Hospitalisation sans consentement : enjeux de la protection des personnes atteintes de troubles mentaux.

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Hospitalisation sans consentement : enjeux de la protection des personnes atteintes de troubles mentaux.

L’Essentiel : Monsieur [G] [L], né le 18 mars 1990, est hospitalisé sans consentement au CHU de [Localité 2] depuis le 30 décembre 2024, suite à une demande d’un tiers en raison de son état de santé mentale. Le 6 janvier 2025, le Directeur de l’établissement a saisi le tribunal pour un contrôle de l’hospitalisation. Lors de l’audience du 9 janvier, Monsieur [G] [L] a reconnu la nécessité d’un traitement, sans contester ses troubles, mais a souhaité une réévaluation en milieu ouvert. Le tribunal a confirmé la mesure d’hospitalisation complète, considérant que les conditions légales étaient remplies.

Contexte de l’hospitalisation

Monsieur [G] [L], né le 18 mars 1990, est hospitalisé sans consentement au CHU de [Localité 2] depuis le 30 décembre 2024. Cette admission a été décidée en urgence par le Directeur de l’établissement à la demande d’un tiers, en raison de l’état de santé mentale du patient.

Procédure judiciaire

Le 6 janvier 2025, le Directeur de l’établissement a saisi le tribunal pour un contrôle de la mesure d’hospitalisation complète. Une audience publique a eu lieu le 9 janvier 2025, où Monsieur [G] [L] a comparu, assisté par son avocat, Me Fahd MIHIH. Le Procureur de la République a exprimé des observations écrites favorables à la poursuite de la mesure, bien qu’il soit absent lors de l’audience.

Évaluation médicale

Selon l’article L.3212-1 du Code de la Santé publique, l’hospitalisation sans consentement est justifiée si les troubles mentaux rendent impossible le consentement du patient et nécessitent des soins immédiats. Un certificat médical du 30 décembre 2024 a décrit l’état de Monsieur [G] [L] comme étant marqué par une agitation psycho-motrice majeure et des comportements impulsifs, justifiant ainsi son hospitalisation.

État de santé et traitement

Un avis médical du 6 janvier 2025 a souligné la persistance des troubles du comportement et une minimisation de la gravité de l’état du patient. La sœur de Monsieur [G] [L] a rapporté une efficacité partielle du traitement, avec une réapparition des symptômes. Le médecin a recommandé un ajustement du traitement, indiquant que le patient n’était pas en mesure de consentir aux soins.

Position du patient

Lors de l’audience, Monsieur [G] [L] a reconnu la nécessité d’un traitement sans contester ses troubles. Bien qu’il ne demande pas la levée de la mesure de contrainte, il a exprimé le souhait d’une réévaluation de sa situation en milieu ouvert.

Décision du tribunal

Le tribunal a constaté que les conditions légales pour l’hospitalisation sans consentement étaient remplies et demeuraient valables. Il a ordonné la poursuite de la mesure sous la forme d’une hospitalisation complète, sans donner suite à la demande de mainlevée.

Voies de recours

La décision est susceptible d’appel dans un délai de 10 jours devant le Premier Président de la Cour d’Appel de Nîmes. Cet appel ne suspend pas l’exécution de la décision, sauf demande expresse du Procureur de la République.

Q/R juridiques soulevées :

Quelles sont les conditions légales pour une hospitalisation sans consentement selon le Code de la Santé Publique ?

Selon l’article L.3212-1 du Code de la Santé publique, une personne atteinte de troubles mentaux ne peut être admise en soins psychiatriques sans son consentement que si deux conditions sont remplies :

1° Ses troubles rendent impossible son consentement ;

2° Son état impose des soins immédiats, assortis soit d’une surveillance médicale constante justifiant une hospitalisation complète, soit d’une surveillance médicale régulière justifiant une prise en charge sous une autre forme.

Ces dispositions visent à protéger les droits des patients tout en garantissant leur sécurité et celle des autres.

Il est donc essentiel que l’hospitalisation sans consentement soit justifiée par des éléments médicaux clairs, comme cela a été le cas pour Monsieur [G] [L], dont l’état nécessitait une prise en charge immédiate.

Quels sont les droits du patient lors d’une hospitalisation sans consentement ?

Le Code de la Santé publique, notamment à travers l’article L.3212-2, stipule que toute personne hospitalisée sans son consentement doit être informée de ses droits, y compris le droit de contester cette mesure.

Le patient a le droit d’être assisté par un avocat, comme cela a été le cas pour Monsieur [G] [L], qui était représenté par Me Fahd MIHIH.

De plus, l’article L.3212-4 précise que le patient peut demander un contrôle judiciaire de la mesure d’hospitalisation.

Il est également important de noter que la décision d’hospitalisation doit être réévaluée régulièrement pour s’assurer qu’elle reste justifiée, ce qui a été fait dans le cas présent.

Comment se déroule le contrôle de la mesure d’hospitalisation complète ?

Le contrôle de la mesure d’hospitalisation complète est prévu par l’article L.3212-5 du Code de la Santé publique.

Ce contrôle peut être demandé par le directeur de l’établissement, comme cela a été fait dans le cas de Monsieur [G] [L], ou par le patient lui-même.

L’audience doit se tenir dans un délai raisonnable, permettant ainsi d’examiner la nécessité de maintenir la mesure.

Lors de cette audience, le tribunal évalue les éléments médicaux et les témoignages pour déterminer si les conditions d’hospitalisation sans consentement sont toujours remplies.

Dans le cas de Monsieur [G] [L], les certificats médicaux ont confirmé la persistance de ses troubles, justifiant ainsi la poursuite de l’hospitalisation.

Quelles sont les conséquences d’un appel contre la décision d’hospitalisation ?

L’article L.3212-6 du Code de la Santé publique précise que la décision d’hospitalisation sans consentement est susceptible d’appel.

Cet appel doit être formé dans un délai de 10 jours suivant la notification de la décision.

Il est important de noter que, selon l’article L.3212-7, l’appel ne suspend pas l’exécution de la décision, sauf demande expresse du Procureur de la République.

Cela signifie que même si un appel est interjeté, la mesure d’hospitalisation peut continuer à s’appliquer jusqu’à ce qu’une décision soit rendue par la cour d’appel.

Dans le cas de Monsieur [G] [L], il a été informé de son droit d’appel, ce qui lui permet de contester la décision s’il le souhaite.

ORDONNANCE DU : 09 Janvier 2025
DOSSIER N° : N° RG 25/00016 – N° Portalis DBX2-W-B7J-K2JG

TRIBUNAL JUDICIAIRE DE NIMES
magistrat du tribunal judiciaire de NIMES

ORDONNANCE
En matière de soins sans consentement

Nous, Patricia ANDREAU, première vice-présidente, magistrat du tribunal judiciaire de NIMES, , siégeant à l’Annexe du tribunal judiciaire du CHU de [Localité 2] assisté de Madame RAMILLON, Greffier ,

Vu la procédure concernant :

Monsieur [G] [L]
né le 18 Mars 1990 à
[Adresse 1]
[Localité 2]

actuellement hospitalisé sans consentement au CHU de [Localité 2] depuis le 30 décembre 2024;

Vu la décision portant admission en soins psychiatriques prise le 30 décembre 2024 en urgence par Monsieur le Directeur de l’Etablissement à la demande d’un tiers ;

Vu la saisine en date du 06 Janvier 2025 de Monsieur le Directeur de l’Etablissement hospitalier tendant au contrôle de la mesure d’hospitalisation complète ;

Vu le dossier prévu à l’article R 3211-11 du Code de la Santé Publique ;

Vu l’audience publique en date du 09 Janvier 2025 tenue à l’Annexe du tribunal judiciaire du CHU de [Localité 2] à laquelle a comparu le patient

Monsieur [G] [L] , dûment avisé,

assisté représenté par Me Fahd MIHIH, avocat commis d’office ;

Vu les observations écrites de Monsieur le Procureur de la République, favorable à la poursuite de la mesure, absent à l’audience ;

MOTIFS

Selon l’article L.3212-1 du Code de la Santé publique, une personne atteinte de troubles mentaux ne peut être admise en soins psychiatriques sans son consentement sur la décision du directeur d’un établissement psychiatrique que si :
1° Ses troubles rendent impossible son consentement ;
2° son état impose des soins immédiats assortis soit d’une surveillance médicale constante justifiant une hospitalisation complète, soit d’une surveillance médicale régulière justifiant une prise en charge sous une autre forme.

Monsieur [G] [L] a été hospitalisé sans son consentement au vu du certificat médical établi par le Docteur [Z] [P] en date du 30 décembre 2024 faisant état de “agitation psycho-motrice majeure, a tout cassé chez lui, menace de sauter du 4ème étage, impulsivité ++, passe du coq à l’âne ++” état nécessitant une prise en charge médicale ;

Monsieur [G] [L] a été maintenu en hospitalisation complète au regard du certificat médical établi par le docteur [X] [K] en date du 2 janvier 2025;

Aux termes de l’avis motivé du [V] [N] en date du 6 janvier 2025, ce médecin indique : “persistance d’une minimisation des troubles du comportement ayant motivé son admission, à savoir la destruction de son appartement. La soeur du patient décrit une efficacité très partielle du traitement avec une réapparition de la symptomatologie en fin de dose. Au vu de ces éléments, nous sommes en train d’adapter le traitmeent pour mettre en place un autre antipsychotique pour une meilleure efficacité. L’insight de Monsieur [L] est très médiocre. Il ne comprend pas l’hospitalisation actuelle, la rationnalise par une problématique de serrure uniquement. Il n’est actuellement pas en capacité de consentir aux soins”, et qu’en conséquence, la mesure de soins psychiatriques sans consentement avec hospitalisation à temps complet doit se poursuivre ;

Lors de l’audience, Monsieur [G] [L] s’est exprimé . Par la voie de son conseil, il a fait valoir qu’il ne nie pas la nécessité d’un traitement et qu’il ne conteste pas ses troubles. L’évènement qui l’a conduit au CHU a mis en évidence sans doute une moindre efficacité de son traitement. Il ne sollicite pas vraiment sa sotrie de cette mesure de contrainte mais demande si=on itragation en milieu ouvert.

Il résulte des éléments médicaux versés au soutien de la requête et des débats, que les troubles mentaux décrits aux certificats médicaux rappelés ci-dessus sont persistants à ce jour et rendent impossible son consentement sur la durée.

L’état de la personne nécessite une surveillance médicale constante justifiant une hospitalisation complète.

P A R C E S M O T I F S

Statuant publiquement et en premier ressort ;

Vu les articles L 3212-1 et suivants du code de la santé publique;

Disons que les conditions légales de l’hospitalisation sans consentement de Monsieur [G] [L] sont remplies depuis son admission et demeurent remplies à ce jour.

Disons n’y avoir lieu à ordonner la mainlevée de cette mesure.

Ordonnons la poursuite de la mesure sous la forme d’une hospitalisation complète

La présente ordonnance est susceptible d’appel dans les 10 jours de sa notification devant le Premier Président de la Cour d’Appel de NÎMES. Cet appel ne suspend pas l’exécution de la présente décision sauf demande expresse de Monsieur le Procureur de la République formulée dans le délai de 6 h.

Fait en notre Cabinet au Palais de Justice de NIMES le 09 Janvier 2025.

Le Greffier La Présidente

Copie de la présente ordonnance a été adressée par mail à Monsieur le Directeur de l’Etablissement

Copie de la présente ordonnance a été portée à la connaissance de Monsieur [G] [L] par notification et remise d’une copie par l’intermédiaire du Directeur de l’Etablissement

Copie de la présente Ordonnance a été adressée par mail à l’avocat

Copie de la présente Ordonnance a été adressée par lettre simple au tiers demandeur

Monsieur le Procureur de la république a été avisé par mail de la présente décision

Le 09 Janvier 2025
Le Greffier


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