Tribunal judiciaire de Boulogne-sur-Mer, 15 janvier 2025, RG n° 25/00166
Tribunal judiciaire de Boulogne-sur-Mer, 15 janvier 2025, RG n° 25/00166

Type de juridiction : Tribunal judiciaire

Juridiction : Tribunal judiciaire de Boulogne-sur-Mer

Thématique : Prolongation de la rétention administrative en raison de menaces à l’ordre public et d’obstacles à l’éloignement.

Résumé

Contexte Juridique

L’affaire se déroule dans le cadre de l’article R. 213-12-2 du code de l’organisation judiciaire et du Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile, notamment les articles L. 741-1 et suivants. Elle implique Monsieur [R] [U], de nationalité algérienne, qui a été condamné à une interdiction judiciaire du territoire français pour une durée de dix ans par le tribunal correctionnel de Paris.

Rétention Administrative

Monsieur [R] [U] a été placé en rétention administrative pour une durée initiale de quatre jours, à compter du 16 décembre 2024. Le Préfet du Nord a ensuite demandé une prolongation de cette rétention pour une durée maximale de trente jours, invoquant la nécessité de maintenir l’intéressé au-delà de la période initiale.

Observations de l’Intéressé

L’intéressé, assisté de son avocat Me Hervé KRYCH, a exprimé son souhait d’être assisté par un autre avocat et a évoqué des difficultés personnelles concernant la reconnaissance de son enfant. Il a également mentionné son désir de quitter la France de son propre chef, tout en soulignant les tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie.

Arguments de la Préfecture

Le représentant de la Préfecture a soutenu la demande de prolongation de la rétention, arguant que Monsieur [R] [U] représente une menace pour l’ordre public en raison de sa condamnation. Il a également indiqué que des démarches étaient en cours pour obtenir un rendez-vous consulaire avec les autorités algériennes.

Motifs de la Décision

Le tribunal a examiné les conditions de prolongation de la rétention administrative selon l’article L. 742-4 du CESEDA. Il a constaté que les conditions étaient réunies, notamment en raison de la menace à l’ordre public et du manque de garanties suffisantes pour l’exécution de la mesure de reconduite à la frontière.

Décision du Tribunal

Le tribunal a autorisé la prolongation de la rétention administrative de Monsieur [R] [U] pour une durée maximale de trente jours, à compter du 15 janvier 2025. L’aide juridictionnelle provisoire a également été accordée à son avocat. L’ordonnance a été notifiée à l’intéressé, qui a été informé de ses droits d’appel.

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
Au nom du Peuple Français

TRIBUNAL JUDICIAIRE DE BOULOGNE SUR MER

ORDONNANCE STATUANT SUR UNE DEMANDE DE PROLONGATION DE RETENTION

MINUTE: 25/82
Appel des causes le 15 Janvier 2025 à 10h00 en visioconférence
Divétrangers
N° étrN° RG 25/00166 – N° Portalis DBZ3-W-B7J-76C4H

Nous, Madame PIROTTE Carole, Vice-Présidente au Tribunal judiciaire de BOULOGNE SUR MER, juge chargé du contrôle des mesures restrictives et privatives de libertés en droit des étrangers, assistée de Madame Angèle LOGET, Greffier, statuant en application des articles L.742-1, L.743-4, L.743-6 à L.743-8, L. 743-20 et L. 743-24 du Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile;

Vu l’article R. 213-12-2 du code de l’organisation judiciaire ;

En présence de Monsieur [G] [X] représentant de M. LE PREFET DU NORD ;

Vu le Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile notamment en ses articles L. 741-1 et suivants ;

Monsieur [R] [U]
de nationalité Algérienne
né le 12 Juillet 2001 à [Localité 2] (ALGERIE),
Alias [J] [R] né le 25 juillet 1999 à [Localité 1] (ALGERIE)
a fait l’objet :

– d’une interdiction judiciaire du territoire français d’une durée de dix ans prononcée par jugement contradictoire du tribunal correctionnel de Paris en date du 21 avril 2022
– d’un arrêté de placement en rétention administrative pour une durée de quatre jours, prononcé le 16 décembre 2024 par M. LE PREFET DU NORD , qui lui a été notifié le 16 décembre 2024 à 17h00

Par requête du 14 Janvier 2025, arrivée par courrier électronique à 11h01 M. LE PREFET DU NORD invoquant devoir maintenir l’intéressé au-delà de QUATRE JOURS, prolongé par un délai de VINGT-SIX JOURS selon l’ordonnance du 20 décembre 2024, demande l’autorisation de prolonger ce délai pour une durée de TRENTE JOURS maximum.

En application des articles L.743-9 et L. 743-24 du Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile il a été rappelé à l’intéressé, assisté de Me Hervé KRYCH, avocat au Barreau de BOULOGNE-SUR-MER, les droits qui lui sont reconnus pendant la rétention et a été informé des possibilités et des délais de recours contre toutes les décisions le concernant ; qu’il a été entendu en ses observations

L’intéressé déclare : Je souhaite être assisté de Me [B]. J’ai un enfant mais je ne pouvais pas le reconnaître. J’ai été à la mairie pour le reconnaître mais ils ont dit que je ne pouvais pas. Ils m’ont demandé un titre de séjour et ont dit que mon fils a plus d’un an et que je ne pouvais pas. Moi j’avais un acte de naissance.

Me Hervé KRYCH entendu en ses observations : Monsieur a compris que c’est une chose de reconnaître son enfant. Il a compris qu’il avait 10 ans d’interdiction mais il veut sortir pour repartir lui même. Aujourd’hui les relations diplomatiques avec l’Algérie sont tendues. Regardez ce qu’il s’est passé il y a une semaine, un influencer algérien quitte la France et à l’aéroport les autorités algériennes disent on ne veut pas de vous, vous retournez en France. Je vous demande de constater que les relations diplomatiques sont rompues, qu’il n’y a pas de perspectives d’éloignement. Je vous demande de ne pas faire droit à la prolongation. Demande AJP.

Le représentant de la Préfecture entendu en ses observations ; sollicite la prolongation de la rétention administrative de l’intéressé : Monsieur est connu au FAED, il a été condamné par le TC avec une interdiction de territoire de 10ans. Il y a une menace à l’ordre public. Des sollicitations ont été faites auprès des autorités pour audition, la demande est en cours, une demande routing est en attente également. Je vous demande de prolonger la rétention. CE : c’est à l’intéressé de prouver qu’il ne peut pas être éloigné.

PAR CES MOTIFS

Autorisons l’autorité administrative à retenir Monsieur [R] [U] Alias [J] [R] dans les locaux ne relevant pas de l’Administration pénitentiaire pour une prolongation de rétention administrative d’une durée maximale de TRENTE JOURS à compter du 15 janvier 2025

Accordons l’aide juridictionnelle provisoire à Maître Hervé KRYCH

NOTIFIONS sur le champ la présente ordonnance par mail au CRA pour remise à l’intéressé qui, en émargeant ci-après, atteste avoir reçu copie et avisons l’intéressé de la possibilité de faire appel, devant le Premier Président de la Cour d’Appel ou son délégué, de la présente ordonnance dans les vingt quatre heures de son prononcé ; l’informons que la déclaration d’appel doit être motivée et peut être transmise par tout moyen (notamment par mail via la boîte structurelle : libertes.ca-douai@justice.fr ) au greffe de la Cour d’Appel de DOUAI (numéro de FAX du greffe de la Cour d’Appel: 03.27.93.28.01.) ; lui indiquons que seul l’appel formé par le ministère public peut être déclaré suspensif par le Premier Président de la Cour d’Appel ou son délégué.

Le représentant de la Préfecture, L’avocat, Le Greffier, Le Juge,
En visio

décision rendue à 11 heures 13
Ordonnance transmise ce jour à M. LE PREFET DU NORD
Ordonnance transmise au Tribunal administratif de LILLE
N° étrN° RG 25/00166 – N° Portalis DBZ3-W-B7J-76C4H

Décision notifiée à …h…

L’intéressé, L’interprète,

 


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