Caducité de la déclaration d’appel pour non-respect des délais

·

·

Caducité de la déclaration d’appel pour non-respect des délais

L’Essentiel : L’affaire concerne un jugement du 14 mai 2024 par le conseil de prud’hommes de Nice, suite à l’appel de M. [R] le 14 juin 2024. La société Trimarco Construction a contesté cet appel, invoquant la caducité. Selon l’article 908 du code de procédure civile, M. [R] devait soumettre ses conclusions dans un délai de trois mois, ce qu’il n’a pas fait. Le tribunal a donc prononcé la caducité de son appel et déclaré irrecevables toutes ses pièces ultérieures. M. [R] a été condamné aux dépens, sans application de l’article 700, pour des raisons d’équité.

Contexte de l’affaire

L’affaire concerne un jugement rendu le 14 mai 2024 par le conseil de prud’hommes de Nice, suite à une déclaration d’appel établie par M. [R] le 14 juin 2024. La société Trimarco Construction a ensuite notifié des conclusions d’incident de caducité de l’appel.

Procédure et délais

Selon l’article 908 du code de procédure civile, l’appelant doit remettre ses conclusions au greffe dans un délai de trois mois à compter de la déclaration d’appel. Dans ce cas, M. [R] n’a pas respecté ce délai, n’ayant pas soumis de conclusions d’appelant dans le temps imparti.

Décision du tribunal

En conséquence, le tribunal a prononcé la caducité de la déclaration d’appel de M. [R]. De plus, il a été décidé que toutes les pièces et conclusions notifiées ultérieurement par M. [R] seraient déclarées irrecevables.

Conséquences financières

M. [R] a été condamné aux dépens, mais le tribunal a choisi de ne pas appliquer l’article 700 du code de procédure civile concernant les frais en cause d’appel, en tenant compte de l’équité et des situations économiques respectives des parties.

Q/R juridiques soulevées :

Quelle est la portée de l’article 908 du code de procédure civile concernant la caducité de la déclaration d’appel ?

L’article 908 du code de procédure civile stipule :

« A peine de caducité de la déclaration d’appel, relevée d’office, l’appelant dispose d’un délai de trois mois à compter de la déclaration d’appel pour remettre ses conclusions au greffe. »

Cet article établit un cadre strict pour la procédure d’appel, en imposant un délai de trois mois à l’appelant pour soumettre ses conclusions.

En l’espèce, M. [R] a déposé sa déclaration d’appel le 14 juin 2024, mais n’a pas respecté le délai imparti pour la remise de ses conclusions.

Cela a conduit à la décision de prononcer la caducité de sa déclaration d’appel, conformément à l’article 908.

La caducité est une sanction automatique qui vise à garantir le respect des délais procéduraux, assurant ainsi l’efficacité et la rapidité de la justice.

Quelles sont les conséquences de la caducité de la déclaration d’appel pour M. [R] ?

La caducité de la déclaration d’appel entraîne plusieurs conséquences pour M. [R].

Tout d’abord, comme indiqué dans l’ordonnance, « toutes pièces et conclusions notifiées ultérieurement par cette partie sont irrecevables. »

Cela signifie que M. [R] ne pourra plus faire valoir ses arguments ou produire des éléments de preuve dans le cadre de cet appel.

De plus, M. [R] est condamné aux dépens, ce qui implique qu’il devra supporter les frais liés à la procédure d’appel, y compris les frais de justice et d’avocat de la partie adverse.

Enfin, l’absence d’application de l’article 700 du code de procédure civile, qui permettrait d’allouer une indemnité pour les frais exposés, souligne que les circonstances économiques des parties ont été prises en compte, mais ne justifient pas une telle allocation dans ce cas précis.

Ainsi, M. [R] se trouve dans une position défavorable, ayant perdu son droit d’appel et devant assumer les coûts de la procédure.

Comment l’équité a-t-elle été prise en compte dans la décision concernant l’article 700 du code de procédure civile ?

L’article 700 du code de procédure civile dispose :

« Le juge peut, dans sa décision, condamner la partie perdante à payer à l’autre partie une somme au titre des frais exposés et non compris dans les dépens. »

Dans cette affaire, le tribunal a décidé de ne pas faire application de cet article, en considérant que « l’équité et les situations économiques respectives des parties justifient » cette décision.

Cela signifie que, bien que M. [R] ait perdu son appel et soit condamné aux dépens, le tribunal a estimé que les circonstances particulières de l’affaire ne justifiaient pas une indemnisation supplémentaire pour les frais d’appel.

Cette approche souligne l’importance de l’équité dans le processus judiciaire, permettant au juge d’exercer son pouvoir discrétionnaire en fonction des spécificités de chaque cas.

Ainsi, même si la partie adverse aurait pu prétendre à une indemnité, le tribunal a choisi de ne pas l’accorder, tenant compte des réalités économiques des deux parties.

COUR D’APPEL D’AIX-EN-PROVENCE

Chambres sociales

Antenne des Milles

[Adresse 4]

[Adresse 5]

[Localité 2]

Chambre 4-4

Ordonnance n° 2025/M

ORDONNANCE D’INCIDENT

DU 16 JANVIER 2025

Rôle N° RG 24/07549 – N° Portalis DBVB-V-B7I-BNHE4

[N] [R]

C/

S.A.R.L. TRIMARCO CONSTRUCTION

Copie délivrée le :

16 JANVIER 2025 à :

Me Julia ROUBAUD, avocat au barreau de GRASSE

Me Caroline MACHAUX, avocat au barreau de NICE

APPELANT

Monsieur [N] [R], demeurant [Adresse 1]

représenté par Me Julia ROUBAUD, avocat au barreau de GRASSE

INTIMEE

S.A.R.L. TRIMARCO CONSTRUCTION, demeurant [Adresse 3] / FRANCE

représentée par Me Caroline MACHAUX, avocat au barreau de NICE

*-*-*-*-*

Nous, Natacha LAVILLE, magistrat de la mise en état de la Chambre 4-4 de la cour d’appel d’Aix-en-Provence, assistée de Françoise PARADIS-DEISS, Greffier,

Après débats à l’audience du 09 décembre 2024, ayant indiqué à cette occasion aux parties que l’incident était mis en délibéré, avons rendu le 16 janvier 2025 l’ordonnance suivante :

Vu le jugement rendu le 14 mai 2024 par le conseil de prud’hommes de Nice,

Vu la déclaration d’appel établie le 14 juin 2024 par M. [R],

Vu les conclusions d’incident de caducité de l’appel notifiées par la société Trimarco Construction ,

Vu l’absence de conclusions en réponse à l’incident,

Vu l’audience du 9 décembre 2024,

MOTIFS

L’article 908 du code de procédure civile dispose:

‘A peine de caducité de la déclaration d’appel, relevée d’office, l’appelant dispose d’un délai de trois mois à compter de la déclaration d’appel pour remettre ses conclusions au greffe.’

En l’espèce, il ressort des pièces de la procédure que la déclaration d’appel a été établie par M. [R] le 14 juin 2024.

M. [R] n’ayant pas remis de conclusions d’appelant dans le délai de trois mois qui lui était imparti, il y a lieu de prononcer la caducité de la déclaration d’appel.

M. [R] est condamné aux dépens.

L’équité et les situations économiques respectives des parties justifient qu’il ne soit pas fait application de l’article 700 du code de procédure civile pour les frais en cause d’appel.

PAR CES MOTIFS,

PRONONÇONS la caducité de la déclaration d’appel établie par M. [R],

RAPPELONS que toutes pièces et conclusions notifiées ultérieurement par cette partie sont irrecevables,

DIT n’y avoir lieu à application de l’article 700 du code de procédure civile,

CONDAMNONS M. [R] aux dépens.

Le greffier Le magistrat de la mise en état


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Chat Icon