Caducité partielle et conséquences sur la signification des actes procéduraux

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Caducité partielle et conséquences sur la signification des actes procéduraux

L’Essentiel : Le 24 décembre 2024, Me [M] [D] a signalé qu’il n’avait pas signifié la déclaration d’appel à Messieurs [N] et [I], précisant que cela n’affecterait pas l’appel contre Monsieur [F]. Cependant, l’appelant a manqué le délai de l’article 906-1 du code de procédure civile, qui expirait le 11 décembre 2024. En conséquence, la caducité de la déclaration d’appel a été prononcée pour Messieurs [N] et [I], tandis que l’instance se poursuit pour Monsieur [F]. Cette ordonnance peut être contestée devant la Cour dans un délai de 15 jours. La décision a été rendue à Lyon, le 08 janvier 2025.

Contexte de l’affaire

Le 24 décembre 2024, Me [M] [D] a notifié un message indiquant qu’il n’avait pas signifié la déclaration d’appel à Messieurs [N] et [I]. Il a précisé que la caducité partielle de la déclaration d’appel ne poserait pas de problème pour la poursuite de l’appel dirigé contre Monsieur [F], pour lequel toutes les démarches nécessaires avaient été effectuées.

Non-respect des délais

L’appelant n’a pas respecté le délai imparti par l’article 906-1 du code de procédure civile pour signifier la déclaration d’appel à Messieurs [N] et [I]. Ce délai devait être respecté au plus tard le 11 décembre 2024 à minuit.

Décision judiciaire

En conséquence, la décision a été prise de prononcer la caducité de la déclaration d’appel uniquement à l’encontre de Messieurs [H] [N] et [R] [I]. L’instance d’appel se poursuit cependant concernant Monsieur [K] [F], qui est l’intimé constitué.

Voies de recours

Il a été rappelé que la présente ordonnance peut être contestée devant la Cour par simple requête dans un délai de 15 jours à compter de sa date.

Date et lieu de la décision

Cette décision a été rendue à Lyon, le 08 janvier 2025, par le Greffier et le Président.

Q/R juridiques soulevées :

Quelle est la compétence du juge judiciaire en matière de maintien en zone d’attente ?

Le juge judiciaire a une compétence limitée en matière de maintien en zone d’attente aéroportuaire. Selon les articles L. 342-1 et L. 342-10 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile, le maintien en zone d’attente au-delà de quatre jours peut être autorisé par le juge, mais uniquement pour vérifier l’exercice effectif des droits reconnus à l’étranger.

L’article L. 342-1 stipule que :

« Le maintien en zone d’attente au-delà de quatre jours à compter de la décision initiale peut être autorisé, par le juge statuant sur l’exercice effectif des droits reconnus à l’étranger, pour une durée qui ne peut être supérieure à huit jours. »

De plus, l’article L. 342-10 précise que :

« L’existence de garanties de représentation de l’étranger n’est pas à elle seule susceptible de justifier le refus de prolongation de son maintien en zone d’attente. »

Ainsi, le juge judiciaire ne peut pas contrôler la décision de refus d’entrée sur le territoire, qui relève de la compétence exclusive du juge administratif. Son rôle se limite à s’assurer que les droits de la personne en zone d’attente sont respectés, notamment en ce qui concerne l’accès à un interprète, à la nourriture, et à un téléphone.

Quelles sont les conditions pour prolonger le maintien en zone d’attente ?

Pour prolonger le maintien en zone d’attente, le juge doit s’assurer que les conditions prévues par le Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile sont respectées. En particulier, il doit vérifier que le maintien ne porte pas atteinte aux droits de l’étranger.

L’article L. 342-1 mentionne que le juge peut autoriser le maintien au-delà de quatre jours, mais il doit le faire en tenant compte des droits de l’individu. Cela implique que le juge doit examiner si les droits fondamentaux de l’étranger sont respectés durant son maintien.

En effet, le juge ne doit pas se prononcer sur des éléments tels que la possibilité d’hébergement ou l’absence de risque migratoire, car cela relèverait d’une appréciation sur le refus d’entrée, ce qui excède sa compétence.

Il est donc essentiel que le juge se concentre sur les droits de la personne retenue, comme le droit à un traitement humain et à des conditions de détention dignes.

Quelles sont les conséquences d’une décision de refus de maintien en zone d’attente ?

La décision de refus de maintien en zone d’attente a des conséquences directes sur la situation de l’étranger concerné. Si le juge décide de ne pas prolonger le maintien, l’administration doit restituer à l’intéressé l’intégralité de ses affaires personnelles, y compris ses documents de voyage.

L’ordonnance du tribunal judiciaire de Bobigny a rappelé cette obligation en précisant que :

« L’administration doit restituer à l’intéressé l’intégralité de ses affaires personnelles, y compris son passeport et ses documents de voyage. »

En cas de prolongation, comme cela a été ordonné dans l’affaire de M. Xsd [G] [E], l’étranger peut être maintenu en zone d’attente pour une durée supplémentaire, mais cela doit toujours se faire dans le respect de ses droits.

Il est également important de noter que l’ordonnance n’est pas susceptible d’opposition, mais un pourvoi en cassation peut être formé par l’étranger ou l’autorité administrative, dans un délai de deux mois suivant la notification de l’ordonnance.

COUR D’APPEL DE LYON

8ème chambre

ORDONNANCE DE CADUCITÉ PARTIELLE

(Art. 906-1 du code de procédure civile)

N° RG 24/08345 – N° Portalis DBVX-V-B7I-P7J5

Affaire : Appel Arrêt Référé, origine Tribunal de proximité de VILLEURBANNE, décision attaquée en date du 10 Octobre 2024, enregistrée sous le n° 1224000045

Monsieur [J] [S]

[Adresse 7]

[Localité 5] / FRANCE

Représentant : Me Adleine BOUDJEMAA, avocat au barreau de LYON

APPELANT

Monsieur [K] [F]

[Adresse 2]

[Localité 6]

Représentant : Me Solenne MORIZE de la SELARL AADSSI MORIZE AVOCATS, avocat au barreau de LYON

Monsieur [H] [N]

[Adresse 1]

[Localité 4] / FRANCE

Monsieur [R] [I]

[Adresse 3]

[Localité 8] / FRANCE

INTIMÉS

Nous, Bénédicte BOISSELET, Président de chambre, assisté de William BOUKADIA, Greffier,

Vu la déclaration d’appel notifiée par Me [M] [D] via RPVA le 31 octobre 2024, à l’encontre de l’ordonnance de référé rendue par le tribunal de proximité de Villeurbanne le 10 octobre 2024, enregistrée sous le n°12-24-000045,

Vu l’enrôlement de cet appel au répertoire général sous le numéro N° RG 24/08345 – N° Portalis DBVX-V-B7I-P7J5,

Vu l’avis de fixation de l’affaire à bref délai, et l’ordonnance du Président de chambre notifiés par le greffe à Me [M] [D] via RPVA le 21 novembre 2024, conformément à l’article 906 du code de procédure civile,

Vu la demande d’observations sur l’éventuelle caducité partielle de la déclaration d’appel pour défaut de signification de la déclaration d’appel dans le délai légal, à Messieurs [N] et [I], intimés non constitués, adressée par le greffe via RPVA à Me [M] [D] via RPVA le 13 décembre 2024,

Vu le message en réponse du 24 décembre 2024 notifié par Me [M] [D], indiquant n’avoir effectivement pas fait signifier la déclaration d’appel à Messieurs [N] et [I] et que la caducité partielle ne devrait entraîner aucune difficulté quant à la poursuite de l’appel exclusivement dirigé contre Monsieur [F], pour lequel toutes les diligences nécessaires ont été accomplies.
Attendu que l’appelant n’a pas procédé à la signification de la déclaration d’appel à Messieurs [N] et [I] dans le délai imparti par l’article 906-1 du code de procédure civile, soit au plus tard le 11 décembre 2024 à minuit.
PAR CES MOTIFS

Vu l’article 906-1 du code de procédure civile,

Prononçons la caducité de la déclaration d’appel uniquement à l’encontre de Monsieur [H] [N] et de Monsieur [R] [I],

Disons que l’instance d’appel se poursuit concernant Monsieur [K] [F], intimé constitué,

Rappelons que la présente ordonnance pourra être déférée à la Cour par simple requête dans les 15 jours à compter de sa date.

Fait à Lyon, le 08 Janvier 2025

Le Greffier Le Président


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