Maintien de l’hospitalisation sous contrainte pour troubles psychiques

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Maintien de l’hospitalisation sous contrainte pour troubles psychiques

L’Essentiel : Lors de l’audience publique, Monsieur [P] [M], représenté par Me Elodie GOIG, refuse de comparaître. La demande d’hospitalisation, initiée par la Directrice de la CLINIQUE DE [Localité 1], concerne des troubles du comportement observés chez Monsieur [P] [M], admis en soins psychiatriques sans consentement le 6 janvier 2025. Son état, marqué par des rires immotivés et un refus de dialogue, nécessite une évaluation approfondie. Les pièces de la procédure confirment le respect des dispositions légales. En conséquence, le juge autorise le maintien de l’hospitalisation complète sous contrainte, considérant que les conditions sont réunies.

Contexte de l’audience

Nous nous trouvons à l’hôpital, conformément à la convention signée avec l’A.R.S, statuant en audience publique, contradictoirement et en premier ressort. Monsieur [P] [M], régulièrement convoqué, refuse de comparaître et est représenté par Me Elodie GOIG, avocat au barreau de Toulouse. La Directrice de la CLINIQUE DE [Localité 1] ainsi qu’un tiers sont également absents, bien qu’ils aient été régulièrement convoqués.

Demande d’hospitalisation

La requête du 13 janvier 2025, initiée par la Directrice de la CLINIQUE DE [Localité 1], concerne Monsieur [P] [M], né le 5 janvier 1971. Les pièces annexées à la requête et les réquisitions écrites du Procureur de la République sont prises en compte. La loi n°2011-803 du 5 juillet 2011 relative aux droits et à la protection des personnes sous soins psychiatriques est également mentionnée, ainsi que les articles du Code de la Santé Publique.

Admission en soins psychiatriques

Monsieur [P] [M] a été admis en soins psychiatriques sans consentement à la demande d’un tiers, sur décision du directeur d’établissement, le 6 janvier 2025. Il a été conduit aux urgences suite à un appel du SAMU par des soignants d’un centre médico-psychologique. Des signes étranges ont été observés par ses proches, tels que des rires immotivés et un refus de toucher quoi que ce soit.

Évaluation clinique

Lors de l’entretien d’admission, Monsieur [P] [M] s’opposait passivement au dialogue, tournant le dos au personnel soignant et marmonnant des propos non intelligibles. Sa situation clinique nécessitait une évaluation approfondie en milieu hospitalier, car il ne semblait pas capable de reconnaître le caractère pathologique de son état.

Conclusion de la procédure

Les pièces de la procédure indiquent que les dispositions légales ont été respectées. Selon l’avis motivé du 13 janvier 2025, Monsieur [P] [M] présente des troubles du comportement, des hallucinations, un refus de soins et un déni de ses troubles. Les conditions pour maintenir la mesure de soins psychiatriques sans consentement sous forme d’hospitalisation complète sont réunies.

Décision du juge

La procédure est jugée régulière, et le maintien de l’hospitalisation complète sous contrainte de Monsieur [P] [M] est autorisé.

Q/R juridiques soulevées :

Quelles sont les conditions légales pour une hospitalisation psychiatrique sans consentement ?

L’hospitalisation psychiatrique sans consentement est régie par plusieurs dispositions légales, notamment la Loi n°2011-803 du 5 juillet 2011 et les articles L3211-12 et suivants du Code de la Santé Publique.

Selon l’article L3211-12 du Code de la Santé Publique :

« L’hospitalisation sans consentement est possible lorsque la personne présente des troubles mentaux qui nécessitent des soins et qu’elle est dans l’impossibilité de consentir à ces soins. »

Il est également précisé que :

« L’hospitalisation doit être décidée par le directeur de l’établissement de santé, sur demande d’un tiers ou d’un médecin, et doit être justifiée par l’état de santé du patient. »

Dans le cas de Monsieur [P] [M], les éléments cliniques observés, tels que les troubles du comportement, les hallucinations et le refus de soins, justifient la mesure d’hospitalisation sans consentement.

Quels sont les droits du patient lors d’une hospitalisation sans consentement ?

Les droits des patients hospitalisés sans consentement sont protégés par la Loi n°2011-803 et les articles R3211-7 et suivants du Code de la Santé Publique.

L’article R3211-7 stipule que :

« Toute personne hospitalisée sans son consentement doit être informée de ses droits, notamment le droit de contester son hospitalisation devant le juge. »

De plus, l’article R3211-8 précise que :

« Le patient a le droit d’être assisté par un avocat lors de la procédure de contestation de son hospitalisation. »

Dans le cas présent, bien que Monsieur [P] [M] ait refusé de comparaître, il était représenté par un avocat, ce qui garantit le respect de ses droits.

Quelles sont les procédures à suivre pour prolonger une hospitalisation sans consentement ?

La prolongation d’une hospitalisation sans consentement doit suivre une procédure précise, conformément aux articles L3211-12 et suivants du Code de la Santé Publique.

L’article L3211-13 indique que :

« L’hospitalisation sans consentement peut être prolongée après une évaluation médicale qui atteste de la nécessité de maintenir le patient en soins. »

Il est également stipulé que :

« Le juge des libertés et de la détention doit être saisi pour valider cette prolongation, et le patient doit être informé de cette démarche. »

Dans le cas de Monsieur [P] [M], l’avis motivé du 13 janvier 2025 a permis de constater que les conditions pour le maintien de l’hospitalisation étaient réunies, justifiant ainsi la décision du juge.

COUR D’APPEL DE TOULOUSE
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE TOULOUSE
ORDONNANCE

N° De MINUTE N° RG 25/00064 – N° Portalis DBX4-W-B7J-TV4J
Le 14 Janvier 2025

Nous, Catherine ESTEBE, Juge délégué au Tribunal judiciaire de TOULOUSE, assistée de Virginie BASTIER, Greffier,

Nous trouvant à l’hôpital [2] conformément à la convention signée avec L’A.R.S, statuant en audience publique, contradictoirement et en premier ressort ;

En l’absence de Monsieur [P] [M] (refus de comparaître), régulièrement convoqué, représenté par Me Elodie GOIG, avocat au barreau de Toulouse ;
En l’absence de Madame la Directrice de CLINIQUE DE [Localité 1], régulièrement convoquée ;
En l’absence du tiers, régulièrement avisé ;

Vu la requête du 13 Janvier 2025 à l’initiative de Madame la Directrice de CLINIQUE DE [Localité 1] concernant Monsieur [P] [M] né le 05 Janvier 1971 ;
Vu les pièces annexées et répertoriées sous bordereau joint ;
Vu les réquisitions écrites de Monsieur le Procureur de la République ;

Vu la Loi n°2011-803 du 5 juillet 2011 relative aux droits et à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques et aux modalités de leur prise en charge ;
Vu les articles L3211-12 et suivants et R3211-7 et suivants du Code de la Santé Publique ;

Monsieur [P] [M] a été admis en soins psychiatriques sans consentement à la demande d’un tiers, sur décision du directeur d’établissement et dans le cadre de la procédure d’urgence, le 6 janvier 2025. Il a été conduit aux urgences dans les suites d’un appel SAMU de soignants d’un centre médico psychologique de [Localité 3]. Le patient présente, depuis plusieurs mois, des signes étranges à la maison, repérés par les proches : rires immotivés, parle seul, refuse de toucher quoi que ce soit (il serait rentré dans l’ambulance avec de nombreuses précautions pour ne rien toucher). Pendant l’entretien d’admission, il s’opposait passivement au dialogue, tournait le dos au personnel soignant, les mains dans les poches, en fixant la vitre, se retournant à deux reprises en marmonnant des propos non intelligibles. La situation clinique nécessitait une poursuite de l’évaluation en milieu hospitalier, le patient ne semblant pas en capacité de repérer le caractère pathologique des éléments susvisés.

Au regard des pièces de la procédure, il est relevé que les dispositions légales ont été respectées.

Selon l’avis motivé du 13 janvier 2025 accompagnant la saisine du Juge, Monsieur [P] [M] présente à ce jour des troubles du comportement avec une décompensation psychique, des soliloquies, des hallucinations acoustico-verbales, un automatisme mental, un refus de soins et un déni des troubles.

Les conditions apparaissent ainsi en l’état réunies pour que la mesure de soins psychiatriques sans consentement sous la forme d’une hospitalisation complète se poursuive.

PAR CES MOTIFS

Constatons que la procédure est régulière.
Autorisons le maintien de l’hospitalisation complète sous contrainte de Monsieur [P] [M].

Le Greffier Le Juge


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