Type de juridiction : Cour d’appel
Juridiction : Cour d’appel de Reims
Thématique : Validité de la déclaration d’appel et obligations de preuve des parties
→ RésuméContexte de l’affaireLe tribunal de commerce de Reims a rendu un jugement contradictoire le 25 juin 2024, condamnant M. [C] [Y] à verser 26 000 euros à la Société Générale, héritière de la banque Kolb, ainsi qu’une somme de 1 500 euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile. M. [C] [Y] a également été condamné aux dépens. Appel de M. [C] [Y]Le 26 juillet 2024, M. [C] [Y] a interjeté appel de ce jugement. Dans le cadre de l’appel, la Société Générale a soulevé des incidents, arguant que la déclaration d’appel était nulle en raison de l’absence d’une adresse de domicile valide pour M. [C] [Y]. Demandes de la Société GénéraleDans ses conclusions d’incident notifiées le 13 décembre 2024, la Société Générale a demandé au conseiller de la mise en état de déclarer nulle la déclaration d’appel de M. [C] [Y]. À titre subsidiaire, elle a demandé que ce dernier fournisse un justificatif d’identité et de domicile, sous peine d’astreinte de 500 euros par jour de retard. Réponse de M. [C] [Y]M. [C] [Y] a contesté les demandes de la Société Générale dans ses conclusions notifiées le 9 décembre 2024, affirmant que sa déclaration d’appel était régulière et qu’il avait bien renseigné son adresse. Il a demandé que la Société Générale soit déboutée de ses demandes et a réclamé une somme de 2 400 euros sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile. Analyse des argumentsLe tribunal a examiné les arguments des deux parties. Il a constaté que M. [C] [Y] avait effectivement renseigné son adresse dans sa déclaration d’appel, qui correspondait à celle figurant sur son passeport et à celle utilisée lors de la première instance. Les courriers recommandés envoyés par la Société Générale avaient également été adressés à cette même adresse, et M. [C] [Y] avait signé les accusés de réception. Décision du tribunalLe tribunal a rejeté les demandes de la Société Générale, considérant que M. [C] [Y] avait satisfait à son obligation de déclaration d’adresse. La demande de communication de pièces a été jugée sans objet, et la Société Générale a été condamnée aux dépens de l’incident. Les demandes fondées sur l’article 700 du code de procédure civile ont également été rejetées. |
COUR D’APPEL
DE REIMS
CHAMBRE CIVILE
ET
COMMERCIALE
N° RG 24/01258 – N° Portalis DBVQ-V-B7I-FQ44-11
Monsieur [C] [Y], né le [Date naissance 1] 1979 à [Localité 4],
Représentant : Me Amine SELLAMNA, avocat au barreau de REIMS
APPELANT AU PRINCIPAL
DEFENDEUR A L’INCIDENT
La SOCIETE GENERALE, société anonyme au capital de 1.062.354.722,50 euros, immatriculée au registre du commerce et des sociétés de Paris sous le numéro 552 120 222, dont le siège social est [Adresse 2], venant aux droits et obligations de la Société BANQUE KOLB, agissant poursuites et diligences de ses représentants légaux domiciliés en cette qualité audit siège,
Représentant : Me Jean ROGER de la SCP BADRE HYONNE SENS-SALIS ROGER, avocat au barreau de REIMS
INTIMEE AU PRINCIPAL
DEMANDERESSE A L’INCIDENT
ORDONNANCE D’INCIDENT
DU : 14 janvier 2025
Christina DIAS DA SILVA, présidente de chambre, conseillère de la mise en état, assistée de Yelena MOHAMED-DALLAS, greffière ;
Après débats à l’audience du 17 décembre 2024, a rendu par mise à disposition au greffe, l’ordonnance contradictoire suivante :
Par jugement contradictoire du 25 juin 2024, le tribunal de commerce de Reims a :
– condamné M. [C] [Y] à payer à la Société Générale venant aux droits de la banque Kolb la somme de 26 000 euros ainsi que celle de 1 500 euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile,
– condamné M. [C] [Y] aux dépens.
Par déclaration du 26 juillet 2024, M. [C] [Y] a interjeté appel de ce jugement.
Aux termes de ses dernières conclusions d’incident notifiées le 13 décembre 2024, la Société Générale demande au conseiller de la mise en état de :
– déclarer nulle la déclaration d’appel,
– à titre subsidiaire,
– enjoindre à M. [C] [Y] de communiquer aux débats un justificatif d’identité en cours de validité et un justificatif de domicile de moins de deux mois sous peine d’astreinte de 500 euros par jour de retard huit jours après la signification de la décision à intervenir,
– statuer ce que de droit sur la liquidation de l’astreinte,
– condamner M. [C] [Y] à lui payer la somme de 1000 euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile et aux dépens de l’incident sous le bénéfice de la distraction.
Elle fait valoir que l’appelant n’a pas renseigné l’adresse de son domicile, de sorte qu’elle n’a pas pu lui faire signifier le jugement entrepris et qu’il est introuvable à l’adresse déclarée. Elle en conclut que sa déclaration d’appel est entachée d’une nullité de forme.
Aux termes de ses conclusions notifiées le 9 décembre 2024, M. [C] [Y] demande au conseiller de la mise en état de :
– juger n’y avoir lieu à incident,
– débouter la Société Générale de ses demandes,
– déclarer régulière sa déclaration d’appel,
– condamner la Société Générale à lui payer la somme de 2 400 euros sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile et aux dépens.
Il fait valoir que sa déclaration d’appel est régulière ; qu’il a déclaré son adresse qui est la même que celle déclarée en première instance ; qu’en tout état de cause, l’intimée ne justifie pas du grief nécessaire pour voir accueillir la nullité pour vice de forme qu’elle invoque.
PAR CES MOTIFS,
Statuant par ordonnance contradictoire,
Rejette les demandes de la Société Générale faites sur incident ;
Dit que la demande de communication de pièces est sans objet ;
Condamne la Société Générale aux dépens de l’incident ;
Rejette les demandes fondées sur l’article 700 du code de procédure civile.
Le greffier La présidente de chambre,
conseillère de la mise en état
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