Divorce et conséquences sur le lien conjugal : enjeux et procédures en cours

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Divorce et conséquences sur le lien conjugal : enjeux et procédures en cours

L’Essentiel : Monsieur [I] [K], de nationalité française, et Madame [R] [W], de nationalité thaïlandaise, se sont mariés le [Date mariage 3] 2015 à [Localité 9]. Le 21 mars 2023, Monsieur [I] [K] a assigné Madame [R] [W] en divorce. L’audience d’orientation a eu lieu le 14 septembre 2023, sans demande de mesures provisoires. Madame [R] [W] n’a pas constitué avocat, et la première clôture de l’instruction a eu lieu le 03 octobre 2023. Lors de l’audience du 07 novembre 2023, l’affaire a été remise en état pour le 04 juin 2024, permettant au demandeur de soumettre ses conclusions.

Contexte du mariage

Monsieur [I] [K], de nationalité française, et Madame [R] [W], de nationalité thaïlandaise, se sont mariés le [Date mariage 3] 2015 à [Localité 9] (MAINE-ET-LOIRE) sans contrat de mariage. Aucun enfant n’est issu de cette union.

Procédure de divorce

Le 21 mars 2023, Monsieur [I] [K] a assigné Madame [R] [W] en divorce, se basant sur les articles 237 et 238 du Code civil. L’audience d’orientation et sur les mesures provisoires a eu lieu le 14 septembre 2023, sans demande de mesures provisoires de la part du demandeur.

Réactions de la défenderesse

Bien que régulièrement assignée, Madame [R] [W] n’a pas constitué avocat. La première clôture de l’instruction a eu lieu le 03 octobre 2023, avec une audience de plaidoiries prévue pour le 07 novembre 2023.

Évolution de la procédure

Lors de l’audience du 07 novembre 2023, l’ordonnance de clôture a été révoquée, et l’affaire a été remise en état pour le 04 juin 2024 afin de permettre au demandeur de soumettre ses conclusions.

Conclusions du demandeur

Dans ses conclusions signifiées le 17 avril 2024, Monsieur [I] [K] a demandé la constatation de sa demande de divorce, le prononcé du divorce pour altération définitive du lien conjugal, et d’autres mesures concernant les noms de famille et les avantages matrimoniaux. Il a également proposé un règlement des intérêts pécuniaires et a fixé la date des effets du divorce au 31 juillet 2019.

Décision de la juridiction

La décision a été rendue après des débats non publics, déclarant la juridiction compétente et la loi française applicable. Monsieur [I] [K] a été débouté de sa demande de divorce et condamné aux dépens. La décision stipule également qu’elle sera non avenue si elle n’est pas signifiée dans les six mois suivant sa date.

Q/R juridiques soulevées :

Quelle est la base légale du divorce en France ?

Le divorce en France peut être prononcé sur plusieurs fondements, notamment l’article 237 et l’article 238 du Code civil.

L’article 237 stipule que :

« Le divorce peut être demandé en raison de l’altération définitive du lien conjugal. Cette altération est constatée lorsque les époux vivent séparés depuis au moins deux ans. »

L’article 238 précise quant à lui que :

« L’altération du lien conjugal peut être constatée par le juge, qui peut également prendre en compte les circonstances de la séparation. »

Dans le cas présent, Monsieur [I] [K] a fondé sa demande de divorce sur ces articles, affirmant que le lien conjugal était définitivement altéré.

Il est important de noter que la procédure de divorce doit respecter les dispositions du Code de procédure civile, notamment en ce qui concerne l’assignation et la représentation des parties.

Quelles sont les conséquences de l’absence de constitution d’avocat par la défenderesse ?

L’absence de constitution d’avocat par Madame [R] [W] a des conséquences sur la procédure de divorce.

Selon l’article 683 du Code de procédure civile :

« L’assignation doit être faite par un avocat, sauf dans les cas où la loi en dispose autrement. »

Cependant, l’article 414 du même code précise que :

« La partie qui n’a pas constitué avocat est réputée avoir été régulièrement assignée si elle a été informée de la procédure. »

Dans ce cas, bien que Madame [R] [W] n’ait pas constitué avocat, elle a été régulièrement assignée, ce qui rend la décision du tribunal réputée contradictoire.

Cela signifie que le tribunal peut statuer sur la demande de divorce même en l’absence de la défenderesse, à condition qu’elle ait été informée de la procédure.

Quelles sont les implications de la décision de débouter Monsieur [I] [K] de sa demande de divorce ?

La décision de débouter Monsieur [I] [K] de sa demande de divorce a plusieurs implications juridiques.

Tout d’abord, selon l’article 247 du Code civil :

« Le divorce ne peut être prononcé que si les conditions légales sont remplies. »

Le déboutement signifie que le tribunal a estimé que les conditions pour prononcer le divorce n’étaient pas réunies, ce qui peut être dû à un manque de preuve de l’altération définitive du lien conjugal.

De plus, cette décision peut avoir des conséquences sur les droits et obligations des époux, notamment en ce qui concerne les biens et les éventuelles prestations compensatoires.

Enfin, Monsieur [I] [K] a la possibilité de faire appel de cette décision, conformément à l’article 500 du Code de procédure civile, qui stipule que :

« Les décisions rendues en première instance peuvent faire l’objet d’un appel. »

Cela lui permettrait de contester la décision devant une juridiction supérieure.

TRIBUNAL
JUDICIAIRE DE
NANTES

———
[Adresse 10]
[Localité 7]
———

5ème chambre cab. C

JUGEMENT
du 15 Janvier 2025

minute n°

N° RG 23/01456 – N° Portalis DBYS-W-B7H-MEM3

————-

[I] [M] [K]

C/

[R] [W] épouse [K]

Art. 1107 CPC – Demande en divorce autre que par consentement mutuel

CE+CCC
Me Marie DROUET
CCC dossier
Le

JUGEMENT DU 15 JANVIER 2025

Juge aux Affaires Familiales :

Manuella BRIAND, Première Vice-Présidente

Greffier :

Anne BREGER

Débats en chambre du conseil à l’audience du 05 novembre 2024

Jugement prononcé à l’audience publique du 15 Janvier 2025

ENTRE :

[I] [M] [K]
né le [Date naissance 2] 1982 à [Localité 11]
[Adresse 5]
[Localité 8]

Comparant et plaidant par
Me Marie DROUET, avocat au barreau de NANTES
– 350

ET :

[R] [W] épouse [K]
née le [Date naissance 1] 1980 à [Localité 12] (THAILANDE)
[Adresse 4]
[Localité 6] (THAILANDE)

Non comparant

EXPOSE DU LITIGE

Monsieur [I] [K], de nationalité française, et Madame [R] [W], de nationalité thaïlandaise, se sont mariés le [Date mariage 3] 2015 devant l’officier d’état civil de [Localité 9] (MAINE-ET-LOIRE), sans avoir fait précéder leur union d’un contrat de mariage.

Aucun enfant n’est issu de cette union.

Par acte de commissaire de justice délivré le 21 mars 2023 et remis au greffe le 31 mars 2023, Monsieur [I] [K] a fait assigner Madame [R] [W] en divorce sur le fondement de articles 237 et 238 du Code civil, à l’audience d’orientation et sur les mesures provisoires du 14 septembre 2023. Il n’a pas sollicité des mesures provisoires.

Bien que régulièrement assignée selon les dispositions des articles 683 et suivants du code de procédure civile, Madame [R] [W] n’a pas constitué avocat.

Une première clôture de l’instruction de la procédure de divorce en première instance est intervenue le 03 octobre 2023 et l’audience de plaidoiries fixée au 07 novembre 2023.

A l’audience du 07 novembre 2023, l’ordonnance de clôture a été révoquée et l’affaire a été remise en état du 04 juin 2024 pour conclusions du demandeur.

Par conclusions signifiées le 17 avril 2024 auxquelles il convient de renvoyer pour un plus ample exposé des motifs, Monsieur [I] [K] demande de :
– constater que le demandeur a introduit sa demande aux fins de divorce sur le fondement des articles 237 et 238 du code civil ;
– prononcer le divorce des époux pour altération définitive du lien conjugal sur le fondement des articles 237 et 238 du code civil ;
– ordonner la mention du jugement à intervenir en marge des actes d’état civil ;
– dire que les époux reprendront l’usage de leur nom de famille et s’interdisent pour l’avenir d’user du nom de l’autre époux ;
– constater la révocation des avantages matrimoniaux consentis par l’un des époux envers l’autre ;
– constater que Monsieur [I] [K] a formulé une proposition de règlement des intérêts pécuniaires et patrimoniaux des époux ;
– fixer la date des effets du divorce au 31 juillet 2019, date de séparation effective des époux ;
– dire qu’il n’y a pas lieu à prestation compensatoire de part et d’autre.

La défenderesse, régulièrement assignée par acte du 21 mars 2023 en application des dispositions des articles 683 et suivants du code de procédure civile, n’a pas constitué avocat. La décision sera donc réputée contradictoire.

En application de l’article 455 du Code de procédure civile, il convient de renvoyer aux écritures de la partie demanderesse pour un plus ample exposé de ses prétentions et moyens.

La clôture de la procédure a été prononcée le 18 octobre 2024.

A l’audience du 05 novembre 2024, l’affaire a été mise en délibéré au 15 janvier 2025.

[DÉBATS NON PUBLICS – Motivation de la décision occultée]
PAR CES MOTIFS,

Statuant par mise à disposition au greffe, par décision réputée contradictoire et susceptible d’appel, après débats non publics,

DÉCLARE la présente juridiction compétente pour juger du présent litige et la loi française applicable à celui-ci ;

DEBOUTE Monsieur [I] [K] de sa demande tendant au prononcé du divorce des époux ;

CONDAMNE Monsieur [I] [K] aux dépens.

RAPPELLE qu’à défaut de signification dans les six mois de sa date, la présente décision sera non avenue ;

LA GREFFIÈRE LA JUGE AUX AFFAIRES FAMILIALES


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