Prolongation de la rétention administrative : conditions et enjeux de l’ordre public.

·

·

Prolongation de la rétention administrative : conditions et enjeux de l’ordre public.

L’Essentiel : Monsieur [B] est en rétention administrative depuis le 9 novembre 2024, avec deux prolongations précédentes. La préfecture de la Gironde a demandé une troisième prolongation, justifiant son besoin par l’absence de documents nécessaires de la part du consulat sénégalais. Toutefois, la préfecture n’a pas prouvé que ces documents seraient délivrés rapidement. De plus, elle a évoqué des infractions passées de Monsieur [B], notamment une condamnation pour violences conjugales, le qualifiant de menace pour l’ordre public. Le tribunal a finalement ordonné une prolongation de quinze jours, avec notification des droits de l’intéressé, y compris le droit à l’assistance juridique.

Contexte de la rétention administrative

Monsieur [B] est en rétention administrative depuis le 9 novembre 2024, ayant déjà subi deux prolongations de sa rétention, d’abord pour 26 jours, puis pour 30 jours. La préfecture de la Gironde a sollicité une troisième prolongation, invoquant des raisons spécifiques prévues par le Code de l’Entrée et du Séjour des Étrangers et du Droit d’Asile.

Demande de prolongation par la préfecture

La préfecture a justifié sa demande de prolongation en affirmant que la décision d’éloignement de Monsieur [B] n’avait pu être exécutée en raison du défaut de délivrance des documents nécessaires par le consulat sénégalais. Cependant, il a été noté que la préfecture n’a pas suffisamment prouvé que la délivrance de ces documents interviendrait à bref délai.

Évaluation de la menace pour l’ordre public

La préfecture a également soutenu que Monsieur [B] constituait une menace pour l’ordre public, citant plusieurs infractions passées, dont une condamnation récente à six mois d’emprisonnement pour violences conjugales. Ces éléments ont été jugés suffisants pour établir un comportement délictueux.

Décision du tribunal

En conséquence, le tribunal a ordonné la prolongation de la rétention administrative de Monsieur [B] pour une durée maximale de quinze jours, à compter du 8 janvier 2025. La décision a été rendue en audience publique, avec la possibilité pour l’intéressé de contester cette décision par voie d’appel dans les 24 heures suivant son prononcé.

Notification et droits de l’intéressé

Monsieur [B] a été informé de ses droits, notamment la possibilité de demander l’assistance d’un interprète, d’un médecin, ou d’un avocat, ainsi que de communiquer avec son consulat et une personne de son choix. La décision a été notifiée aux parties concernées, y compris au procureur de la République et à la préfecture.

Q/R juridiques soulevées :

Quelles sont les bases légales du divorce dans cette affaire ?

Le divorce dans cette affaire est prononcé sur le fondement des articles 237 et suivants du Code civil.

L’article 237 du Code civil stipule que :

« Le divorce peut être demandé par l’un des époux en raison de l’altération définitive du lien conjugal. »

Cette disposition permet à un époux de demander le divorce lorsque la vie commune est devenue impossible, ce qui est le cas ici, comme l’indique le jugement.

De plus, l’article 238 précise que :

« L’altération définitive du lien conjugal est constatée lorsque les époux ne vivent plus ensemble depuis au moins deux ans. »

Dans cette affaire, le juge a constaté que les conditions étaient remplies pour prononcer le divorce, ce qui a conduit à la décision de mettre fin à l’union.

Quelles sont les conséquences patrimoniales du divorce selon le jugement ?

Le jugement rappelle que le divorce emporte des conséquences patrimoniales importantes, notamment en ce qui concerne les effets du divorce sur le plan patrimonial entre les époux.

L’article 262 du Code civil précise que :

« Le divorce produit des effets dans les rapports pécuniaires et patrimoniaux entre époux. »

Dans cette affaire, le juge a décidé que les effets du divorce sur le plan patrimonial seraient reportés à la date du 29 janvier 2022.

Cela signifie que les conséquences financières du divorce ne prendront effet qu’à cette date, ce qui peut avoir des implications sur la gestion des biens et des dettes des époux.

Comment se déroule la liquidation des intérêts patrimoniaux après le divorce ?

Le jugement indique qu’il n’y a pas lieu à ordonner la liquidation et le partage des intérêts pécuniaires et patrimoniaux des époux.

L’article 1359 du Code civil stipule que :

« Les époux peuvent convenir de la liquidation de leurs intérêts patrimoniaux. »

Le juge rappelle que les parties doivent procéder amiablement aux opérations de compte, liquidation et partage de leurs intérêts patrimoniaux.

En cas de litige, elles peuvent saisir le juge aux affaires familiales par assignation en partage, conformément aux règles définies par les articles 1359 et suivants du Code de procédure civile.

Quelles sont les implications du jugement sur les dépens ?

Le jugement précise que chacune des parties conservera la charge de ses propres dépens.

L’article 696 du Code de procédure civile dispose que :

« La partie qui succombe est condamnée aux dépens. »

Dans cette affaire, le juge a décidé que chaque époux supporterait ses propres frais de justice, ce qui est une pratique courante dans les affaires de divorce lorsque les parties ne parviennent pas à un accord amiable sur les dépens.

Cela signifie que les frais engagés par chaque partie pour le divorce ne seront pas partagés, ce qui peut avoir un impact sur les finances de chaque époux après la séparation.

COUR D’APPEL
D’ORLEANS

TRIBUNAL JUDICIAIRE
D’ORLEANS

Rétention administrative

N° RG 25/00086 – N° Portalis DBYV-W-B7J-G7SD
Minute N°25/00040

ORDONNANCE
ORDONNANCE DE TROISIEME PROLONGATION DE LA RETENTION ADMINISTRATIVE

rendue le 08 Janvier 2025

Le 08 Janvier 2025

Devant Nous, Stéphanie DE PORTI, Juge au Tribunal judiciaire d’ORLEANS,

Assistée de Carol-Ann COQUELLE, Greffier,

Etant en audience publique, au Palais de Justice,

Vu la requête motivée du représentant de la PREFECTURE DE LA GIRONDE en date du 07 Janvier 2025, reçue le 07 Janvier 2025 à 12h05 au greffe du Tribunal,

Vu l’ordonnance du magistrat du siège du Tribunal judiciaire d’ORLEANS en date du 13 novembre 2024 ordonnant la prolongation du maintien en rétention administrative de l’intéressé.

Vu l’ordonnance du magistrat du siège du Tribunal judiciaire d’ORLEANS en date du 9 décembre 2025 ordonnant la prolongation du maintien en rétention administrative de l’intéressé.

Vu les avis donnés à Monsieur [M] [T] [B], à la PREFECTURE DE LA GIRONDE, au Procureur de la République, à Me Chloé BEAUFRETON, avocat choisi ou de permanence,

Vu notre note d’audience de ce jour

COMPARAIT CE JOUR :

Monsieur [M] [T] [B]
né le 17 Février 1992 à [Localité 2] (SENEGAL) (ETRANGER)
de nationalité Sénégalaise

Assisté de Me Chloé BEAUFRETON, avocat choisi, qui a pu consulter la procédure, ainsi que l’intéressé.

En l’absence de la PREFECTURE DE LA GIRONDE, dûment convoqué.

Mentionnons que Monsieur [M] [T] [B] n’a pas souhaité avoir recours à un interprète

En l’absence du Procureur de la République, avisé ;

Mentionnons que PREFECTURE DE LA GIRONDE, le Procureur de la République dudit tribunal, l’intéressé et son conseil ont été avisés, dès réception de la requête, de la date et l’heure de la présente audience par le greffier.

Mentionnons que les pièces de la procédure ont été mises à la disposition de l’intéressé et du conseil.

Vu les dispositions des articles L.741-1 et suivants du Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile

Après avoir entendu :

Me Chloé BEAUFRETON en ses observations.

M. [M] [T] [B] en ses explications.

MOTIFS DE LA DECISION

Aux termes de l’article L.742-5 du code de l’entré et du séjour des étrangers et du droit d’asile, « A titre exceptionnel, le magistrat du siège du tribunal judiciaire peut à nouveau être saisi aux fins de prolongation du maintien en rétention au-delà de la durée maximale de rétention prévue à l’article L. 742-4, lorsqu’une des situations suivantes apparait dans les quinze derniers jours :
1° L’étranger a fait obstruction à l’exécution d’office de la décision d’éloignement ;
2° L’étranger a présenté, dans le seul but de faire échec à la décision d’éloignement :
a) une demande de protection contre l’éloignement au titre du 5° de l’article L. 631-3 ;
b) ou une demande d’asile dans les conditions prévues aux articles L. 754-1 et L. 754-3 ;
3° La décision d’éloignement n’a pu être exécutée en raison du défaut de délivrance des documents de voyage par le consulat dont relève l’intéressé et qu’il est établi par l’autorité administrative compétente que cette délivrance doit intervenir à bref délai.
Le juge peut également être saisi en cas d’urgence absolue ou de menace pour l’ordre public.
L’étranger est maintenu en rétention jusqu’à ce que le juge ait statué.
Si le juge ordonne la prolongation de la rétention, celle-ci court à compter de l’expiration de la dernière période de rétention pour une nouvelle période d’une durée maximale de quinze jours.
Si l’une des circonstances mentionnées aux 1°, 2° ou 3° ou au septième alinéa du présent article survient au cours de la prolongation exceptionnelle ordonnée en application de l’avant-dernier alinéa, elle peut être renouvelée une fois, dans les mêmes conditions. La durée maximale de la rétention n’excède alors pas quatre-vingt-dix jours. »

En application de l’article 6 du code de procédure civile, il incombe à la préfecture d’alléguer les faits propres à fonder sa demande.

Le magistrat du siège du tribunal judiciaire peut ainsi, à titre exceptionnel et dans les seules hypothèses précitées, ordonner une nouvelle prolongation de la rétention pour un délai maximal de 15 jours, renouvelable une fois.

Monsieur [B] est en rétention administrative depuis le 9 novembre 2024 et a déjà fait l’objet d’une première prolongation de cette rétention pour une durée de 26 jours par décision magistrat du siège du tribunal judiciaire en date du 13 novembre 2024, d’une deuxième prolongation de la rétention pour un délai de 30 jours par une décision en date du 9 décembre 2024.

Conformément aux dispositions de l’article L.742-5 précité, une troisième prolongation de la rétention administrative ne peut être sollicitée par la préfecture et ordonnée par le magistrat du siège du tribunal judiciaire qu’à titre exceptionnel et uniquement dans les cas limitativement énumérés par cet article.

Sur la délivrance d’un document de voyage à bref délai :

La préfecture de la Gironde sollicite une troisième prolongation de la mesure de rétention alléguant que la décision d’éloignement n’a pu être exécutée en raison du défaut de délivrance des documents nécessaire à son éloignement par le consulat dont il relève et dont la délivrance devrait intervenir à bref délai.

Il sera rappelé que l’administration doit justifier que la délivrance d’un document de voyage par le consulat intervienne à bref délai.

En l’espèce, depuis le placement en rétention administrative de l’intéressé, la préfecture a sollicité le consulat du Sénégal, en vue de l’identification et de la délivrance d’un laissez-passer.

La préfecture a certes adressé une relance le 6 janvier 2025 au service compétent mais cette seule relance ne permet nullement d’établir que les autorités consulaires sénégalaises puissent délivrer un laissez-passer consulaire.

Dès lors, il n’est nullement démontré que la délivrance des documents de voyages par un consulat devrait intervenir à bref délai.

La prolongation ne saurait donc être ordonnée sur le fondement du 3° de l’article susvisé.

Sur la menace pour l’ordre public :

La préfecture de la Gironde sollicite une troisième prolongation de la mesure de rétention alléguant que Monsieur [B] constituerait une menace pour l’ordre public.

En l’espèce, il ressort des pièces accompagnant la requête préfectorale que, l’intéressé a fait l’objet de plusieurs signalisations pour diverses infractions, et a été condamné à 6 mois d’emprisonnement ferme pour des faits de violences conjugales lors d’une audience de comparution immédiate en août 2024. Il était sortant de prison au moment de son placement en rétention administrative. Au regard de ces éléments, et cette condamnation récente pour des faits graves, l’intéressé présente un comportement délictueux constitutif d’une menace pour l’ordre public.

En conséquence, il y a lieu de faire droit à la demande de prolongation sur le fondement de l’article L.742-5 du CESEDA et d’ordonner la prolongation de sa rétention administrative.

PAR CES MOTIFS

Ordonnons la prolongation du maintien de Monsieur [M] [T] [B] dans les locaux non pénitentiaires pour un délai maximum de QUINZE JOURS à compter du 8 janvier 2025.

Notifions que la présente décision est susceptible d’être contestée par la voie de l’appel interjeté dans les 24 heures du prononcé de la présente ordonnance, devant le Premier Président de la Cour d’Appel d’ORLEANS ([Courriel 1]), et par requête motivée.

Rappelons à Monsieur [M] [T] [B] que dès le début du maintien en rétention, il peut demander l’assistance d’un interprète, d’un médecin, d’un conseil et peut, s’il le désire, communiquer avec son consulat et avec une personne de son choix.

Décision rendue en audience publique le 08 Janvier 2025 à

Le Greffier Le Juge

Reçu notification et copie de la présente ordonnance le 08 Janvier 2025 à ‘ORLEANS

L’INTERESSE L’AVOCAT

Copie de la présente décision est transmise par courriel au procureur de la République, au Tribunal Administratif d’Orléans, à la Préfecture dePREFECTURE DE LA GIRONDE et au CRA d’[Localité 3].


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Chat Icon