Résiliation de bail commercial et effets de la clause résolutoire en cas de loyers impayés

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Résiliation de bail commercial et effets de la clause résolutoire en cas de loyers impayés

L’Essentiel : Le 4 juin 2020, la Mutuelle d’action sociale des finances publiques a signé un bail commercial avec la société Niwood, qui a ensuite cédé son droit au bail à Hollywood. En raison de loyers impayés, un commandement de payer a été délivré le 3 juin 2024, entraînant une assignation devant le tribunal. Lors de l’audience du 2 décembre 2024, Hollywood n’a pas constitué avocat, ce qui a conduit à une décision contradictoire. Le tribunal a constaté la clause résolutoire, ordonnant l’expulsion de Hollywood et condamnant cette dernière à payer les arriérés locatifs ainsi que les dépens.

Contexte du litige

Par acte du 4 juin 2020, la Mutuelle d’action sociale des finances publiques a conclu un bail commercial avec la société Niwood pour des locaux situés à [Adresse 2] et [Adresse 1] à [Localité 5], pour une durée de neuf ans et un loyer annuel de 22 800 €. Le 10 décembre 2021, Niwood a cédé son droit au bail à la société Hollywood. Cependant, des loyers sont restés impayés.

Commandement de payer

Le bailleur a délivré un commandement de payer à Hollywood le 3 juin 2024, réclamant 25 561,63 € pour l’arriéré locatif au 21 mai 2024. En réponse, la Mutuelle d’action sociale des finances publiques a assigné Hollywood devant le tribunal judiciaire de Paris le 12 septembre 2024, demandant la constatation de la clause résolutoire, l’expulsion de Hollywood, la séquestration du mobilier, et le paiement d’une somme provisionnelle de 28 041,32 €.

Audience et absence de défense

Lors de l’audience du 2 décembre 2024, la Mutuelle a maintenu ses prétentions. Hollywood, bien que régulièrement assignée, n’a pas constitué avocat, entraînant une décision réputée contradictoire. Aucun créancier n’était inscrit sur le fonds de commerce de Hollywood.

Acquisition de la clause résolutoire

Le tribunal a examiné la demande de constatation de la clause résolutoire. Selon l’article 834 du code de procédure civile, le président peut ordonner des mesures en référé en cas d’urgence. La clause résolutoire stipule que la résiliation du bail intervient un mois après un commandement de payer resté infructueux. Le commandement a été jugé régulier et a précisé les montants dus.

Résiliation du bail

La Mutuelle a exercé ses droits légitimes face à un locataire en défaut de paiement. Le tribunal a constaté que la clause résolutoire était acquise, entraînant la résiliation du bail de plein droit. L’expulsion de Hollywood a été ordonnée en cas de non-restitution volontaire des lieux.

Indemnité d’occupation et provision

Le tribunal a rappelé que, suite à la résiliation, Hollywood devait une indemnité d’occupation. La demande de provision pour l’arriéré locatif a été jugée non sérieusement contestable, et Hollywood a été condamnée à payer 25 492,11 € pour les loyers et charges dus au 30 août 2024.

Condamnation aux dépens

Hollywood a également été condamnée aux dépens, y compris les frais de commandement et d’assignation. En vertu de l’article 700 du code de procédure civile, le tribunal a accordé 1 000 € à la Mutuelle pour couvrir ses frais.

Décision finale

Le tribunal a statué en faveur de la Mutuelle, constatant l’acquisition de la clause résolutoire, ordonnant l’expulsion de Hollywood, et condamnant cette dernière à payer les sommes dues ainsi que les dépens. La décision est exécutoire à titre provisoire.

Q/R juridiques soulevées :

Quelles sont les conditions d’acquisition de la clause résolutoire dans un bail commercial ?

La clause résolutoire dans un bail commercial est régie par l’article L. 145-41 du code de commerce, qui stipule que :

« Toute clause insérée dans le bail prévoyant la résiliation de plein droit ne produit effet qu’un mois après un commandement demeuré infructueux. Le commandement doit, à peine de nullité, mentionner ce délai. »

Pour qu’une clause résolutoire soit acquise, plusieurs conditions doivent être remplies :

1. **Commandement de payer** : Un commandement de payer doit être délivré au locataire, mentionnant le montant dû et le délai d’un mois pour s’acquitter de cette somme.

2. **Inexécution** : Le locataire doit avoir manqué à son obligation de paiement dans le délai imparti.

3. **Absence de contestation sérieuse** : Le bailleur doit prouver que le défaut de paiement est manifestement fautif et que la clause résolutoire est claire et sans ambiguïté.

Ainsi, dans le cas présent, la Mutuelle d’action sociale des finances publiques a respecté ces conditions en délivrant un commandement de payer, et la société Hollywood n’a pas réglé les sommes dues dans le délai d’un mois, ce qui a conduit à l’acquisition de la clause résolutoire.

Quels sont les effets de la résiliation de plein droit d’un bail commercial ?

La résiliation de plein droit d’un bail commercial entraîne plusieurs conséquences, notamment :

1. **Perte de la qualité de locataire** : Le locataire perd son droit d’occupation des lieux loués, ce qui signifie qu’il doit restituer les locaux au bailleur.

2. **Indemnité d’occupation** : Selon l’article 1728 du code civil, le locataire est tenu de payer le loyer jusqu’à la résiliation effective du bail. Après cette résiliation, il doit verser une indemnité d’occupation.

3. **Expulsion** : En cas de non-restitution des lieux, le bailleur peut demander l’expulsion du locataire, comme le prévoit l’article 835 alinéa 1er du code de procédure civile, qui permet au président du tribunal d’ordonner des mesures conservatoires.

Dans le cas présent, la société Hollywood doit non seulement restituer les locaux, mais elle est également redevable d’une indemnité d’occupation calculée sur la base du loyer contractuel, en plus des charges et taxes.

Quelles sont les modalités de la demande de provision en référé ?

La demande de provision en référé est régie par l’article 835 du code de procédure civile, qui précise que :

« Dans les cas où l’existence de l’obligation n’est pas sérieusement contestable, il peut accorder une provision au créancier. »

Pour qu’une provision soit accordée, il faut que :

1. **Obligation non contestable** : L’existence de la créance doit être claire et ne pas faire l’objet de contestations sérieuses.

2. **Montant déterminé** : Le montant de la provision doit être établi sur la base des éléments fournis par le créancier.

Dans le cas présent, la Mutuelle d’action sociale des finances publiques a pu prouver que la créance de la société Hollywood était non contestable, ce qui a permis au tribunal d’ordonner le paiement d’une provision de 25 492,11 € pour les loyers et charges dus.

Quelles sont les conséquences de la condamnation aux dépens et à l’article 700 du code de procédure civile ?

La condamnation aux dépens est régie par les articles 696 et suivants du code de procédure civile, qui stipulent que :

« La partie perdante est condamnée aux dépens, qui comprennent les frais de justice exposés par la partie gagnante. »

En outre, l’article 700 du même code prévoit que :

« Le juge condamne la partie tenue aux dépens ou qui perd son procès à payer à l’autre partie la somme qu’il détermine, au titre des frais exposés et non compris dans les dépens. »

Les conséquences de ces dispositions sont les suivantes :

1. **Charge des dépens** : La société Hollywood, en tant que partie perdante, doit supporter les frais de justice, y compris les frais de commandement et d’assignation.

2. **Indemnité au titre de l’article 700** : La Mutuelle d’action sociale des finances publiques a droit à une indemnité pour couvrir ses frais non compris dans les dépens, qui a été fixée à 1 000 €.

Ces mesures visent à compenser les frais engagés par la partie gagnante et à dissuader les comportements litigieux.

TRIBUNAL
JUDICIAIRE
DE PARIS

N° RG 24/56808 – N° Portalis 352J-W-B7I-C5YUA

N° : 8

Assignation du :
12 Septembre 2024

[1]

[1] 1 Copies exécutoires
délivrées le:

ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
rendue le 06 janvier 2025

par Lucie LETOMBE, Juge au Tribunal judiciaire de Paris, agissant par délégation du Président du Tribunal,

Assistée de Pascale GARAVEL, Greffier.
DEMANDERESSE

LA MUTUELLE D’ACTION SOCIALE DES FINANCES PUBLIQUES
[Adresse 3]
[Localité 4]

représentée par Me Jonathan SEBBAGH, avocat au barreau de PARIS – #D1279

DEFENDERESSE

La société S.A.S. HOLLYWOOD
[Adresse 2]
[Localité 5]

non constituée

DÉBATS

A l’audience du 02 Décembre 2024, tenue publiquement, présidée par Lucie LETOMBE, Juge, assistée de Pascale GARAVEL, Greffier,

Nous, Président,

Après avoir entendu les conseils des parties,

EXPOSE DU LITIGE

Par acte du 4 juin 2020, la Mutuelle d’action sociale des finances publiques a donné à bail commercial à la société Niwood des locaux situés [Adresse 2] et [Adresse 1] à [Localité 5], pour une durée de neuf ans à compter du 4 juin 2020, moyennant un loyer en principal de 22 800 € par an.

Par acte du 10 décembre 2021, la société Niwood a cédé son droit au bail à la société Hollywood.

Des loyers sont demeurés impayés.

Le bailleur a fait délivrer un commandement de payer visant la clause résolutoire, par acte de commissaire de justice en date du 3 juin 2024, à la société Hollywood, pour une somme de 25 561,63€ en principal, au titre de l’arriéré locatif au 21 mai 2024.

Par acte délivré le 12 septembre 2024, la Mutuelle d’action sociale des finances publiques a fait assigner la société Hollywood devant le président du tribunal judiciaire de Paris statuant en référés aux fins de voir :

– constater l’acquisition de la clause résolutoire insérée au bail,
– ordonner l’expulsion de la société Hollywood et celle de tous occupants de son chef des lieux loués avec le concours de la force publique et d’un serrurier si besoin est,
– ordonner la séquestration du mobilier trouvé dans les lieux dans tel garde-meubles qu’il plaira au bailleur aux frais, risques et péril de la partie expulsée, en conformité avec les dispositions des articles L.433-1 et R.433-1 et suivants du code des procédures civiles d’exécution,
– condamner la société Hollywood à lui payer la somme provisionnelle de 28 041,32 € au titre de l’arriéré locatif, arrêtés au 30 août 2024,
– condamner la société Hollywood au paiement d’une indemnité d’occupation mensuelle provisionnelle d’un montant de 2 643,48€, à compter de la date de résiliation du bail et jusqu’à la libération des locaux qui se matérialisera par la remise des clés,
– condamner la société Hollywood au paiement d’une somme de 3 000 € au titre des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile et aux entiers dépens.

A l’audience du 2 décembre 2024, la Mutuelle d’action sociale des finances publiques a, par l’intermédiaire de son conseil, maintenu les prétentions de son acte introductif d’instance et les moyens qui y sont contenus.

Bien que régulièrement assignée à étude, aux lieux loués conformément à la clause d’élection de domicile prévue au bail, la société Hollywood n’a pas constitué avocat, de sorte qu’il doit être statué par décision réputée contradictoire.

L’état des privilèges et publications ne mentionne aucun créancier inscrit sur le fonds de commerce.

Conformément à l’article 446-1 du code de procédure civile, pour plus ample informé de l’exposé et des prétentions des parties, il est renvoyé à l’assignation et aux écritures déposées et développées oralement à l’audience.

L’affaire a été mise en délibéré au 6 janvier 2025.

MOTIFS

Sur la demande relative à l’acquisition de la clause résolutoire et sur les demandes subséquentes

L’article 834 du code de procédure civile dispose que, dans tous les cas d’urgence, le président du tribunal judiciaire peut ordonner en référé toutes les mesures qui ne se heurtent à aucune contestation sérieuse ou que justifie l’existence d’un différend.

La juridiction des référés n’est toutefois pas tenue de caractériser l’urgence, au sens de l’article 834 du code de procédure civile, pour constater l’acquisition de la clause résolutoire stipulée dans un bail et la résiliation de droit d’un bail.

L’article L. 145-41 du code de commerce dispose que toute clause insérée dans le bail prévoyant la résiliation de plein droit ne produit effet qu’un mois après un commandement demeuré infructueux. Le commandement doit, à peine de nullité, mentionner ce délai.

Le bailleur, au titre d’un bail commercial, demandant la constatation de l’acquisition de la clause résolutoire comprise stipulée dans le bail doit rapporter la preuve de sa créance.

Le juge des référés peut constater la résiliation de plein droit du bail au titre d’une clause contenue à l’acte à cet effet, à condition que :
– le défaut de paiement de la somme réclamée dans le commandement de payer visant la clause résolutoire soit manifestement fautif,
– le bailleur soit, de toute évidence, en situation d’invoquer de bonne foi la mise en jeu de cette clause,
– la clause résolutoire soit dénuée d’ambiguïté et ne nécessite pas interprétation.

Les juges saisis d’une demande présentée dans les formes et conditions prévues à l’article 1343-5 du code civil peuvent, en accordant des délais, suspendre la réalisation et les effets des clauses résolutoires, lorsque la résiliation n’est pas constatée ou prononcée par une décision de justice ayant acquis l’autorité de la chose jugée. La clause résolutoire ne joue pas, si le locataire se libère dans les conditions fixées par le juge.

L’octroi des délais de paiement autorisés par l’article 1343-5 du code civil n’est par ailleurs nullement conditionné à la seule existence d’une situation économique catastrophique de celui qui les demande mais relève du pouvoir discrétionnaire du juge.

Cependant, la juridiction des référés ne peut, sans excéder ses pouvoirs, accorder d’office un délai de grâce et suspendre les effets de la clause résolutoire dès lors que ce délai ne lui a pas été demandé par le preneur.

Au cas présent, la soumission du bail au statut des baux commerciaux ne donne lieu à aucune discussion.

Le bail prévoit une clause résolutoire stipulant sa résiliation de plein droit à défaut de paiement d’un seul terme de loyer, accessoires et autres charges, un mois après un commandement de payer resté infructueux.

Il n’existe aucune contestation sérieuse sur la régularité du commandement en ce qu’il correspond exactement au détail des montants réclamées préalablement au preneur par le bailleur. En annexe du commandement, figure en effet le détail complet des loyers et charges dus et le décompte des versements effectués. Le commandement précise qu’à défaut de paiement dans le délai d’un mois, le bailleur entend expressément se prévaloir de la clause résolutoire incluse dans le bail ; la reproduction de la clause résolutoire et de l’article L. 145-17 alinéa 1 du code de commerce y figurent. Le commandement contenait ainsi toutes les précisions permettant au locataire de connaître la nature, les causes et le montant des sommes réclamées, de procéder au règlement des sommes dues ou de motiver la critique du décompte.

En faisant délivrer ce commandement, la Mutuelle d’action sociale des finances publiques n’a fait qu’exercer ses droits légitimes de bailleur face à un locataire ne respectant pas les clauses du bail alors que celles-ci avaient été acceptées en toute connaissance de cause.

Ce commandement détaille le montant de la créance, à savoir la somme de 25 561,63 € en principal, au titre de l’arriéré locatif au 21 mai 2024.

Les causes de ce commandement n’ont pas été acquittées dans le mois de sa délivrance.

Dès lors, la clause résolutoire est acquise et le bail se trouve résilié de plein droit avec toutes conséquences de droit. Dès lors, la clause résolutoire est acquise et le bail se trouve résilié de plein droit avec toutes conséquences de droit.

Aux termes de l’article 835 alinéa 1er du code de procédure civile, le président peut toujours, même en présence d’une contestation sérieuse, prescrire en référé les mesures conservatoires ou de remise en état qui s’imposent, soit pour prévenir un dommage imminent, soit pour faire cesser un trouble manifestement illicite.

Le maintien dans un immeuble, sans droit ni titre du fait de la résiliation du bail, constitue un trouble manifestement illicite.

L’expulsion de la société Hollywood et de tout occupant de son chef doit donc être ordonnée en cas de non restitution volontaire des lieux dans le mois suivant la signification de la présente ordonnance.

Le sort des meubles trouvés dans les lieux sera régi en cas d’expulsion conformément aux dispositions du code des procédures civiles d’exécution et selon les modalités précisées au dispositif de l’ordonnance.

Sur la demande de provision

L’article 835 alinéa 2 du code de procédure dispose que, dans les cas où l’existence de l’obligation n’est pas sérieusement contestable, il peut accorder une provision au créancier.

Aux termes de l’article 1728 du code civil, le paiement du prix du bail aux termes convenus constitue l’une des deux obligations principales du locataire.

Aux termes de l’article 1353 du code civil, c’est à celui qui réclame l’exécution d’une obligation de la prouver et à celui qui se prétend libéré de justifier le paiement ou le fait qui a produit l’extinction de son obligation

Il est rappelé qu’à compter de la résiliation du bail par l’effet de la clause résolutoire, le preneur n’est plus débiteur de loyers mais d’une indemnité d’occupation.

L’indemnité d’occupation due par la société Hollywood depuis l’acquisition de la clause résolutoire et jusqu’à la libération effective des lieux par la remise des clés, sera fixée à titre provisionnel au montant du loyer contractuel, outre les charges, taxes et accessoires.

S’agissant du paiement, par provision, de l’arriéré locatif, il convient de rappeler qu’une demande en paiement de provision au titre d’une créance non sérieusement contestable relève du pouvoir du juge des référés sans condition de l’existence d’une urgence, aux termes de l’article 835 du code de procédure civile. Le montant de la provision allouée en référé n’a d’autre limite que le montant non sérieusement contestable de la dette alléguée

Au cas présent, au vu du décompte produit par la Mutuelle d’action sociale des finances publiques, l’obligation de la société Hollywood au titre des loyers, charges, taxes, accessoires et indemnités d’occupation au 30 août 2024 n’est pas sérieusement contestable à hauteur de 25 492,11 €, somme provisionnelle au paiement de laquelle il convient de condamner la société Hollywood.

En effet, la majoration conventionnelle de 10% de 2 549,21 € sera déduite, car elle s’analyse en une clause pénale susceptible d’être modérée par le juge du fond.

Sur les demandes accessoires

La société Hollywood, défendeur condamné au paiement d’une provision, doit supporter la charge des dépens, incluant les frais de commandement et d’assignation.

L’article 700 du code de procédure civile dispose que le juge condamne la partie tenue aux dépens ou qui perd son procès à payer : 1° A l’autre partie la somme qu’il détermine, au titre des frais exposés et non compris dans les dépens, 2° et, le cas échéant, à l’avocat du bénéficiaire de l’aide juridictionnelle partielle ou totale une somme au titre des honoraires et frais, non compris dans les dépens, que le bénéficiaire de l’aide aurait exposés s’il n’avait pas eu cette aide. Dans ce cas, il est procédé comme il est dit aux alinéas 3 et 4 de l’article 37 de la loi n° 91-647 du 10 juillet 1991.

Dans tous les cas, le juge tient compte de l’équité ou de la situation économique de la partie condamnée. Il peut, même d’office, pour des raisons tirées des mêmes considérations, dire qu’il n’y a pas lieu à ces condamnations. Néanmoins, s’il alloue une somme au titre du 2° du présent article, celle-ci ne peut être inférieure à la part contributive de l’Etat.

Il est rappelé que la juridiction des référés a le pouvoir de prononcer une condamnation en application de ces dispositions.

Aucun élément tiré de l’équité ou de la situation économique de la société Hollywood ne permet d’écarter la demande de la Mutuelle d’action sociale des finances publiques formée sur le fondement des dispositions susvisées. Celle-ci sera cependant évaluée à la somme de 1 000 € en l’absence d’éléments de calcul plus explicites versés aux débats.

PAR CES MOTIFS

Statuant par remise au greffe le jour du délibéré, après débats en audience publique, par décision réputée contradictoire et en premier ressort,

Constatons l’acquisition de la clause résolutoire insérée au bail à la date du 3 juillet 2024 à minuit ;

Ordonnons, à défaut de restitution volontaire des lieux dans le mois suivant la signification de la présente ordonnance, l’expulsion de la société Hollywood et de tout occupant de son chef des lieux situés au [Adresse 2] et [Adresse 1] à [Localité 5], avec le concours, en tant que de besoin, de la force publique et d’un serrurier ;

Rappelons que le sort des meubles trouvés sur place est régi par les dispositions des articles R.433-1 et suivants du code des procédures civiles d’exécution ;

Condamnons, à titre provisionnel, la société Hollywood à payer à la Mutuelle d’action sociale des finances publiques une indemnité d’occupation, à compter de la résiliation du bail du 3 juillet 2024 et jusqu’à la libération effective des lieux par la remise des clés, fixée à une somme égale au montant du loyer contractuel, outre les taxes, charges et accessoires ;

Condamnons par provision la société Hollywood à payer à la Mutuelle d’action sociale des finances publiques la somme de 25492,11 € à valoir sur les loyers, charges, accessoires et indemnités d’occupation arriérés arrêtés au 30 août 2024, ainsi que les indemnités d’occupation postérieures ;

Condamnons la société Hollywood aux entiers dépens, en ce compris le coût du commandement, de l’assignation et de signification de la présente ordonnance ;

Condamnons la société Hollywood à payer à la Mutuelle d’action sociale des finances publiques la somme de 1 000 € par application des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile ;

Disons n’y avoir lieu à référé sur le surplus des demandes ;

Rappelons que la présente décision est exécutoire à titre provisoire.

Fait à Paris le 06 janvier 2025

Le Greffier, Le Président,

Pascale GARAVEL Lucie LETOMBE


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