commercial à M. [D] pour un local situé au [Adresse 3]. Cessions de fonds de commerceM. [D] a cédé le fonds de commerce à M. [O] le 19 novembre 1993, qui l’a ensuite transféré à la SAS AJL par acte sous seing privé le 7 février 2020. Achat de l’immeubleLa SCI INVESTIMMO 1 a acquis la propriété de l’immeuble par acte authentique le 2 juillet 1999. Assignation en référéLe 21 août 2024, la SCI INVESTIMMO 1 a assigné la SAS AJL en référé devant le tribunal judiciaire de Bobigny pour faire constater l’acquisition de la clause résolutoire du bail, demander l’expulsion de la SAS AJL, et réclamer des arriérés de loyer ainsi qu’une indemnité d’occupation. Accord des partiesLors de l’audience du 11 octobre 2024, la SCI INVESTIMMO 1 et la SAS AJL ont convenu de constater l’acquisition de la clause résolutoire, de condamner la SAS AJL à un paiement provisionnel, et de suspendre les effets de la clause résolutoire sous certaines conditions de paiement. Modalités de paiementLa SAS AJL a été autorisée à régler la somme de 17.311,37 euros en 13 mensualités, avec des prélèvements programmés pour le paiement des arriérés et des loyers courants. Conséquences d’un défaut de paiementEn cas de non-paiement d’une mensualité ou d’un loyer, la clause résolutoire redeviendra effective, permettant l’expulsion de la SAS AJL et la réclamation de l’intégralité des sommes dues. Condamnation et dépensLa SAS AJL a été condamnée à verser 1.000 euros à la SCI INVESTIMMO 1 au titre de l’article 700 du code de procédure civile, ainsi qu’à payer les dépens liés à la procédure. Exécution provisoireL’ordonnance rendue bénéficie de l’exécution provisoire, permettant ainsi une mise en œuvre rapide des décisions prises. |
Q/R juridiques soulevées :
Quelle est la nature de l’accord intervenu entre la SCI INVESTIMMO 1 et la SAS AJL ?L’accord intervenu entre la SCI INVESTIMMO 1 et la SAS AJL est une transaction qui a été constatée lors de l’audience du 11 octobre 2024. Selon l’article 1565 du Code de procédure civile, « l’accord auquel sont parvenues les parties à une médiation, une conciliation ou une procédure participative peut être soumis, aux fins de le rendre exécutoire, à l’homologation du juge compétent pour connaître du contentieux dans la matière considérée. Le juge à qui est soumis l’accord ne peut en modifier les termes. » Cet article souligne que l’accord doit être homologué par le juge pour avoir force obligatoire. De plus, l’article 1567 précise que ces dispositions s’appliquent également à la transaction conclue sans médiation, ce qui est le cas ici. Ainsi, l’accord constaté à l’audience est valide et exécutoire, sous réserve du respect des modalités convenues. Quelles sont les conséquences de la clause résolutoire dans le cadre du bail commercial ?La clause résolutoire dans le cadre d’un bail commercial a des conséquences significatives en cas de non-paiement des loyers. En effet, la clause résolutoire permet au bailleur de demander la résiliation du bail et l’expulsion du locataire en cas de manquement à ses obligations, notamment le paiement des loyers. Dans le cas présent, la décision du tribunal a constaté que la clause résolutoire était acquise au 6 décembre 2023. Cela signifie que si la SAS AJL ne respecte pas les modalités de paiement convenues, la clause résolutoire pourra être mise en œuvre, entraînant l’expulsion de la SAS AJL et la restitution des lieux. L’article 14 de la loi du 6 juillet 1989 précise que « le bailleur peut, en cas de non-paiement du loyer ou des charges, faire constater la résiliation du bail par le juge. » Ainsi, la mise en œuvre de la clause résolutoire est encadrée par des dispositions légales qui protègent les droits des parties. Quelles sont les modalités de paiement convenues entre les parties ?Les modalités de paiement convenues entre la SCI INVESTIMMO 1 et la SAS AJL sont clairement définies dans l’accord intervenu lors de l’audience. La SAS AJL a été condamnée à régler la somme de 17.311,37 euros, au titre des arriérés, selon un échéancier précis. La première mensualité d’un montant de 6.442,16 euros doit être réglée par prélèvement au plus tard le 30 novembre 2024. Ensuite, pour le solde de 10.869,21 euros, la SAS AJL s’engage à payer 12 mensualités égales de 905,76 euros, en sus du loyer et des charges courants. Ces mensualités seront prélevées le 20 de chaque mois, à partir de décembre 2024. Il est également stipulé que si la SAS AJL ne respecte pas ces modalités, la déchéance du terme sera acquise sans formalité préalable, entraînant la reprise des effets de la clause résolutoire. Ces modalités sont conformes aux dispositions de l’article 1231-1 du Code civil, qui prévoit que « le débiteur est tenu de réparer le préjudice causé par son inexécution. » Quels sont les frais et dépens à la charge de la SAS AJL ?La SAS AJL est également condamnée à régler des frais et dépens dans le cadre de cette procédure. Selon l’article 700 du Code de procédure civile, « le juge peut condamner la partie perdante à payer à l’autre partie une somme au titre des frais exposés par elle et non compris dans les dépens. » Dans ce cas, la SAS AJL a été condamnée à verser la somme de 1.000 euros à la SCI INVESTIMMO 1 au titre de l’article 700, en plus des dépens qui comprennent le coût du commandement de payer, de l’assignation et de la signification de la décision. Ces frais sont donc à la charge de la SAS AJL, ce qui souligne l’importance de respecter les obligations contractuelles pour éviter des conséquences financières supplémentaires. Ainsi, la décision du tribunal est conforme aux dispositions légales en matière de frais de justice. |
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Chambre 1/Section 5
N° du dossier : N° RG 24/01419 – N° Portalis DB3S-W-B7I-ZTD7
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ DU 21 NOVEMBRE 2024
MINUTE N° 24/03071
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Nous, Madame Mallorie PICHON, Vice-présidente, au Tribunal judiciaire de BOBIGNY, statuant en référés, assistée de Monsieur Tuatahi LEMAIRE, Greffier,
Après avoir entendu les parties à notre audience du 11 Octobre 2024 avons mis l’affaire en délibéré et avons rendu ce jour, par mise à disposition au greffe du tribunal en application des dispositions de l’article 450 du Code de procédure civile, la décision dont la teneur suit :
ENTRE :
La société SCI INVESTIMMO 1
dont le siège social est sis [Adresse 1]
représentée par Me Priscilla PALMA, avocat au barreau de PARIS, vestiaire : E 1191
ET :
La société AJL
dont le siège social est sis [Adresse 2]
représentée par Me Damien CHEVRIER, avocat au barreau de PARIS, vestiaire : A0920
EXPOSE DU LITIGE
Par acte sous seing privé à effet du 30 juin 1993, M. [P] et Mme [J] ont consenti à M. [D] un bail commercial portant sur un local situé au [Adresse 3].
M. [D] a, par acte du 19 novembre 1993, cédé le fonds de commerce exploité dans ce local à M. [O], qui l’a lui-même cédé à la SAS AJL par acte sous seing privé du 7 février 2020.
Par acte authentique du 2 juillet 1999, la SCI INVESTIMMO 1 a acquis la propriété de l’immeuble.
Par acte délivré le 21 août 2024, la SCI INVESTIMMO 1 a fait assigner la SAS AJL en référé devant le président du tribunal judiciaire de Bobigny aux fins de voir constater l’acquisition de la clause résolutoire prévue au bail, ordonner l’expulsion de la SAS AJL, condamner la SAS AJL à lui régler à titre provisionnel la somme de 15.058,47 euros au titre des arriérés, une indemnité d’occupation mensuelle égale au double du montant du loyer contractuel et des charges jusqu’à libération effective des lieux, d’être autorisée à conserver le dépôt de garantie, voir ordonner la capitalisation des intérêts, et condamner la SAS AJL à lui régler la somme de 3.000 euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile et au paiement des dépens comprenant le coût du commandement de payer, de l’extrait kbis et de l’état d’endettement.
L’affaire a été appelée à l’audience du 11 octobre 2024.
A l’audience, la SCI INVESTIMMO 1 et la SAS AJL ont fait part de leur accord pour :
Constater l’acquisition de la clause résolutoire,Condamner par provision la SAS AJL au paiement de la somme de 17.311,37 euros, terme d’octobre 2024 inclus, Suspendre les effets de la clause résolutoire et Autoriser la SAS AJL à s’acquitter de la somme de 17.311,37 euros en 13 mensualités comme suit :une première mensualité d’un montant de 6.442,16 euros dont le règlement devra intervenir par prélèvement au plus tard le 30 novembre 2024 en sus du règlement, par prélèvement le 20 novembre 2024, du loyer et charges courants dus au titre de l’échéance de novembre 2024,pour le solde, soit la somme de 10.869,21 euros, 12 mensualités égales et successives d’un montant de 905,76 euros en sus du loyer et charges courants payables par prélèvement le 20 de chaque mois en même temps que le loyer et charges courants et pour la première fois par prélèvement le 20 décembre 2024 en même temps que le loyer et charges courants dus au titre de l’échéance de décembre 2024.Dire qu’à défaut de paiement à bonne date de l’arriéré, suivant les modalités définies ci-dessus, ou du loyer et charges courants, la déchéance du terme sera acquise sans formalité préalable particulière et en conséquence :Condamner la SAS AJL à régler au demandeur la somme de 1.000 euros sur le fondement de l’article 700 du Code de procédure civile outre aux entiers dépens qui comprendront notamment le coût du commandement de payer, de l’assignation et de la signification de la décision à intervenir.
L’article 1565 du code de procédure civile dispose que « l’accord auquel sont parvenues les parties à une médiation, une conciliation ou une procédure participative peut être soumis, aux fins de le rendre exécutoire, à l’homologation du juge compétent pour connaître du contentieux dans la matière considérée. […] Le juge à qui est soumis l’accord ne peut en modifier les termes. »
L’article 1567 précise que ces dispositions sont applicables à la transaction conclue sans qu’il ait été recouru à une médiation, une conciliation ou une procédure participative. Le juge est alors saisi par la partie la plus diligente ou l’ensemble des parties à la transaction.
En l’espèce, il y a lieu de constater l’accord des parties, selon modalités fixées au dispositif.
Statuant par ordonnance contradictoire et en premier ressort, mise à disposition au greffe, après débats en audience publique,
Constatons l’accord des parties à l’audience ;
En conséquence,
Constatons que la clause résolutoire prévue au contrat de bail liant les parties est acquise au 6 décembre 2023 ;
Condamnons la SAS AJL à régler à la SCI INVESTIMMO 1 à titre provisionnel la somme de 17.311,37 euros, au titre des arriérés, terme d’octobre 2024 inclus ;
Autorisons la SAS AJL à s’acquitter de sa dette, en sus du loyer courant, en 13 mensualités comme suit :
une première mensualité d’un montant de 6.442,16 euros dont le règlement devra intervenir par prélèvement au plus tard le 30 novembre 2024 en sus du règlement, par prélèvement le 20 novembre 2024, du loyer et charges courants dus au titre de l’échéance de novembre 2024,pour le solde, soit la somme de 10.869,21 euros, 12 mensualités égales et successives d’un montant de 905,76 euros en sus du loyer et charges courants payables par prélèvement le 20 de chaque mois en même temps que le loyer et charges courants et pour la première fois par prélèvement le 20 décembre 2024 en même temps que le loyer et charges courants dus au titre de l’échéance de décembre 2024.
Disons que les effets de la clause résolutoire ne produiront pas effet si la SAS AJL se libère de sa dette selon ces modalités ;
Disons qu’en cas de défaut de paiement à son échéance par la SAS AJL d’une des mensualités prévues par cet accord ou d’un terme de loyer, charge et taxes courants, l’intégralité des sommes dues redeviendra exigible et :
la clause résolutoire reprendra ses effets,il pourra être procédé à l’expulsion de la SAS AJL et tout occupant de son chef si besoin avec le concours de la force publique et le mobilier séquestré à ses frais, risques et périls ;l’intégralité de la dette locative jusqu’à complet paiement sera exigible, déduction faite des éventuels règlements intervenus ; la SAS AJL sera condamnée à payer une indemnité d’occupation d’un montant égal au dernier loyer facturé, augmenté des charges et taxes afférentes, et le cas échéant avec indexation selon les dispositions contractuelles, jusqu’à libération des lieux ;
Condamnons la SAS AJL à régler à la SCI INVESTIMMO 1 la somme de 1.000 euros le fondement de l’article 700 du code de procédure civile ;
Condamnons la SAS AJL aux dépens, comprenant le coût du commandement de payer de l’assignation et de la signification de la décision à intervenir.
Rappelons que la présente ordonnance bénéficie de plein droit de l’exécution provisoire.
AINSI JUGÉ AU PALAIS DE JUSTICE DE BOBIGNY, LE 21 NOVEMBRE 2024.
LE GREFFIER
LE PRÉSIDENT
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