Tribunal judiciaire de Lille, 18 janvier 2025, RG n° 25/00101
Tribunal judiciaire de Lille, 18 janvier 2025, RG n° 25/00101

Type de juridiction : Tribunal judiciaire

Juridiction : Tribunal judiciaire de Lille

Thématique : Prolongation de la rétention administrative en raison d’obstruction à l’éloignement

Résumé

Décision d’éloignement

Le 19 janvier 2024, une décision a été prise obligeant [H] [C] à quitter le territoire français. Cette décision a été suivie par une ordonnance de placement en rétention administrative, notifiée le 4 novembre 2024, dans des locaux ne relevant pas de l’administration pénitentiaire.

Prolongations de rétention

Le 6 novembre 2024, le juge des libertés et de la détention a prolongé la rétention de [H] [C] pour une durée maximale de vingt-six jours. Une seconde prolongation a été ordonnée le 4 décembre 2024, cette fois pour une durée maximale de 30 jours. Le 4 janvier 2025, une première prolongation exceptionnelle de quinze jours a été décidée, confirmée par le premier président de la cour d’appel de Douai le 6 janvier 2025.

Nouvelle requête de prolongation

Le 17 janvier 2025, l’autorité administrative a demandé une nouvelle prolongation de la rétention pour quinze jours supplémentaires, arguant que [H] [C] faisait obstruction à la mise en œuvre de la mesure d’éloignement et que les documents de voyage n’avaient pas encore été délivrés par le consulat.

Obstruction à l’éloignement

Le conseil de [H] [C] a contesté la possibilité d’un éloignement à bref délai. Cependant, il a été établi que [H] [C] avait refusé de se présenter à l’audition du consul le 6 décembre 2024 et a de nouveau opposé un refus le 3 janvier 2025, prétextant une maladie sans fournir de certificat médical. De plus, il a refusé de se soumettre aux opérations de relevé de ses empreintes digitales le 14 janvier 2025.

Décision de prolongation exceptionnelle

Étant donné que [H] [C] a fait obstruction à l’exécution de la décision d’éloignement, l’administration n’avait pas à prouver que la délivrance des documents de voyage interviendrait à bref délai. Le juge a donc décidé d’accéder à la requête du préfet et d’ordonner la prolongation de la rétention administrative pour une durée maximale de quinze jours.

Ordonnance et notification

Le 18 janvier 2025, le tribunal a déclaré recevable la requête en prorogation exceptionnelle de la rétention administrative et a ordonné la prolongation pour une durée de quinze jours. L’ordonnance a été notifiée aux parties, leur indiquant la possibilité de faire appel dans les vingt-quatre heures suivant son prononcé.

TRIBUNAL JUDICIAIRE DE LILLE
___________________

Le magistrat délégué par la présidente du Tribunal judiciaire

NOTE D’AUDIENCE
Articles L.614-1, L.614-13, L.741-10, L.743-5, L.743-20 du CESEDA

Audience publique

DATE D’AUDIENCE : 18 Janvier 2025

DOSSIER : N° RG 25/00101 – N° Portalis DBZS-W-B7J-ZFBJ – M. LE PREFET DU NORD / M. [H] [C]

MAGISTRAT : Stéphanie ANDRE
GREFFIER : Sylvie DELECROIX

DEMANDEUR :
M. LE PREFET DU NORD
Représenté par Me Joyce JACQUARD, cabinet ACTIS

DEFENDEUR :
M. [H] [C]
Assisté de Maître ASSAGA, avocat commis d’office,
En présence de Mme [K] [U], interprète en langue arabe,
__________________________________________________________________________

DÉROULEMENT DES DÉBATS

L’intéressé déclare : la rétention ne se passe pas bien. Il y a beaucoup de gens là bas qui fument et se droguent. Les repas ne sont pas bons, j’ai mal à l’estomac, j’ai consulté un médecin qui m’a donné des médicaments.

Le représentant de l’administration, entendu en ses observations : si monsieur n’avait pas fait obstruction, il serait peut être déjà parti. Il y a eu une triple obstruction à la mesure d’éloignement, dont la dernière il y a pile 15 jours, s’agissant du relevé de ses empreintes.

Les autorités algériennes ont besoin de voir monsieur ou que ses empreintes soient relevées et monsieur fait obstacle.

L’avocat soulève le moyen suivant : monsieur a fait obstruction et en raison de cet événement, il est impossible que le laisser passer intervienne.
Quoi qu’il en soit il n’y a pas de laisser passer et en l’état il est impossible d’éloigner monsieur à bref délai.

L’intéressé entendu en dernier déclare : le consul est venu me voir deux fois, mais j’étais malade à ce moment là et le 14 janvier c’est la préfecture qui est venue avec une convocation pour le tribunal. On a jamais demandé à prendre mes empreintes.

DÉCISION

Sur la demande de maintien en rétention :
o RECEVABLE o IRRECEVABLE
o 2nde PROROGATION EXCEPTIONNELLE o REJET o ASSIGNATION A RÉSID.

Le greffier Le magistrat délégué

Sylvie DELECROIX Stéphanie ANDRE

COUR D’APPEL DE DOUAI
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE LILLE
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Le magistrat délégué par la présidente du Tribunal judiciaire
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Dossier N° RG 25/00101 – N° Portalis DBZS-W-B7J-ZFBJ

ORDONNANCE STATUANT SUR LA SECONDE PROROGATION EXCEPTIONNELLE D’UNE MESURE DE RETENTION ADMINISTRATIVE
Articles L.614-1, L.614-13, L.741-10, L.743-5, L.743-20 du CESEDA

Nous, Stéphanie ANDRE, Juge, magistrat délégué par la présidente du Tribunal judiciaire de LILLE, assisté de Sylvie DELECROIX, greffier ;

Vu les dispositions des articles suivants du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA) :
– L.614-1, L.614-13, L.741-10, L.743-5, L.743-20
– L. 741-1, L.741-4, L.741-5, L.741-7, L.744-1, L.751-9, L.751-10
– L. 743-14, L.743-15, L.743-17
– L. 743-19, L. 743-25
– R. 741-3
– R.742-1, R. 743-1 à R. 743-8, R. 743-21

PARTIES

AUTORITE ADMINISTRATIVE QUI A ORDONNE LE PLACEMENT EN RETENTION

M. LE PREFET DU NORD
préalablement avisé, représenté par Monsieur Maître Joyce JACQUARD, (Cabinet Actis) , représentant de l’administration,

PERSONNE RETENUE

M. [H] [C]
né le 05 Avril 1977 à TIZI OUZOU (ALGERIE) (15100)
de nationalité Algérienne
actuellement maintenu en rétention administrative
préalablement avisé et présent à l’audience,
assisté de Maître ASSAGA, avocat commis d’office,
En présence de Mme [K] [U], interprète en langue arabe,

LE PROCUREUR DE LA RÉPUBLIQUE, préalablement avisé n’est pas présent à l’audience.

DÉROULEMENT DES DÉBATS

A l’audience publique, le magistrat délégué a procédé au rappel de l’identité des parties ;

Après avoir rappelé à la personne retenue les droits qui lui sont reconnus par le code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile pendant sa rétention et l’avoir informée des possibilités et des délais de recours contre toutes décisions le concernant ;

L’intéressé a été entendu en ses explications ;

Le représentant du préfet a été entendu en ses observations ;

L’avocat a été entendu en sa plaidoirie ;

Le représentant du préfet ayant répondu à l’avocat ;

L’étranger ayant eu la parole en dernier ;

EXPOSE DU LITIGE

[H] [C] a fait l’objet d’une décision portant obligation de quitter le territoire français le 19 janvier 2024.

Par décision en date du 04 novembre 2024, notifiée le même jour à 15h25, l’autorité administrative a ordonné le placement de [H] [C], se disant de nationalité algérienne, en rétention dans des locaux ne relevant pas de l’administration pénitentiaire.

Par décision en date du 6 novembre 2024, le juge des libertés et de la détention du tribunal judiciaire de Lille a ordonné la prolongation de la rétention administrative de [H] [C] pour une durée maximale de vingt-six jours.

Par décision rendue le 4 décembre 2024, le juge des libertés et de la détention a ordonné une seconde prolongation de la rétention administrative de [H] [C] pour une durée maximale de 30 jours.

Suivant ordonnance rendue le 6 décembre 2024, le premier président de la Cour d’appel de DOUAI a confirmé la décision du juge des libertés et de la détention de Lille.

Par décision rendue le 4 janvier 2025, le juge des libertés et de la détention a ordonné une première prolongation exceptionnelle de la rétention administrative de [H] [C] pour une durée maximale de quinze jours à compter du 3 janvier 2025 à 15h25, décision confirmée par le premier président de la cour d’appel de Douai le 6 janvier 2025.

Par requête en date du 17 janvier 2025 reçue à 11h12 , l’autorité administrative a saisi le juge des libertés et de la détention aux fins de voir ordonner la prolongation de la rétention pour une durée supplémentaire de quinze jours.

Le conseil du préfet fait valoir que l’intéressé fait obstruction à la mise en oeuvre de la mesure d’éloignement, que les documents de voyage n’ont pas été délivrés par le consulat et que cette délivrance interviendra à bref délai.

Sur le fond, le conseil de [H] [C] soutient que l’administration ne prouve pas la possibilité d’un éloignement à bref délai.

PAR CES MOTIFS :

Statuant publiquement en premier ressort, par décision assortie de l’exécution provisoire,

DÉCLARONS recevable la requête en prorogation exceptionnelle de la rétention administrative ;

ORDONNONS LA SECONDE PROROGATION EXCEPTIONNELLE DE LA RETENTION de M. [H] [C] pour une durée de quinze jours à compter du 18 janvier 2025 à 15h25 ;

Fait à LILLE, le 18 Janvier 2025

Notifié ce jour à h mn

LE GREFFIER LE MAGISTRAT DELEGUE

NOTIFICATION DE L’ORDONNANCE AUX PARTIES

DOSSIER : N° RG 25/00101 – N° Portalis DBZS-W-B7J-ZFBJ –
M. LE PREFET DU NORD / M. [H] [C]
DATE DE L’ORDONNANCE : 18 Janvier 2025

NOTIFIONS sur le champ la présente ordonnance aux parties, qui en émargeant ci-après, attestent en avoir reçu copie et les avisons de la possibilité de faire appel, devant le Premier président de la cour d’appel ou son délégué, de la présente ordonnance dans les vingt-quatre heures de son prononcé ; les informons que la déclaration d’appel doit être motivée et peut être transmise par tout moyen (notamment par mail via la boîte structurelle : libertes.ca-douai@justice.fr; leur indiquons que seul l’appel formé par le ministère public peut être déclaré suspensif par le Premier président de la cour d’appel ou son délégué.

Information est donnée à M. [H] [C] qu’il est maintenu à disposition de la justice pendant un délai de vingt-quatre heures à compter de la notification de la présente ordonnance au procureur de la République, lorsqu’il est mis fin à sa rétention ou lors d’une assignation à résidence. Durant cette période, l’intéressé peut, s’il le souhaite, contacter son avocat et un tiers, rencontrer un médecin et s’alimenter.

Traduction orale faite par l’interprète.

LE REPRESENTANT DU PREFET L’INTERESSE
Par mail Par visioconférence

L’INTERPRETE LE GREFFIER

L’AVOCAT
Par mail

______________________________________________________________________________

RÉCÉPISSÉ

M. [H] [C]

retenu au Centre de Rétention de LESQUIN

reconnaît avoir reçu notification de ladite ordonnance en date du 18 Janvier 2025

date de remise de l’ordonnance :
le :

signature de l’intéressé

 


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