Prolongation de la rétention administrative : conditions et droits des personnes concernées

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Prolongation de la rétention administrative : conditions et droits des personnes concernées

L’Essentiel : La personne retenue a été informée de ses droits conformément au Code de l’entrée et du séjour des étrangers. Lors de l’audience, le juge a examiné la légalité de la rétention, confirmant la régularité de la procédure. Il a noté que la personne avait été pleinement informée de ses droits et avait la possibilité de les faire valoir. La décision de prolonger la rétention pour trente jours a été motivée par la nécessité d’exécuter la mesure d’éloignement. L’ordonnance est susceptible d’appel, et des informations sur l’assistance juridique et consulaire ont été fournies.

Contexte de la rétention

La personne retenue a été informée de ses droits conformément au Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile. Lors de l’audience publique, plusieurs avocats ont été présents, dont Me Catherine AYMARD, désignée d’office pour assister la personne retenue, et Me ISCEN, représentant le Préfet des Yvelines.

Examen de la légalité de la rétention

Le juge a rappelé qu’il doit se prononcer sur la légalité de la rétention, indépendamment de tout recours contre la décision de placement. Après avoir examiné le dossier, il a constaté que la procédure était recevable et régulière. Selon l’article L. 743-11, aucune irrégularité antérieure à l’audience ne pouvait être soulevée lors de la seconde prolongation de la rétention.

Information sur les droits de la personne retenue

Il a été établi que la personne retenue avait été pleinement informée de ses droits dès son placement et qu’elle avait eu la possibilité de les faire valoir depuis son arrivée au centre de rétention. Les documents nécessaires à son identification ont été demandés au consulat de Guinée, mais la mesure d’éloignement n’a pas pu être exécutée en raison du défaut de délivrance de ces documents.

Décision de prolongation de la rétention

La décision de prolonger la rétention a été motivée par la nécessité de permettre l’exécution de la mesure d’éloignement. Le juge a donc ordonné une deuxième prolongation de la rétention de la personne retenue pour une durée de trente jours, à compter du 13 janvier 2025.

Voies de recours et droits de la personne retenue

L’ordonnance est susceptible d’appel devant le premier président de la cour d’appel de Paris dans les 24 heures suivant sa notification. La personne retenue a également été informée de ses droits, notamment la possibilité de demander l’assistance d’un interprète, d’un avocat, ou de communiquer avec son consulat. Des informations sur les organisations pouvant intervenir dans les lieux de rétention ont également été fournies.

Q/R juridiques soulevées :

Quelle est la légalité de la rétention administrative selon le Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile ?

La légalité de la rétention administrative est encadrée par plusieurs articles du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile.

En particulier, l’article L. 743-11 stipule que « à peine d’irrecevabilité, prononcée d’office, aucune irrégularité antérieure à l’audience relative à la première prolongation de la rétention ne peut être soulevée lors de l’audience relative à la seconde prolongation ».

Cela signifie que le juge, en tant que gardien de la liberté individuelle, doit se prononcer sur la légalité de la rétention en tenant compte uniquement des éléments pertinents à l’audience en cours.

De plus, l’article L. 744-2 précise que « le juge doit s’assurer que la personne retenue a été informée de ses droits et qu’elle a la possibilité de les faire valoir ».

Ainsi, la procédure de rétention doit être régulière et respecter les droits de la personne retenue, ce qui a été confirmé par le juge dans la décision rendue.

Quels sont les droits de la personne retenue en matière de rétention administrative ?

Les droits de la personne retenue sont clairement énoncés dans le Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile.

Selon l’article L. 744-1, « la personne retenue a le droit d’être assistée par un avocat, d’obtenir l’assistance d’un interprète, et de communiquer avec son consulat ou toute personne de son choix ».

De plus, l’article L. 744-3 stipule que « la personne retenue peut demander à tout moment qu’il soit mis fin à sa rétention par simple requête, motivée et signée, adressée au magistrat du siège ».

Ces droits garantissent que la personne retenue puisse exercer ses recours et bénéficier d’une assistance adéquate tout au long de la procédure de rétention.

Il est également important de noter que la personne retenue peut contacter des organisations compétentes pour visiter les lieux de rétention, comme le Contrôleur général des lieux de privation de liberté ou le Défenseur des droits.

Quelles sont les conséquences d’une prolongation de la rétention administrative ?

La prolongation de la rétention administrative a des conséquences significatives pour la personne concernée.

L’article L. 743-10 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile précise que « la rétention ne peut être prolongée que si elle est nécessaire à l’exécution de la mesure d’éloignement ».

Dans le cas présent, le juge a décidé de prolonger la rétention de M. [P] [X] pour une durée de trente jours, en raison de l’impossibilité d’exécuter la mesure d’éloignement en raison du défaut de délivrance des documents de voyage par le consulat.

Cette décision est prise dans le but de permettre à l’administration de poursuivre le processus d’identification et d’éloignement, ce qui est conforme à l’article L. 743-9 qui stipule que « la rétention doit être proportionnée à l’objectif poursuivi ».

Il est également important de noter que la décision de prolongation est susceptible d’appel, ce qui permet à la personne retenue de contester cette mesure devant le premier président de la cour d’appel de Paris.

Annexe TJ Meaux – (rétentions administratives)
N° RG 25/00140 Page
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE MEAUX
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CONTENTIEUX DE LA RETENTION ADMINISTRATIVE
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[Adresse 17]
Ordonnance statuant sur la deuxième prolongation
d’une mesure de rétention administrative

Ordonnance du 13 Janvier 2025
Dossier N° RG 25/00140

Nous, Catherine MORIN, magistrat du siège au tribunal judiciaire de Meaux, assisté de Romane HUAN, greffier ;

Vu les articles L 742-2, L 742-4, R 741-1, R 741-2, R 742-1 à R 743-9 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile ;

Vu l’arrêté pris le 14 décembre 2024 par le préfet des YVELINES faisant obligation à M. [P] [X] de quitter le territoire français ;

Vu la décision de placement en rétention administrative prise le 14 décembre 2024 par le PRÉFET DES YVELINES à l’encontre de M. [P] [X], notifiée à l’intéressé le 14 décembre 2024 à 15h43 ;

Vu l’ordonnance rendue le 19 décembre 2024 par le magistrat du siège de MEAUX prolongeant la rétention administrative de M. [P] [X] pour une durée de vingt six jours à compter du 18 décembre 2024, décision dont la déclaration d’appel a été rejetée par le premier président de la cour d’appel de PARIS le 21 décembre 2024 ;

Vu la requête du PRÉFET DES YVELINES datée du 12 janvier 2025, reçue et enregistrée le 12 janvier 2025 à 08h52 au greffe du tribunal, tendant à la prolongation pour une durée de trente jours supplémentaires, à compter du 13 janvier 2025, la rétention administrative de :

Monsieur [P] [X], né le 09 Avril 2003 à [Localité 22] (GUINEE), de nationalité Guinéenne

Vu l’extrait individualisé du registre prévu par l’article L. 744-2 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile ;

En l’absence du procureur de la République régulièrement avisé par le greffier, dès réception de la requête, de la date, de l’heure, du lieu et de l’objet de la présente audience ;

Après avoir, en audience publique, rappelé à la personne retenue les droits qui lui sont reconnus par le Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile, puis entendu en leurs observations, moyens et arguments :
– Me Catherine AYMARD, avocat de permanence au barreau de Meaux désigné d’office à la demande de la personne retenue pour l’assister ;
– Me ISCEN (cabinet CENTAURE), avocat représentant le PRÉFET DES YVELINES ;
– M. [P] [X];

Annexe TJ Meaux – (rétentions administratives)
N° RG 25/00140 Page

MOTIFS DE LA DÉCISION

Attendu qu’indépendamment de tout recours contre la décision de placement, le juge doit se prononcer en tant que gardien de la liberté individuelle sur la légalité de la rétention ;

Attendu qu’après examen des éléments du dossier tels que complétés ou éclairés à l’audience contradictoirement, la procédure contrôlée est recevable et régulière ;

Attendu que selon l’article L. 743-11 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile, à peine d’irrecevabilité, prononcée d’office, aucune irrégularité antérieure à l’audience relative à la première prolongation de la rétention ne peut être soulevée lors de l’audience relative à la seconde prolongation ;

Attendu qu’il ressort de l’examen des pièces jointes à la requête et des mentions figurant au registre prévu à l’article L. 744-2 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile que la personne retenue, pleinement informée de ses droits lors la notification de son placement, n’a cessé d’être placée en état de les faire valoir depuis de son arrivée au lieu de rétention ;

Attendu qu’il ressort des pièces jointes à la requête et des débats que malgré les diligences de l’administration entreprises concomitamment au placement en rétention et poursuivies depuis sans défaillance, la mesure d’éloignement n’a pu être exécutée en raison du défaut de délivrance des documents de voyage par le consulat dont relève la personne retenue ; que la saisine du consulat de GUINEE a été accompagnée de l’envoi d’une carte d’identité consulaire attestant de la nationalité de l’intéressé; qu’à ce stade le processus d’identification se poursuit, le consulat ayant été relancé le 7 janvier 2025;

Attendu que la deuxième prolongation de la rétention étant de nature à permettre l’exécution de la mesure d’éloignement, il convient, par conséquent, de faire droit à la requête et de prolonger la rétention de la personne retenue ;

PAR CES MOTIFS,

DÉCLARONS la requête recevable et la procédure régulière ;

ORDONNONS une deuxième prolongation de la rétention de M. [P] [X], au centre de rétention administrative n° [19] (77) ou dans tout autre centre ne dépendant pas de l’administration pénitentiaire, pour une durée de trente jours à compter du 13 janvier 2025 ;

Prononcé publiquement au palais de justice [Localité 21], le 13 Janvier 2025 à 11h30.

Le greffier, Le juge,

qui ont signé l’original de l’ordonnance.

Pour information :

– La présente ordonnance est susceptible d’appel devant le premier président de la cour d’appel de Paris dans les 24 heures de sa notification. Le délai d’appel qui expirerait normalement un samedi, un dimanche ou un jour férié ou chômé, est prorogé jusqu’au premier jour ouvrable suivant. Le premier président est saisi par une déclaration écrite motivée, transmise par tout moyen au greffe de la cour d’appel de Paris (Service des étrangers – Pôle 1 Chambre 11), notamment par télécopie au [XXXXXXXX03] ou par courriel à l’adresse [Courriel 18]. Cet appel n’est pas suspensif. L’intéressé est maintenu à disposition de la justice jusqu’à l’audience qui se tiendra à la cour d’appel.
– Vous pouvez, pendant toute la durée de votre rétention, demander l’assistance d’un interprète, d’un avocat ainsi que d’un médecin, et communiquer avec votre consulat ou toute personne de votre choix.
– Vous avez également le droit de contacter toute organisation et instance nationale, internationale ou non gouvernementale compétente pour visiter les lieux de rétention, notamment :
• le Contrôleur général des lieux de privation de liberté ([Adresse 12] ; www.cglpl.fr ; tél. : [XXXXXXXX05] ; fax : [XXXXXXXX02]) ;
• le Défenseur des droits ([Adresse 15] ; tél. : [XXXXXXXX08]) ;
• France Terre d’Asile ([Adresse 13] ; tél. : [XXXXXXXX04]) ;
• Forum Réfugiés Cosi ([Adresse 14] ; tél. : [XXXXXXXX07]) ;
• Médecins sans frontières – MSF ([Adresse 16] ; tél. : [XXXXXXXX01]).
– France Terre d’Asile association indépendante de l’administration présente dans chacun des centres de rétention [Localité 21] (Tél. France Terre d’Asile [20] : [XXXXXXXX010] / [XXXXXXXX011] – Tél. France Terre d’Asile [19] : [XXXXXXXX09] / [XXXXXXXX06]), est à la disposition des retenus, sans formalité, pour les aider dans l’exercice effectif de leurs droits, aux heures d’accueil précisées par le règlement intérieur.
– Vous pouvez aussi demander, à tout moment, qu’il soit mis fin à votre rétention par simple requête, motivée et signée, adressée au magistrat du siège par tout moyen, accompagnée de toutes les pièces justificatives.

Reçu, le 13 janvier 2025, dans une langue comprise, notification orale des motifs et du dispositif de la présente ordonnance, avec remise d’une copie intégrale, information des voies de recours et de leurs incidences, ainsi que rappel des droits pouvant être exercés pendant le maintien en rétention.
La personne retenue,

Reçu copie intégrale de la présente ordonnance le 13 janvier 2025.
L’avocat du PRÉFET DES YVELINES,

Reçu copie intégrale de la présente ordonnance le 13 janvier 2025.
L’avocat de la personne retenue,


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