Isolement hospitalier : enjeux de la protection des patients et des droits individuels

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Isolement hospitalier : enjeux de la protection des patients et des droits individuels

L’Essentiel : Monsieur [E] [T], hospitalisé sans consentement depuis le 4 janvier 2025, a été placé à l’isolement pour prévenir un risque de dommage. Le directeur de l’établissement a saisi la juridiction le 6 janvier, demandant le maintien de cette mesure, soutenue par un avis médical indiquant des troubles psychiatriques graves. Le juge a statué par voie écrite, ordonnant la poursuite de l’isolement pour éviter tout acte hétéro ou auto-agressif. La décision, notifiée le 8 janvier, est susceptible d’appel dans les 24 heures, avec les frais pris en charge par le trésor public.

Contexte de l’affaire

Monsieur [E] [T], né le 20 août 1986, est actuellement hospitalisé sans consentement au Centre Hospitalier Universitaire de [Localité 2] depuis le 4 janvier 2025. Il a été placé à l’isolement à partir de cette même date à 22 heures.

Saisine du directeur d’établissement

Le directeur de l’établissement a saisi la juridiction le 6 janvier 2025, demandant le maintien de la mesure d’isolement. Cette demande s’appuie sur les dispositions de l’article R 3211-33-1 du Code de la santé publique.

Procédure judiciaire

La décision a été prise sans audience, conformément à l’article L 3211-12-2 du Code de la santé publique, qui permet au juge de statuer par voie écrite. L’avis du procureur de la République a également été pris en compte, conformément à l’article 431 alinéa 2 du code de procédure civile.

Évaluation médicale

Monsieur [E] [T] a été placé à l’isolement pour prévenir un dommage immédiat ou imminent. Selon l’avis du docteur [F] [X] du 6 janvier 2025, le patient présente des troubles nécessitant cette mesure. Il souffre d’une pathologie psychiatrique chronique et se trouve en phase d’excitation psychomotrice, avec une agitation persistante malgré les traitements en cours.

Décision du juge

Le juge a ordonné la poursuite de la mesure d’isolement, considérant qu’elle est indispensable pour prévenir tout risque de passage à l’acte hétéro ou auto-agressif. La décision a été prise en référence aux articles L 3222-5-1 et R 3211-32 du Code de la santé publique.

Voies de recours et frais

La présente ordonnance est susceptible d’appel dans les 24 heures suivant sa notification devant le Premier Président de la Cour d’Appel de Nîmes. Les frais éventuels de l’instance seront pris en charge par le trésor public, conformément à l’article R 93-2 du Code de Procédure Pénale.

Notification de la décision

La décision a été notifiée au directeur de l’établissement et à Monsieur [E] [T] le 8 janvier 2025. Le procureur de la République a également été informé par courriel de cette décision le même jour.

Q/R juridiques soulevées :

Quelle est la procédure d’appel en matière criminelle selon le code de procédure pénale ?

L’article 380-14 du code de procédure pénale précise les modalités de l’appel en matière criminelle.

Cet article stipule que :

« L’appel est formé par déclaration au greffe de la cour d’assises ou par lettre recommandée avec demande d’avis de réception. »

Il est important de noter que l’appel doit être interjeté dans un délai de dix jours à compter du prononcé de la décision.

De plus, l’article 380-21 précise que :

« La cour d’assises statue en appel sur les faits et sur la peine. »

Cela signifie que la cour d’assises a le pouvoir de réexaminer tant les éléments de fait que la sanction infligée lors du premier jugement.

Ainsi, la cour d’assises de la Côte-d’Or a été désignée pour statuer sur l’appel, conformément aux dispositions légales en vigueur.

Quelles sont les compétences de la cour d’assises en matière d’appel ?

La cour d’assises, en tant que juridiction d’appel, a des compétences spécifiques définies par le code de procédure pénale.

L’article 380-21, déjà mentionné, indique que :

« La cour d’assises statue en appel sur les faits et sur la peine. »

Cela signifie que la cour d’assises peut réexaminer les preuves présentées lors du premier procès et évaluer si la décision initiale était justifiée.

En outre, la cour d’assises a la possibilité de modifier la peine prononcée, en l’aggravant ou en l’atténuant, selon les circonstances du dossier.

Il est également important de souligner que la cour d’assises est composée de jurés et de magistrats professionnels, ce qui lui confère une légitimité particulière dans le traitement des affaires criminelles.

Quel est le rôle de la Cour de cassation dans le cadre de cette décision ?

La Cour de cassation, dans le cadre de cette décision, joue un rôle de contrôle de la légalité des décisions rendues par les juridictions inférieures.

Elle ne rejuge pas les faits, mais vérifie si le droit a été correctement appliqué.

La décision de désigner la cour d’assises de la Côte-d’Or pour statuer en appel est une application des principes de la procédure pénale.

La Cour de cassation s’assure que les articles 380-14 et 380-21 du code de procédure pénale ont été respectés dans le processus d’appel.

Ainsi, la Cour de cassation garantit le bon fonctionnement de la justice pénale en veillant à ce que les droits des parties soient préservés tout au long de la procédure.

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COUR D’APPEL DE NIMES
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE NIMES

MAGISTRAT DU SIÈGE DU TRIBUNAL JUDICIAIRE

REQUÊTE : N° RG 25/00017 – N° Portalis DBX2-W-B7J-K2JO

ORDONNANCE DU 08 JANVIER 2025
SUR REQUÊTE EN MATIÈRE D’ISOLEMENT

Nous, Amélie PATRICE, vice-présidente, magistrat du siège du tribunal judiciaire de NIMES, statuant au Tribunal judiciaire de Nîmes, assistée de Madame RAMILLON, Greffier,

Dans l’instance concernant :

Monsieur [E] [T]
né le 20 Août 1986 à [Localité 2]
[Adresse 1]
[Localité 2]

actuellement hospitalisé sans consentement au Centre Hospitalier Universitaire de [Localité 2] depuis le 04 janvier 2025, et placé à l’isolement depuis le 04 janvier 2025 à 22 heures 00 ;

Vu la saisine du directeur d’établissement du Centre Hospitalier Universitaire de [Localité 2] en date du 06 Janvier 2025, tendant au maintien de la mesure d’isolement ;

Vu les pièces prévues à l’article R 3211-33-1 du Code de la santé publique transmises par le Directeur du Centre Hospitalier Universitaire de [Localité 2] ;

Vu l’article L 3211-12-2 du code de la santé publique permettant juge de statuer sans audience selon une procédure écrite;

Vu l’avis écrit de Monsieur le procureur de la République conformément à l’article 431 alinéa 2 du code de procédure civile ;

MOTIFS DE LA DECISION

Attendu que Monsieur [E] [T] a été placé à l’isolement à compter du 04 janvier 2025 à 22 heures ;

Attendu qu’aux termes de l’article L 3222-5-1 du code de la santé publique, il ne peut être procédé aux mesures d’isolement et de contention que pour prévenir un dommage immédiat ou imminent pour le patient ou autrui, sur décision motivée d’un psychiatre et uniquement de manière adaptée, nécessaire et proportionnée au risque après évaluation du patient. Leur mise en œuvre doit faire l’objet d’une surveillance stricte, somatique et psychiatrique, confiée par l’établissement à des professionnels de santé désignés à cette fin et tracée dans le dossier médical ;

Attendu qu’aux termes de l’avis du docteur [F] [X] en date du 06 janvier 2025, Monsieur [E] [T] présente des troubles nécessitant de prévenir un dommage immédiat ou imminent et qu’en conséquence la mesure doit se poursuivre ; qu’il est en effet indiqué que le patient souffre d’une pathologie psychiatrique chronique, et qu’il est “actuellement en phase d’excitation psychomotrice, possiblement d’étiologie mixte toxique + décompensation de sa pathologie. Ce jour, malgré les traitements psychotropes en place, il persiste une agitation, une dangerosité non négligeable. Ceci justifie le maintien de la mesure d’isolement physique”. Le maintien de la mesure d’isolement apparaît donc indispensable, face à l’échec des thérapeutiques alternatives, afin de prévenir un passage à l’acte hétéro ou auto-agressif.

P A R C E S M O T I F S

Statuant en notre cabinet et en premier ressort ;

Vu l’article L 3222-5-1 et R 3211-32 du code de la santé publique ;

Ordonnons la poursuite de la mesure d’isolement dont fait actuellement l’objet Monsieur [E] [T] ;

La présente ordonnance est susceptible d’appel dans les 24 heures de sa notification devant le Premier Président de la Cour d’Appel de Nïmes.

Disons que les frais éventuels de l’instance seront pris en charge par le trésor public conformément aux dispositions de l’article R 93-2 du Code de Procédure Pénale

Fait en notre cabinet le 08 Janvier 2025 à 12 heures 02 ;

Le Greffier La Présidente

Copie de la présente ordonnance a été adressée par courriel à Monsieur le Directeur de l’Etablissement
Le 08 Janvier 2025
Le Greffier

Copie de la présente ordonnance a été portée à la connaissance de Monsieur [E] [T] par notification et remise d’une copie par l’intermédiaire du Directeur de l’Etablissement
Le 08 Janvier 2025
Le Greffier

Monsieur le Procureur de la république a été avisé par courriel de la présente décision
Le 08 Janvier 2025
Le Greffier


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