Abus de la liberté d’expression : condamnation de blogueurs

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Abus de la liberté d’expression : condamnation de blogueurs

L’Essentiel : La liberté d’expression ne doit pas être synonyme d’abus. Dans une affaire récente, deux blogueurs ont été condamnés à supprimer des écrits diffamatoires sur une société de vente de chiots et à verser 15 000 euros de dommages et intérêts. Ils avaient organisé une manifestation pour dénoncer des pratiques qu’ils jugeaient illégales, affirmant que les animaux étaient malades. Cependant, leurs actions, illustrées par des messages alarmants sur leurs blogs, ont été considérées comme des abus, engageant leur responsabilité civile. Malgré les enquêtes, la société critiquée n’a pas été poursuivie, soulignant la complexité des limites de la liberté d’expression.

Sanction des abus de la liberté d’expression

La liberté d’expression ou de critique ne doit pas être confondue avec les abus et/ou autres formes de contestation excessives. Les abus et autres excès, contrairement, aux délits de presse, peuvent être réprimés sur le fondement du droit commun (article 1382 du Code civil).

Dans cette affaire, deux personnes ont été condamnées à supprimer de leurs blogs des écrits critiquant les pratiques d’une société commercialisant des chiots ainsi qu’au paiement à la société d’une somme de 15 000 euros à titre de dommages et intérêts.

Exemples d’abus de la liberté d’expression

Les personnes condamnées avaient organisé une manifestation sur le parking de la société, à l’occasion d’une vente promotionnelle de chiots afin de dissuader les chalands d’acheter des chiens dont ils affirmaient qu’ils étaient importés dans des conditions illégales, malades et susceptibles de mourir.

Les « activistes » avaient également exprimé sur leurs blogs, ainsi qu’à des journalistes venus sur place, à plusieurs reprises, leur volonté de faire fermer l’animalerie. Des messages diffusés sur leurs blogs, illustrés d’une tête de mort, dissuadaient les consommateurs d’acheter des chiens auprès de l’animalerie.

Ces actes ont été considérés comme des abus de la liberté d’expression engageant la responsabilité civile de leur auteur. Remarque important : malgré les investigations menées par les services vétérinaires ou par les services de gendarmerie, suite aux dénonciations des pratiques de la société critiquée, celle-ci n’a pas fait l’objet de poursuites.


Mots clés : Blogs

Thème : Blogs

A propos de cette jurisprudence : juridiction :  Cour de cass. ch. civ. | 22 novembre 2012 | Pays : France

Q/R juridiques soulevées :

Qu’est-ce que la liberté d’expression et comment peut-elle être abusée ?

La liberté d’expression est un droit fondamental qui permet à chaque individu d’exprimer ses opinions, ses idées et ses critiques sans crainte de répression. Cependant, ce droit n’est pas absolu et peut être sujet à des abus.

Les abus de la liberté d’expression se manifestent lorsque des individus utilisent ce droit pour porter atteinte à la réputation d’autrui, inciter à la haine ou à la violence, ou encore diffuser des informations mensongères.

Dans le contexte juridique, ces abus peuvent être réprimés par le droit commun, notamment par l’article 1382 du Code civil, qui traite de la responsabilité civile.

Quels exemples d’abus de la liberté d’expression sont présentés dans le texte ?

Le texte présente un cas où deux personnes ont été condamnées pour avoir critiqué une société commercialisant des chiots. Ces individus ont organisé une manifestation sur le parking de l’animalerie pour dissuader les clients d’acheter des chiens, en affirmant que ceux-ci étaient importés illégalement et malades.

De plus, ils ont utilisé leurs blogs pour diffuser des messages alarmants, illustrés par une tête de mort, incitant les consommateurs à ne pas acheter auprès de cette société.

Ces actions ont été jugées comme des abus de la liberté d’expression, engageant la responsabilité civile des auteurs, malgré l’absence de poursuites contre la société critiquée.

Quelles sanctions ont été imposées aux personnes condamnées ?

Les deux personnes condamnées ont été obligées de supprimer les écrits incriminés de leurs blogs. En outre, elles ont été condamnées à verser une somme de 15 000 euros à la société en question, à titre de dommages et intérêts.

Cette décision souligne l’importance de la responsabilité qui accompagne la liberté d’expression. Les individus doivent être conscients que leurs actions peuvent avoir des conséquences juridiques, surtout lorsqu’elles portent atteinte à la réputation d’autrui.

La sanction vise à réparer le préjudice causé à la société, tout en rappelant que la critique doit se faire dans le respect des lois en vigueur.

Quel est le rôle des autorités dans ce type de situation ?

Dans cette affaire, les services vétérinaires et de gendarmerie ont mené des investigations suite aux dénonciations des pratiques de la société critiquée. Cependant, malgré ces enquêtes, la société n’a pas fait l’objet de poursuites.

Cela soulève des questions sur l’efficacité des mécanismes de contrôle et de régulation en matière de protection des animaux et des pratiques commerciales.

Il est essentiel que les autorités prennent au sérieux les allégations de maltraitance ou de pratiques illégales, afin de garantir la protection des animaux et des consommateurs.

Quelle est la jurisprudence associée à cette affaire ?

Cette affaire a été jugée par la Cour de cassation, chambre civile, le 22 novembre 2012, en France. Elle illustre comment le système judiciaire traite les abus de la liberté d’expression et la responsabilité civile qui en découle.

La jurisprudence rappelle que la liberté d’expression ne doit pas être utilisée comme un prétexte pour nuire à autrui. Les décisions de justice dans ce domaine sont déterminantes pour établir des précédents et guider les comportements futurs.

Ainsi, cette affaire contribue à la réflexion sur les limites de la liberté d’expression et les responsabilités qui en découlent.


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