L’Essentiel : Le 14 janvier 2025, le tribunal judiciaire de Paris a été saisi par la SA Immobilière 3F pour un litige avec M. et Mme [W]. L’assignation, datée du 25 juillet 2024, visait la résiliation d’un bail et l’expulsion des époux. Bien que ces derniers aient réglé leur dette, la société a maintenu sa demande de condamnation aux dépens. Lors de l’audience, Mme [U] [W] a partagé des circonstances personnelles difficiles, tandis que M. [E] [W] était absent. Le tribunal a constaté le désistement de la société et a condamné les époux à verser 200 € pour les frais de justice.
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Contexte de l’affaireLe 14 janvier 2025, le tribunal judiciaire de Paris a été saisi par la SA Immobilière 3F concernant un litige avec M. [E] [W] et Mme [U] [W]. L’assignation, délivrée le 25 juillet 2024, visait à constater la résiliation d’un bail pour un logement situé à [Adresse 2] à [Localité 3], ainsi qu’à prononcer l’expulsion des époux et à les condamner à payer une somme due. Demandes de la société Immobilière 3FLa société Immobilière 3F a demandé la résiliation du bail conclu le 28 août 2020, en raison d’un commandement délivré le 14 mai 2024. Elle a également sollicité l’expulsion des époux [W] et le paiement d’une somme de 4795,41 € à la date du 30 juin 2024, ainsi qu’une indemnité d’occupation mensuelle. Réponse des époux [W]Les époux [W] ont réglé leur dette, ce qui a conduit la société Immobilière 3F à se désister de ses demandes de résiliation de bail et d’expulsion. Cependant, la société a maintenu sa demande de condamnation aux dépens et aux frais irrépétibles, en raison de la répétition de la procédure pour non-paiement de loyers. Éléments personnels des époux [W]Lors de l’audience, Mme [U] [W] a évoqué des circonstances personnelles difficiles, notamment la perte d’un enfant et un état de « burn out ». M. [E] [W] n’était pas présent ni représenté à l’audience. Décision du tribunalLe tribunal a constaté que les époux [W] avaient soldé leur dette et a pris acte du désistement de la société Immobilière 3F concernant ses demandes initiales. Il a condamné les époux à payer 200 € à la société en application de l’article 700 du code de procédure civile et aux dépens, incluant le coût du commandement de payer. |
Q/R juridiques soulevées :
Quelle est la portée de la résiliation du bail dans le cadre de la clause résolutoire ?La résiliation d’un bail par application de la clause résolutoire est régie par l’article 24 de la loi du 6 juillet 1989, qui stipule que : « Le bailleur peut résilier le contrat de location en cas de non-paiement des loyers et des charges aux échéances convenues, après avoir délivré un commandement de payer. » Dans cette affaire, la société Immobilière 3F a délivré un commandement de payer le 14 mai 2024, visant la clause résolutoire du bail conclu le 28 août 2020. Cette procédure est essentielle car elle permet au bailleur de mettre fin au contrat de location en cas de manquement du locataire. Cependant, il est important de noter que la résiliation n’est pas automatique et nécessite une décision judiciaire, sauf si le locataire a soldé sa dette, ce qui a été le cas ici. Quelles sont les conséquences d’un désistement de la demande de résiliation de bail ?Le désistement de la demande de résiliation de bail a des conséquences juridiques importantes. Selon l’article 399 du code de procédure civile : « Le désistement d’instance est un acte par lequel une partie renonce à poursuivre une action en justice. » Dans cette affaire, la société Immobilière 3F s’est désistée de ses demandes de constatation de la résiliation du bail, d’expulsion et de condamnation à payer la somme de 4795,41 €. Cela signifie que les époux [W] ne sont plus exposés à une résiliation de leur bail, ni à une expulsion, ce qui leur permet de continuer à occuper le logement. Le désistement a également pour effet de mettre fin à la procédure en ce qui concerne ces demandes, mais n’affecte pas les demandes de condamnation aux dépens et aux frais irrépétibles. Quelles sont les conditions d’application de l’article 700 du code de procédure civile ?L’article 700 du code de procédure civile prévoit que : « La partie qui perd le procès peut être condamnée à payer à l’autre partie une somme au titre des frais irrépétibles. » Dans cette décision, le tribunal a condamné solidairement les époux [W] à payer 200 € à la société Immobilière 3F en application de cet article. Il est important de noter que cette condamnation est fondée sur le principe que les frais engagés par une partie pour se défendre doivent être compensés, même si la demande principale a été abandonnée. Le juge dispose d’un pouvoir discrétionnaire pour déterminer le montant de cette somme, sans avoir à motiver sa décision, ce qui a été respecté dans cette affaire. Quelles sont les implications des dépens dans une procédure judiciaire ?Les dépens sont régis par l’article 695 du code de procédure civile, qui précise que : « Les dépens comprennent les frais de justice exposés par les parties, y compris les frais de signification et d’huissier. » Dans le jugement rendu, les époux [W] ont été condamnés aux dépens, ce qui inclut le coût du commandement de payer délivré le 14 mai 2024. Cette condamnation signifie que les époux [W] devront rembourser à la société Immobilière 3F les frais engagés pour la procédure, ce qui est une pratique courante dans les litiges locatifs. Les dépens sont donc une composante essentielle des conséquences financières d’une procédure judiciaire, et leur imposition vise à garantir que la partie qui a gagné le procès ne supporte pas seule les coûts de la procédure. |
JUDICIAIRE
DE PARIS [1]
[1] Copie conforme délivrée
le :
à : Monsieur [E] [W]
Madame [U] [W]
Copie exécutoire délivrée
le :
à : Maître Elisabeth WEILLER
Pôle civil de proximité
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PCP JCP ACR fond
N° RG 24/07457 – N° Portalis 352J-W-B7I-C5R5F
N° MINUTE : 3
JUGEMENT
rendu le 14 janvier 2025
DEMANDERESSE
S.A. IMMOBILIERE 3F,
[Adresse 1]
représentée par Maître Elisabeth WEILLER de la SCP MENARD – WEILLER, avocats au barreau de PARIS,
DÉFENDEURS
Monsieur [E] [W],
[Adresse 2]
non comparant, ni représenté
Madame [U] [W],
[Adresse 2]
comparante en personne
COMPOSITION DU TRIBUNAL
Xavier REBOUL, Vice-président, juge des contentieux de la protection
assisté de Aurélia DENIS, Greffier,
DATE DES DÉBATS
Audience publique du 12 décembre 2024
JUGEMENT
rendu par défaut et en dernier ressort prononcé par mise à disposition le 14 janvier 2025 par Xavier REBOUL, juge des contentieux de la protection assisté de Aurélia DENIS, Greffier
PCP JCP ACR fond – N° RG 24/07457 – N° Portalis 352J-W-B7I-C5R5F
Vu l’assignation du 25 juillet 2024, délivrée par la SA Immobilière 3F à M. [E] [W] et Mme [U] [W], dénoncée au représentant de l’Etat dans le département au moins six semaines avant la date de l’audience, reçue le 26 juillet 2024, par laquelle le tribunal judiciaire de Paris a été saisi aux fins de voir :
– constater la résiliation du bail du logement situé : [Adresse 2] à [Localité 3], conclu le 28 août 2020, par application de la clause résolutoire du bail, et ce après la délivrance le 14 mai 2024 d’un commandement visant cette clause,
– prononcer leur expulsion et celle de tous occupants de leur chef,
– les condamner solidairement à payer 4795,41 €, à la date du 30 juin 2024, outre une indemnité d’occupation mensuelle égale au montant du loyer, majoré de 50 %, des charges et 350 € en application de l’article 700 du code de procédure civile.
La société Immobilière 3F indique que les époux [W] ont soldé leur dette, mais maintient sa demande de condamnation aux frais irrépétibles et aux dépens, du fait qu’il s’agit de la deuxième procédure, pour non-paiement de loyers.
Mme [U] [W], présente à l’audience, indique avoir perdu un enfant et avoir été victime d’un « burn out ».
M. [E] [W] n’est pas présent, ni représenté.
La société Immobilière 3F se désiste de ses demandes de constater la résiliation du bail du 28 août 2020, d’expulsion, et de condamnation à payer 4795,41 €, à la date du 30 juin 2024, après que les époux [W] ont soldé leur dette, mais maintient sa demande de condamnation aux dépens et en application de l’article 700 du code de procédure civile.
Ne sont pas soumises à l’exigence d’une motivation, les décisions qui relèvent du pouvoir discrétionnaire du juge, notamment l’allocation de sommes pour frais irrépétibles.
Statuant publiquement par jugement mis à disposition au greffe, par défaut, et en dernier ressort,
CONSTATE que les époux [W] ont soldé leur dette ;
CONSTATE le désistement de la société Immobilière 3F de ses demandes de constatation de la résiliation du bail du 28 août 2020, d’expulsion et de condamnation à payer la somme de 4795,41 €, à la date du 30 juin 2024 ;
CONDAMNE solidairement les époux [W] à payer 200 € à la société Immobilière 3F, en application de l’article 700 du code de procédure civile ;
CONDAMNE solidairement les époux [W] aux dépens, comprenant le coût du commandement de payer du 14 mai 2024.
Le greffier, Le président
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