Type de juridiction : Cour d’appel
Juridiction : Cour d’appel de Paris
Thématique : Conflit sur la recevabilité et les conséquences d’un sursis dans une transaction commerciale.
→ RésuméContexte de la venteM. [E] [F] a demandé l’annulation de la vente d’un poney effectuée le 16 octobre 2020 avec M. [U] [Z], en raison d’une pathologie de l’animal qui le rendrait inapte à la compétition. Expertise et procédures judiciairesLe 13 mai 2022, le président du tribunal judiciaire de Melun a désigné M. [V] comme expert pour examiner le poney. Cependant, l’expert a remis son rapport le 30 décembre 2022 sans la présence de Mme [H] [S] et de M. [U] [I], les autres parties concernées. Décisions judiciaires ultérieuresLe 10 mars 2023, le juge des référés a déclaré l’ordonnance d’expertise opposable à toutes les parties. Le 12 février 2024, un sursis à statuer a été ordonné jusqu’à la remise d’un rapport contradictoire. Appel et contestationsM. [F] a interjeté appel de cette ordonnance le 26 août 2024, demandant la constatation de la révocation du sursis et la condamnation de M. [Z] à lui verser 5000 euros. La société Bailly vétérinaires a contesté la recevabilité de cet appel, arguant qu’il avait été interjeté tardivement. Recevabilité de l’appelLa cour a examiné la recevabilité de l’appel, concluant que l’assignation devant le premier président avait été faite dans les délais requis, ce qui rendait l’appel recevable. Révocation du sursisLe juge de la mise en état a informé les parties que le sursis à statuer avait été révoqué, rendant inutile toute demande d’infirmation de cette décision. Indemnités et dépensLes demandes d’indemnités formulées par M. [F] et la société Bailly vétérinaires sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile ont été rejetées, et M. [F] a été condamné aux dépens d’appel. |
RÉPUBLIQUE FRAN’AISE
AU NOM DU PEUPLE FRAN’AIS
COUR D’APPEL DE PARIS
Pôle 4 – Chambre 10
ARRÊT DU 21 NOVEMBRE 2024
(n° , 4 pages)
Numéro d’inscription au répertoire général : N° RG 24/14889 – N° Portalis 35L7-V-B7I-CJ6EE
Décision déférée à la Cour : Ordonnance du 12 Février 2024 – Conseiller de la mise en état de [Localité 8]- RG n° 24/00036
APPELANT
Monsieur [E] [F]
né le 16 Août 1979
[Adresse 3]
[Localité 5]
Représenté et assisté à l’audience par Me Nicolas PORTE, avocat au barreau de PARIS, toque : J108
INTIMÉES
S.E.L.A.R.L. BAILLY VETERINAIRES, prise en la personne de ses représentants légaux domiciliés ès qualités audit siège
[Adresse 1]
[Localité 4]
Représentée et assisté par Me Stéphane GAILLARD de la SELAS GTA, avocat au barreau de PARIS, toque : R075, substitué à l’audience par Me Thomas MULLER, avocat au barreau de PARIS,
E.U.R.L. [Z] [U], prise en la personne de ses représentants légaux domiciliés ès qualités audit siège
[Adresse 2]
[Adresse 7]
[Localité 6]
Défaillante, régulièrement assignée le 06 septembre 2024 par procès-verbal de remise à l’étude
COMPOSITION DE LA COUR :
L’affaire a été plaidée le 12 Septembre 2024, en audience publique, devant la Cour composée de :
Mme Marie-Odile DEVILLERS, Présidente
Mme Valérie MORLET, Conseillère
Mme Anne ZYSMAN, Conseillère
qui en ont délibéré, un rapport a été présenté à l’audience par Madame Marie-Odile DEVILLERS dans les conditions prévues par l’article 804 du code de procédure civile.
Greffier, lors des débats : Mme Ekaterina RAZMAKHNINA
ARRÊT :
– défaut
– par mise à disposition de l’arrêt au greffe de la Cour, les parties en ayant été préalablement avisées dans les conditions prévues au deuxième alinéa de l’article 450 du code de procédure civile.
– signé par Marie-Odile DEVILLERS, Présidente et par Catherine SILVAN, greffier présent lors de la mise à disposition.
***
Rappel des faits et de la procédure :
M. [E] [F] sollicite l’annulation de la vente d’un poney, réalisée le 16 octobre 2020 auprès de M. [U] [Z], entrepeneur individuel, au motif que l’animal serait atteint d’une pathologie le rendant impropre à la pratique de la compétition.
Par ordonnance de référé du 13 mai 2022, le président du tribunal judiciaire de Melun, saisi par M. [F], a désigné M. [V] en qualité d’expert pour examiner le poney.
Par ordonnance du 10 mars 2023, le juge des référés, à la demande de M. [Z], a déclaré l’ordonnance précédente commune et opposable à Mme [H] [S] et à M. [U] [I], respectivement vendeur du poney et intervenant à la vente.
Par acte du 12 mai 2023, M [F] a fait assigner M [Z] et la société Bailly Vétérinaires en demandant la résiliation de la vente et des dommages et intérêts.
L’expert a déposé son rapport le 30 décembre 2022, sans que Mme [S] et à M. [I] y aient été conviés.
Le juge chargé du contrôle des expertises a, par décision du 9 mai 2023, demandé à l’expert de reprendre ses opérations au contradictoire de toutes les parties en cause.
Par ordonnance du 12 février 2024, le juge de la mise en état du tribunal judiciaire de Melun a, à la demande de M [Z], ordonné un sursis à statuer dans la procédure opposant M. [F] à M.[Z] et à la société Bailly vétérinaires, jusqu’au dépôt du rapport de l’expert après réunion au contradictoire de toutes les parties mises en cause et a réservé les dépens.
Par ordonnance du 19 juin 2024, le premier président de la cour d’appel de Paris a autorisé M. [F] à interjeter appel immédiat de cette ordonnance et a fixé l’affaire à l’audience du 12 septembre 2024 pour que la chambre 4-10 statue comme en matière de procédure à jour fixe.
Par déclaration du 26 août 2024, M. [E] [F] a interjeté appel de cette ordonnance rendue le 12 février 2024 et par actes des 6 septembre 2024 et 9 septembre 2024 a respectivement fait assigner M. [Z] et la société Bailly vétérinaires devant la cour pour l’audience du 12 septembre 2024 en demandant à la cour de :
– à titre principal qu’elle constate que le tribunal judiciaire de Melun a, par lui-même, d’ores et déjà révoqué sa décision de sursis à statuer en application de l’article 379 du code de procédure civile,
– à titre subsidiaire, qu’elle réforme la décision du tribunal judiciaire de Melun et rejette la demande de sursis à statuer sollicitée par M. [Z],
– en tout état de cause, qu’elle condamne M. [Z] à régler à M. [F] la somme de 5000 euros sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile.
Par dernières conclusions notifiées par voie électronique le 11 septembre 2024, la société Bailly vétérinaires demande à la cour de :
In limine litis :
– Déclarer l’appel interjeté par M. [F] irrecevable dans la mesure où il a été interjeté le 26 août 2024, soit plus d’un mois après l’ordonnance du 19 juin 2024 rendue par le premier président de la cour d’appel ;
– Déclarer l’appel interjeté par M. [F] caduc, ce dernier n’ayant jamais assigné la clinique Bailly vétérinaires ;
En tout état de cause :
– Juger que, du fait de la levée du sursis critiqué par le juge de la mise en état de [Localité 8], l’appel interjeté par M. [F] est sans objet ;
– Condamner en conséquence M. [F] au paiement de la somme de 2.000 euros au bénéfice de la SELARL Bailly vétérinaires au titre des frais irrépétibles, ainsi qu’aux entiers dépens de l’instance, dont distraction au profit de Maître Stéphane Gaillard, conformément aux dispositions de l’article 699 du code de procédure civile.
L’EURL [Z] [U] n’a pas constitué avocat.
PAR CES MOTIFS
LA COUR
Constate que le juge de la mise en état de [Localité 8] a révoqué le sursis à statuer qu’il avait prononcé par ordonnance du12 février 2024 et que l’appel est sans objet,
Condamne M. [F] aux dépens d’appel.
LE GREFFIER, LA PRÉSIDENTE,
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