Tribunal judiciaire de Toulouse, 3 janvier 2025, RG n° 25/00016
Tribunal judiciaire de Toulouse, 3 janvier 2025, RG n° 25/00016

Type de juridiction : Tribunal judiciaire

Juridiction : Tribunal judiciaire de Toulouse

Thématique : Prolongation de la rétention : enjeux de célérité administrative et perspectives d’éloignement.

Résumé

Contexte de l’affaire

[S] [C], un jeune homme algérien né le 29 septembre 2004, est arrivé en France de manière irrégulière le 4 septembre 2022, suite au décès de sa mère. Il a des liens familiaux en Espagne, où réside son père, et une sœur vivant à [Localité 2]. En raison de sa situation administrative, il est sans emploi.

Condamnation et mesures administratives

Le 6 juin 2024, [S] [C] a été condamné par le tribunal correctionnel de Toulouse à six mois d’emprisonnement pour offre ou cession de stupéfiants, ainsi qu’à une interdiction de territoire français de trois ans. Auparavant, il avait reçu une obligation de quitter le territoire français (OQTF) le 3 mars 2024, avec une interdiction de retour de deux ans.

Placement en rétention

Après avoir purgé sa peine, [S] [C] a été placé en rétention administrative le 4 décembre 2024, suite à un arrêté du préfet de la Haute-Garonne. Cette décision a été notifiée à sa levée d’écrou. Le 9 décembre 2024, le juge des libertés a prolongé sa rétention pour 26 jours, décision confirmée par la cour d’appel le 11 décembre 2024.

Demande de prolongation de la rétention

Le 2 janvier 2025, le préfet a demandé une nouvelle prolongation de la rétention pour 30 jours. Lors de l’audience du 3 janvier 2025, le représentant de la préfecture a soutenu cette demande, tandis que l’avocat de [S] [C] a souligné un manque de célérité de l’administration entre le 27 décembre 2024 et le 2 janvier 2025.

Analyse des diligences administratives

Le tribunal a examiné les actions de l’administration, notant que les autorités consulaires algériennes avaient été contactées dès le 15 octobre 2024. Les démarches entreprises ont été jugées suffisantes, et le tribunal a conclu que l’administration avait agi avec célérité, malgré le délai entre la réponse des autorités et la demande de routing.

Décision finale

Le tribunal a décidé de prolonger la rétention de [S] [C] pour une durée de 30 jours, considérant que les conditions légales étaient remplies et qu’un éloignement était envisageable dans un délai raisonnable. La décision a été prise en premier ressort, avec possibilité d’appel dans les 24 heures suivant son prononcé.

COUR D’APPEL DE TOULOUSE
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE TOULOUSE

Vice-président

ORDONNANCE PRISE EN APPLICATION DES DISPOSITIONS DU CODE D’ENTRÉE ET DE SÉJOUR DES ETRANGERS
(demande de 2ème prolongation)
_______________________________________________________________________________________
N° de MINUTE N° RG 25/00016 – N° Portalis DBX4-W-B7J-TVCE

Le 03 Janvier 2025

Nous, Marion STRICKER,,vice-président désigné par le président du tribunal judiciaire de TOULOUSE, assistée de Marine GUILLOU, greffier ;

En présence de Mme [J] [D], interprète en langue arabe, serment préalablement prêté ;

Statuant en audience publique ;

Vu les articles L742-1 à L742-3, L742-4, R743-1 à R743-8 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile ;

Vu notre saisine par requête de M. LE PREFET DE LA HAUTE-GARONNE reçue le 02 Janvier 2025 à 15 heures 15, concernant :

Monsieur [S] [C]
né le 29 Septembre 2004 à [Localité 3] (ALGER)
de nationalité Algérienne

Vu la précédente ordonnance du Vice-président du Tribunal judiciaire territorialement compétent en date du 09 décembre 2024 ordonnant la prolongation du maintien en rétention administrative de l’intéressé confirmée par la décision de la cour d’appel de TOULOUSE en date du 11 décembre 2024 ;
Vu l’ensemble des pièces de la procédure ;
Monsieur le Préfet sus-désigné ayant été avisé de la date et de l’heure de l’audience ;
Le conseil de l’intéressé ayant été avisé de la date et de l’heure de l’audience ;
Attendu que l’intéressé et son conseil ont pu prendre connaissance de la requête et de ses pièces annexes ;

************

Ouï les observations du représentant de la Préfecture qui a sollicité la prolongation de la mesure de rétention administrative ;

Ouï les observations de l’intéressé ;

Ouï les observations de Me Séverine DUTREICH, avocat au barreau de TOULOUSE ;

************

RAPPEL DES FAITS ET DE LA PROCEDURE :

[S] [C], né le 29 septembre 2004 à [Localité 3] (Algérie), non documenté (mais copie d’un visa biométrique), de nationalité algérienne, a déclaré être arrivé irrégulièrement en France le 4 septembre 2022 suite au décès de sa mère. Il aurait un droit au séjour en Espagne où vit son père. Il a une sœur qui vit à [Localité 2]. Il est célibataire, sans enfant, sans emploi du fait de sa situation administrative.

[S] [C] a été condamné le 6 juin 2024 par le tribunal correctionnel de Toulouse pour offre ou cession de stupéfiants à titre principal à la peine de 6 mois d’emprisonnement, et à titre complémentaire à la peine de 3 ans d’interdiction du territoire français (ITF). Il avait fait l’objet préalable d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), sans délai, fixant le pays de renvoi, avec une interdiction de retour pendant 2 ans, par arrêté du préfet de la Haute-Garonne daté du 3 mars 2024, notifié le même jour à 13h10.

Alors écroué au centre pénitentiaire de [Localité 5]-[Localité 4], il a fait l’objet d’un arrêté de placement en rétention dans un local ne relevant pas de l’administration pénitentiaire pris par le préfet de la Haute-Garonne daté du 3 décembre 2024 et régulièrement notifié à sa levée d’écrou le 4 décembre 2024 à 9h18.

Par ordonnance rendue le 9 décembre 2024 à 18h06, le juge des libertés et de la détention de Toulouse a ordonné la prolongation de la rétention de [S] [C], pour une durée de vingt-six jours, décision confirmée par le magistrat délégué à la cour d’appel de Toulouse par ordonnance rendue le 11 décembre 2024 à 16h00.

Par requête datée du 2 janvier 2025, enregistrée au greffe le même jour à 15h15, le préfet de la Haute-Garonne a demandé la prolongation de la rétention de [S] [C] dans des locaux ne relevant pas de l’administration pénitentiaire pour une durée de 30 jours (deuxième prolongation).

A l’audience du 3 janvier 2025, le représentant de la préfecture soutient la demande de prolongation faisant valoir l’ensemble des démarches entreprises par l’administration. Le conseil de [S] [C] plaide un manque de célérité de l’autorité administrative en l’absence de démarche entre le 27 décembre 2024 (date de la réponse des autorités consulaires algériennes) et le 2 janvier 2025 (date de la demande de routing).

La décision a été mise en délibéré au jour même.

PAR CES MOTIFS :

Statuant publiquement en premier ressort, par décision assortie de l’exécution provisoire,

ORDONNONS la prolongation de la rétention de [S] [C], pour une durée de trente jours à l’expiration du précédent délai de vingt-six jours imparti par l’ordonnance prise le 9 décembre 2024 par le juge des libertés et de la détention du tribunal judiciaire territorialement compétent, confirmée par la décision de la cour d’appel du 11 décembre 2024.

Le greffier
Le 03 Janvier 2025 à

Le Vice-président

Les parties soussignées ont reçu notification de la présente décision.
Disons avoir informé l’étranger des possibilités et des délais de recours contre toutes les décisions le concernant.
Rappelons que cette décision est susceptible d’appel dans un délai de 24 heures à compter de son prononcé par déclaration motivée transmise par tous moyens au greffe de la Cour d’appel de Toulouse et de manière privilégiée sur la boîte structurelle [Courriel 1] en l’absence de télécopieur disponible.

signature de l’intéressé

Préfecture avisée par mail
signature de l’interprète

avocat avisé par mail

 


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