Documents et mandataire ad hoc : enjeux de transparence et de gouvernance. Questions / Réponses juridiques.

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Documents et mandataire ad hoc : enjeux de transparence et de gouvernance. Questions / Réponses juridiques.

Dans cette affaire, une société civile immobilière (SCI) a assigné un associé devant le tribunal judiciaire de Toulouse pour obtenir le remboursement de sommes qu’elle estime avoir été indûment prélevées. L’associé a formulé plusieurs demandes, notamment la communication de documents comptables et la désignation d’un mandataire ad hoc, tout en réclamant des dommages et intérêts pour révocation abusive. En réponse, la SCI a contesté ces demandes, les jugeant injustifiées. Le tribunal a accédé à certaines demandes de production de pièces, imposant une astreinte à la SCI, mais a rejeté celles concernant la désignation d’un mandataire ad hoc.. Consulter la source documentaire.

Quelles sont les conditions de la demande de production de pièces selon le Code de Procédure Civile ?

La demande de production de pièces est régie par plusieurs articles du Code de Procédure Civile.

Selon l’article 788, le juge de la mise en état exerce tous les pouvoirs nécessaires à la communication, à l’obtention et à la production des pièces.

De plus, l’article 11 alinéa 2 précise que si une partie détient un élément de preuve, le juge peut, à la requête de l’autre partie, lui enjoindre de le produire, au besoin à peine d’astreinte.

L’article 142 stipule que les demandes de production des éléments de preuve détenus par les parties sont faites conformément aux articles 138 et 139.

L’article 138 indique que si, dans le cours d’une instance, une partie entend faire état d’un acte authentique ou d’une pièce détenue par un tiers, elle peut demander au juge d’ordonner la délivrance ou la production de l’acte ou de la pièce.

Enfin, l’article 139 prévoit que la demande est faite sans forme, et le juge, s’il estime cette demande fondée, ordonne la délivrance ou la production de l’acte ou de la pièce, en original, en copie ou en extrait selon le cas.

Il est important de noter que la demande de production de pièces doit être utile et permettre d’étayer les moyens avancés par une partie en faveur de sa thèse.

Quelles sont les implications de la demande de désignation d’un mandataire ad hoc ?

La demande de désignation d’un mandataire ad hoc est encadrée par l’article 789 du Code de Procédure Civile.

Cet article stipule que le juge de la mise en état est, à compter de sa désignation et jusqu’à son dessaisissement, seul compétent pour ordonner toute autre mesure provisoire, à l’exception des saisies conservatoires et des hypothèques et nantissements provisoires.

Une mesure provisoire vise à geler une situation conflictuelle dans l’attente d’un jugement sur le fond du litige.

Dans le cas présent, la demande de Monsieur [X] [I] de désigner un mandataire ad hoc pour accomplir certains actes ne peut être considérée comme une mesure provisoire, car elle vise à réaliser des actes ponctuels qui ont un caractère définitif.

Ainsi, la demande de désignation d’un mandataire ad hoc a été déboutée, car elle ne répondait pas aux critères d’une mesure provisoire.

Comment sont déterminés les dépens et les frais de justice dans cette affaire ?

Les dépens de l’incident sont régis par l’article 696 du Code de Procédure Civile, qui stipule que la partie perdante est généralement condamnée aux dépens.

Dans cette affaire, la SCI [4], en tant que partie perdante, a été condamnée à payer les dépens de l’incident.

En ce qui concerne les frais de justice, l’article 700 du Code de Procédure Civile permet au juge de condamner une partie à verser à l’autre une somme au titre des frais exposés non compris dans les dépens.

Dans ce cas, la SCI [4] a été condamnée à verser à Monsieur [X] [I] la somme de 1.000 € en application de cet article, en raison de la nature et de la résolution de l’incident, ainsi que de l’équité.

Quelles sont les conséquences de la décision sur la production de pièces ?

La décision sur la production de pièces a des conséquences importantes pour la SCI [4].

Elle est enjoint de produire, sous astreinte de 150 euros par jour de retard, plusieurs documents, notamment la comptabilité simplifiée pour les années 2018 à 2020, les baux conclus, et les justificatifs des comptes courants d’associé.

Cette obligation de production vise à garantir la transparence et la véracité des informations comptables, permettant ainsi à Monsieur [X] [I] de vérifier les anomalies relevées dans les comptes.

Cependant, la demande de production des bilans et comptes de résultats clos au 31 décembre 2023 a été déboutée, car la SCI [4] avait déjà versé les documents comptables et fiscaux de l’exercice 2023.

Ainsi, la décision impose à la SCI [4] de se conformer à la demande de production de pièces, tout en limitant certaines demandes qui n’étaient pas justifiées.


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