Protection des droits des salariés et contestation d’un licenciement.

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Protection des droits des salariés et contestation d’un licenciement.

L’Essentiel : M. [Y] a été engagé le 4 janvier 2011 par Stradis, puis par Creapharm industry, où il était gestionnaire de stock. Le 24 janvier 2020, le syndicat CFDT a proposé sa candidature pour les élections au comité social et économique, mais cette liste a été annulée par le tribunal judiciaire de Reims le 14 février 2020. M. [Y] a été convoqué à un entretien préalable au licenciement le 27 juillet 2020 et a été licencié pour faute grave le 22 septembre 2020. Il a contesté ce licenciement pour harcèlement moral et discrimination syndicale, demandant sa nullité.

Engagement et poste de M. [Y]

M. [Y] a été engagé le 4 janvier 2011 par la société Stradis, qui a ensuite été remplacée par la société Creapharm industry. À la fin de sa relation de travail, il occupait le poste de gestionnaire de stock.

Liste de candidats pour les élections

Le 24 janvier 2020, le syndicat CFDT de la chimie et de l’énergie de Champagne-Ardenne a envoyé à la société une liste de candidats pour les élections au comité social et économique, incluant M. [Y] en tant que titulaire.

Annulation de la liste de candidatures

Le tribunal judiciaire de Reims a annulé cette liste de candidatures par un jugement rendu le 14 février 2020.

Convocation et licenciement de M. [Y]

Le 27 juillet 2020, M. [Y] a été convoqué à un entretien préalable à un éventuel licenciement. Il a été licencié pour faute grave le 22 septembre 2020, en raison de faits survenus le 28 mai 2020.

Actions en justice de M. [Y]

Invoquant un harcèlement moral et une discrimination syndicale, M. [Y] a saisi la juridiction prud’homale le 11 décembre 2020 pour demander la nullité de son licenciement, ou à défaut, de le déclarer sans cause réelle et sérieuse, ainsi que le paiement de diverses sommes à caractère indemnitaire et salarial.

Arguments en appel

En appel, M. [Y] a soutenu que son licenciement aurait dû être autorisé par l’inspecteur du travail et a demandé la nullité de son licenciement pour violation de son statut protecteur.

Examen des moyens

Concernant les premier, deuxième et quatrième moyens, il a été décidé qu’il n’y avait pas lieu de statuer par une décision spécialement motivée sur ces moyens, qui ne sont manifestement pas de nature à entraîner la cassation.

Q/R juridiques soulevées :

Quelles sont les implications juridiques du licenciement d’un salarié protégé ?

Le licenciement d’un salarié protégé, tel que défini par le Code du travail, soulève des questions juridiques importantes. Selon l’article L. 2411-1 du Code du travail, les représentants du personnel bénéficient d’une protection particulière contre le licenciement.

Cet article stipule que « tout licenciement d’un salarié protégé est soumis à l’autorisation de l’inspecteur du travail ».

Dans le cas présent, M. [Y] a été licencié sans que l’inspecteur du travail n’ait été consulté, ce qui pourrait constituer une violation de son statut protecteur.

Ainsi, le salarié peut demander la nullité de son licenciement en se fondant sur cette protection.

Il est donc essentiel de vérifier si les procédures légales ont été respectées avant de procéder à un licenciement d’un salarié bénéficiant d’une telle protection.

Quels sont les recours possibles en cas de licenciement abusif ?

En cas de licenciement abusif, le salarié a plusieurs recours possibles. Selon l’article L. 1235-1 du Code du travail, « le salarié peut demander la nullité de son licenciement ou, subsidiairement, la requalification de son licenciement en licenciement sans cause réelle et sérieuse ».

Dans le cas de M. [Y], il a saisi la juridiction prud’homale pour contester son licenciement, invoquant des faits de harcèlement moral et de discrimination syndicale.

L’article L. 1235-2 précise que « le juge peut ordonner la réintégration du salarié dans l’entreprise ou, à défaut, lui accorder des dommages et intérêts ».

Ces recours permettent au salarié de se défendre contre un licenciement qu’il considère comme injustifié et de demander réparation pour le préjudice subi.

Comment la jurisprudence interprète-t-elle la notion de faute grave ?

La notion de faute grave est définie par l’article L. 1234-1 du Code du travail, qui stipule que « le licenciement pour faute grave ne peut être prononcé que si les faits reprochés au salarié sont d’une gravité telle qu’ils rendent impossible le maintien du salarié dans l’entreprise ».

Dans le cas de M. [Y], son licenciement a été prononcé pour des faits commis le 28 mai 2020, mais il a contesté la qualification de faute grave.

La jurisprudence a établi que la faute grave doit être appréciée au regard des circonstances de l’affaire et des éléments de preuve fournis.

Il est donc crucial d’examiner si les faits reprochés à M. [Y] justifiaient réellement un licenciement pour faute grave, ou si d’autres éléments, tels que le harcèlement moral, pourraient avoir influencé la décision de l’employeur.

Quelles sont les conséquences d’une annulation de la liste des candidats aux élections professionnelles ?

L’annulation d’une liste de candidats aux élections professionnelles a des conséquences significatives sur la représentation des salariés. Selon l’article L. 2314-2 du Code du travail, « les élections des membres du comité social et économique doivent être organisées dans le respect des règles de représentativité ».

Dans le cas de M. [Y], la liste de candidatures a été annulée par le tribunal judiciaire, ce qui a pu affecter sa position en tant que salarié protégé.

Cette annulation peut également avoir des répercussions sur les droits des salariés à être représentés et à faire entendre leur voix au sein de l’entreprise.

Il est donc essentiel de respecter les procédures électorales et de garantir la validité des candidatures pour assurer une représentation équitable des salariés.

SOC.

CH9

COUR DE CASSATION
______________________

Audience publique du 22 janvier 2025

Rejet

M. HUGLO, conseiller doyen
faisant fonction de président

Arrêt n° 73 F-D

Pourvoi n° G 23-15.302

R É P U B L I Q U E F R A N Ç A I S E

_________________________

AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS
_________________________

ARRÊT DE LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE SOCIALE, DU 22 JANVIER 2025

M. [X] [Y], domicilié [Adresse 2], [Localité 4], a formé le pourvoi n° G 23-15.302 contre l’arrêt rendu le 8 mars 2023 par la cour d’appel de Reims (chambre sociale), dans le litige l’opposant à la société Creapharm Industry, société par actions simplifiée, dont le siège est [Adresse 1], [Localité 3], anciennement dénommée Stradis, défenderesse à la cassation.

Le demandeur invoque, à l’appui de son pourvoi, quatre moyens de cassation.

Le dossier a été communiqué au procureur général.

Sur le rapport de Mme Sommé, conseiller, les observations de la SARL Thouvenin, Coudray et Grévy, avocat de M. [Y], de la SCP Célice, Texidor, Périer, avocat de la société Creapharm Industry, après débats en l’audience publique du 11 décembre 2024 où étaient présents M. Huglo, conseiller doyen faisant fonction de président, Mme Sommé, conseiller rapporteur, Mme Bouvier, conseiller, et Mme Thuillier, greffier de chambre,

la chambre sociale de la Cour de cassation, composée des président et conseillers précités, après en avoir délibéré conformément à la loi, a rendu le présent arrêt.

Faits et procédure

1. Selon l’arrêt attaqué (Reims, 8 mars 2023) et les productions, M. [Y] a été engagé le 4 janvier 2011 par la société Stradis, aux droits de laquelle est venue la société Creapharm industry. Au dernier état de la relation de travail il occupait un poste de gestionnaire de stock.

2. Par lettre recommandée du 24 janvier 2020, le syndicat CFDT de la chimie et de l’énergie de Champagne-Ardenne a adressé à la société sa liste de candidats pour les élections au comité social et économique, sur laquelle figurait M. [Y] en qualité de titulaire.

3. Par jugement du 14 février 2020, le tribunal judiciaire de Reims a annulé cette liste de candidatures.

4. Le 27 juillet 2020, le salarié a été convoqué à un entretien préalable à un éventuel licenciement. Il a été licencié pour faute grave le 22 septembre 2020, pour des faits commis le 28 mai 2020.

5. Invoquant notamment un harcèlement moral et une discrimination syndicale, le salarié a saisi, le 11 décembre 2020, la juridiction prud’homale de demandes tendant à prononcer la nullité de son licenciement, subsidiairement à dire son licenciement sans cause réelle et sérieuse, et à condamner l’employeur au paiement de diverses sommes à caractère indemnitaire et salarial.

6. En cause d’appel, soutenant que son licenciement aurait dû être autorisé par l’inspecteur du travail, il a sollicité la nullité de son licenciement pour violation de son statut protecteur.

Examen des moyens

Sur les premier, deuxième et quatrième moyens

7. En application de l’article 1014, alinéa 2, du code de procédure civile, il n’y a pas lieu de statuer par une décision spécialement motivée sur ces moyens qui ne sont manifestement pas de nature à entraîner la cassation.

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