Résiliation de bail pour loyers impayés et expulsion ordonnée

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Résiliation de bail pour loyers impayés et expulsion ordonnée

L’Essentiel : M. [Z] [P] et Mme [X] [H] épouse [P] ont signé un bail le 23 mai 2013 avec M. [C] [W] pour un appartement à [Localité 5]. En raison de loyers impayés, un commandement de payer a été délivré le 13 juin 2024. Le 7 octobre 2024, les bailleurs ont assigné M. [C] [W] au tribunal, demandant son expulsion et le paiement de 2.211 €. Le tribunal a constaté la résiliation du bail et ordonné l’expulsion de M. [C] [W], ainsi que le paiement d’une indemnité d’occupation et des frais de justice. Le jugement a été déclaré exécutoire.

Contexte du litige

M. [Z] [P] et Mme [X] [H] épouse [P] ont conclu un contrat de bail le 23 mai 2013 avec M. [C] [W] pour un appartement situé à [Adresse 2] à [Localité 5]. Le loyer mensuel était fixé à 437,50 €, accompagné d’une avance sur charges et d’une clause d’indexation.

Commandement de payer

Le 13 juin 2024, M. [Z] [P] et Mme [X] [H] épouse [P] ont délivré un commandement de payer à M. [C] [W] pour récupérer une somme de 1.425 € correspondant aux loyers et charges impayés à la date du 1er juin 2024.

Procédure judiciaire

Le 7 octobre 2024, M. [Z] [P] et Mme [X] [H] épouse [P] ont assigné M. [C] [W] devant le tribunal de Céans, demandant le paiement des arriérés et son expulsion. Lors de l’audience du 10 décembre 2024, M. [C] [W] ne s’est pas présenté.

Demande des bailleurs

Les bailleurs ont demandé au tribunal de constater la résiliation du bail, de prononcer l’expulsion de M. [C] [W], et de le condamner à payer 2.211 € pour les loyers et charges dus, ainsi qu’une indemnité d’occupation mensuelle.

Arguments des bailleurs

M. [Z] [P] et Mme [X] [H] épouse [P] ont soutenu que le bail était résilié de plein droit en raison de la clause résolutoire, M. [C] [W] n’ayant pas réglé les arriérés dans le délai imparti. Ils ont également demandé la résiliation du bail pour non-paiement.

Décision du tribunal

Le tribunal a constaté que M. [C] [W] était redevable de 2.211 € au titre des loyers et charges. Il a également constaté la résiliation du bail à la date du 13 août 2024 et ordonné l’expulsion de M. [C] [W] et de tous occupants.

Indemnité d’occupation et frais

Le tribunal a fixé l’indemnité d’occupation à un montant équivalent au loyer et aux charges dus, à compter du 13 décembre 2024 jusqu’à la libération des lieux. M. [C] [W] a également été condamné à payer 250 € pour les frais de justice et à couvrir les frais de la procédure.

Exécution provisoire

Le jugement a été déclaré immédiatement exécutoire, permettant ainsi aux bailleurs de récupérer les sommes dues et d’obtenir l’expulsion de M. [C] [W] dans les délais légaux.

Q/R juridiques soulevées :

Quelle est la nature des obligations des parties dans un contrat de bail selon le Code civil ?

Les obligations des parties dans un contrat de bail sont principalement régies par l’article 1103 du Code civil, qui stipule que « les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites ».

Cela signifie que les parties sont tenues de respecter les termes du contrat, sauf si elles conviennent mutuellement de les modifier ou si la loi prévoit des causes de révocation.

Dans le cas présent, M. [C] [W] avait l’obligation de verser un loyer mensuel de 437,50 € ainsi qu’une avance sur charges, conformément aux stipulations du contrat de bail.

Il est également précisé que le non-paiement des loyers constitue une violation des obligations contractuelles, ce qui peut entraîner des conséquences juridiques, telles que la résiliation du bail.

Quelles sont les conséquences du non-paiement des loyers selon la loi du 6 juillet 1989 ?

L’article 24 de la loi du 6 juillet 1989 précise que « le bailleur peut, en cas de non-paiement du loyer et des charges, faire délivrer un commandement de payer ».

Si le locataire ne s’exécute pas dans un délai de deux mois suivant la signification de ce commandement, le bail est résilié de plein droit.

Dans cette affaire, M. [C] [W] n’a pas réglé les arriérés de loyers dans le délai imparti, ce qui a conduit à la résiliation du bail à la date du 13 août 2024.

Cette résiliation a permis aux bailleurs de demander l’expulsion de M. [C] [W] et de tous occupants de son chef, conformément aux dispositions légales.

Comment se calcule l’indemnité d’occupation en cas d’expulsion ?

L’indemnité d’occupation est généralement calculée sur la base du montant du loyer et des charges qui auraient été dus si le bail s’était poursuivi.

Dans le jugement, il est stipulé que M. [C] [W] doit verser une indemnité d’occupation égale au montant du loyer et de l’avance sur charges, à compter du 13 décembre 2024 jusqu’à la libération effective des lieux.

Cette disposition est conforme à l’article 1231-6 du Code civil, qui prévoit que « le débiteur est tenu de réparer le préjudice causé par l’inexécution de son obligation ».

Ainsi, l’indemnité d’occupation vise à compenser le bailleur pour la perte de jouissance de son bien pendant la période où le locataire reste dans les lieux sans droit.

Quelles sont les dispositions relatives aux frais et dépens dans une procédure civile ?

Les frais et dépens d’une procédure civile sont régis par l’article 696 du Code de procédure civile, qui stipule que « la partie perdante est condamnée aux entiers frais et dépens ».

Dans cette affaire, M. [C] [W] a été condamné à payer les frais de la procédure, y compris ceux liés au commandement de payer.

De plus, l’article 700 du même code permet au juge de condamner la partie perdante à verser une somme au titre des frais exposés par la partie gagnante, ce qui a été appliqué en l’espèce avec une condamnation de 250 €.

Ces dispositions visent à garantir que la partie qui a raison dans le litige ne subisse pas de perte financière en raison des frais de justice engagés.

Quelles sont les implications de l’exécution provisoire d’un jugement ?

L’exécution provisoire d’un jugement est prévue par l’article 514 du Code de procédure civile, qui permet au juge de rendre un jugement exécutoire immédiatement, même en cas d’appel.

Dans le cas présent, le tribunal a constaté l’exécution provisoire du jugement, ce qui signifie que M. [C] [W] doit se conformer aux décisions du tribunal sans attendre l’issue d’un éventuel appel.

Cela inclut l’obligation de libérer les lieux loués et de payer les arriérés de loyers et charges.

L’exécution provisoire vise à protéger les droits du créancier et à éviter que le débiteur ne se soustraie à ses obligations pendant la durée de la procédure d’appel.

Du 28 janvier 2025

5AA

SCI/DC

PPP Contentieux général

N° RG 24/02953 – N° Portalis DBX6-W-B7I-ZZIT

[Z] [P]
[X] [H] épouse [T]

C/

[C] [W]

Expéditions délivrées à :
EPOUX [P]

FE délivrée à :
EPOUX [P]

Le 28/01/2025

TRIBUNAL JUDICIAIRE DE BORDEAUX
JUGE DES CONTENTIEUX DE LA PROTECTION
Pôle protection et proximité
[Adresse 1]

JUGEMENT EN DATE DU 28 janvier 2025

JUGE : Monsieur Julien STORTZ

GREFFIER : Madame Dominique CHATTERJEE

DEMANDEURS :

1°) Monsieur [Z] [P] né le 12 Juin 1957 à [Localité 6], demeurant [Adresse 3]

Comparant en personne,

2°) Madame [X] [H] épouse [T] née le 27 Mai 1975 à [Localité 4], demeurant [Adresse 3]

Non comparante, représentée par son mari Monsieur [Z] [P], muni d’un pouvoir régulier

DEFENDEUR :

Monsieur [C] [W] né le 14 Juin 1969, demeurant [Adresse 2]

Ni présent, ni représenté

DÉBATS :

Audience publique en date du 10 décembre 2024

PROCÉDURE :

Articles 480 et suivants du code de procédure civile.

EXPOSÉ DU LITIGE :

Par un contrat daté du 23 mai 2013, M. [Z] [P] et Mme [X] [H] épouse [P] ont donné à bail à M. [C] [W] un appartement sis [Adresse 2] à [Localité 5] avec un loyer mensuel de 437,50 €, ainsi qu’une avance sur charges, outre une clause d’indexation.

Par acte de commissaire de justice en date du 13 juin 2024, M. [Z] [P] et Mme [X] [H] épouse [P] ont fait délivrer à M. [C] [W] un commandement de payer afin d’obtenir le règlement de la somme de 1.425 €, au titre des loyers et charges impayés à la date du 1er juin 2024.

Par assignation en date du 7 octobre 2024, dûment notifiée à la Préfecture de GIRONDE, par transmission électronique en date du 8 octobre 2024, M. [Z] [P] et Mme [X] [H] épouse [P] ont saisi le tribunal de Céans d’une demande en paiement et d’expulsion dirigée contre M. [C] [W].

A l’audience du 10 décembre 2024, M. [Z] [P] et Mme [X] [H] épouse [P], représentés par leur conseil, demandent au tribunal, avec exécution provisoire, de :

• constater la résiliation de plein droit du bail liant les parties ;
• à titre subsidiaire, prononcer la résiliation du même bail ;
• condamner M. [C] [W] et tous occupants de son chef à évacuer les lieux loués corps et biens, au besoin avec la force publique;
• condamner M. [C] [W] à leur payer la somme de 2.211 € au titre des loyers et charges échus au 12 décembre 2024 et non encore réglés avec intérêts au taux légal à compter du 13 juin 2024 sur la somme de 1.549,03 € et à compter de l’ordonnance pour le surplus ;
• condamner M. [C] [W] à leur payer une indemnité d’occupation mensuelle égale au montant mensuel du loyer et charges prévus au bail ;
• condamner M. [C] [W] aux entiers frais et dépens (incluant les frais du commandement), ainsi qu’au paiement de la somme de 300 € au titre de l’article 700 du Code de Procédure Civile ;

Au soutien de ses prétentions, M. [Z] [P] et Mme [X] [H] épouse [P] font valoir que le bail se trouve résilié de plein droit par l’effet de la clause résolutoire qui y est stipulée, M. [C] [W] n’ayant pas, dans le délai de deux mois imparti, réglé les arriérés de loyers et de charges visés au commandement de payer délivré le 13 juin 2024.

M. [Z] [P] et Mme [X] [H] épouse [P] ajoutent qu’en tout état de cause, ils sont fondés à solliciter le prononcer de la résiliation du bail en raison du non paiement des loyers, et à obtenir la condamnation de M. [C] [W] à lui payer les sommes lui restant dues, ainsi que son expulsion.

Bien que régulièrement cité selon acte déposé en étude, M. [C] [W] n’a pas comparu et ne s’est pas fait représenter.

Eu égard à la nature des faits et à la comparution des parties, il est statué par jugement réputé contradictoire et en premier ressort.

MOTIFS DE LA DECISION 

I – Sur la demande en paiement des loyers et des charges :

Attendu qu’aux termes de l’article 1103 du code civil, les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites et qu’elles ne peuvent être révoquées que de leur consentement mutuel ou pour les causes que la loi autorise ;

Attendu qu’en l’espèce, il est stipulé au contrat de bail liant les parties que le locataire doit verser un loyer mensuel de 437,50 € avec qu’une avance sur charges, et une clause d’indexation, conformément à l’article 7 de la loi du 6 juillet 1989 ;
 
Qu’il n’est cependant pas justifié du paiement régulier de ces sommes par le locataire aux termes contractuellement convenus ;

Qu’il résulte en effet du décompte produit aux débats que M. [C] [W] reste redevable, à la date du 12 décembre 2024, de la somme de 2.211 € ;

Attendu qu’il convient en conséquence de condamner M. [C] [W] à payer à M. [Z] [P] et Mme [X] [H] épouse [P] la somme de 2.211 € au titre des arriérés dus au 12 décembre 2024, avec intérêts au taux légal à compter du 13 juin 2024 sur la somme de 1.425 € et à compter de la signification de l’ordonnance pour le surplus, conformément à l’article 1231-6 du code civil ;

II – Sur la résiliation du bail et sur la demande d’expulsion :

Attendu que le contrat de bail conclu entre les parties le 23 mai 2013 contient une clause de résiliation de plein droit à défaut de paiement du loyer et des charges échus dans le délai de deux mois à compter de la date du commandement de payer, telle que prévue par l’article 24 de la loi du 6 juillet 1989 ;

Attendu que M. [Z] [P] et Mme [X] [H] épouse [P] ont, par communication électronique en date du 8 octobre 2024 informé la Préfecture de l’assignation en expulsion ;

Attendu que M. [Z] [P] et Mme [X] [H] épouse [P] ont fait signifier, le 13 juin 2024, un commandement de payer conforme aux dispositions légales ;

Attendu que la partie requise ne s’est pas exécutée dans le délai qui lui était accordé ;

Attendu qu’il convient donc de constater la résiliation de plein droit du bail à la date du 13 août 2024 et d’ordonner l’expulsion de M. [C] [W] ainsi que de tous occupants de son chef ;

Que par conséquent, les lieux loués devront être libérés corps et biens deux mois suivant la signification d’un commandement d’avoir à quitter les lieux ;

Attendu qu’il y a lieu de fixer l’indemnité d’occupation à une somme égale au montant des loyers et charges qui auraient été dues en cas de maintien dans les lieux et de condamner, en tant que besoin, M. [C] [W] à verser, jusqu’à libération effective des locaux et remise des clefs, cette indemnité d’occupation, qui sera payable dans les mêmes conditions que l’étaient le loyer et les charges.

III – Sur les demandes accessoires :

Attendu qu’il est fait droit à la demande de M. [Z] [P] et Mme [X] [H] épouse [P], il convient de condamner M. [C] [W] à leur payer la somme de 250 € au titre de l’article 700 du Code de Procédure Civile, ainsi qu’au paiement des entiers frais et dépens de la présente instance (incluant les frais du commandement de payer), conformément à l’article 696 du Code de Procédure Civile ;

Qu’il convient de constater l’exécution provisoire du présent jugement, en application de l’article 514 du code de procédure civile ;

PAR CES MOTIFS,

Le Juge des contentieux de la protection, statuant publiquement, par jugement mis à disposition au greffe, réputé contradictoire, rendu en premier ressort,

CONSTATE que le bail liant M. [Z] [P] et Mme [X] [H] épouse [P] et M. [C] [W] a été résilié à la date du 13 août 2024 ;

CONDAMNE M. [C] [W] à payer en derniers et quittances à M. [Z] [P] et Mme [X] [H] épouse [P] la somme de 2.211 € au titre des arriérés de loyers et charges échus à la date du 12 décembre 2024, avec intérêts au taux légal à compter du 13 juin 2024 sur la somme de 1.425 € et à compter de la signification de l’ordonnance pour le surplus ;

ORDONNE à M. [C] [W] de libérer de sa personne, de ses biens, ainsi que de tous les occupants de son chef l’appartement situé [Adresse 2] à [Localité 5] dans un délai de deux mois suivant la notification d’un commandement de quitter les lieux ;

DIT qu’à défaut de libération volontaire, il pourra être procédé à l’expulsion de M. [C] [W] et à celle de tous occupants de son chef, avec la force publique, qui devra être requise selon les normes légales et règlementaires applicables ;

CONDAMNE M. [C] [W] à payer en deniers et quittances à M. [Z] [P] et Mme [X] [H] épouse [P] une indemnité d’occupation égale au montant du loyer et de l’avance sur charges normalement dus si le bail s’était poursuivi à compter du 13 décembre 2024 jusqu’à libération effective des lieux ;

CONDAMNE M. [C] [W] à payer à M. [Z] [P] et Mme [X] [H] épouse [P] la somme de 250 € au titre de l’article 700 du Code de Procédure Civile ;

CONDAMNE M. [C] [W] aux entiers frais et dépens y compris les frais de commandement ;

CONSTATE que le présent jugement est immédiatement exécutoire par provision ;

Ainsi jugé et mis à disposition, les jour, mois et an susdits.

LA GREFFIERE LE PRESIDENT


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