Adoption et changement de nom : enjeux de filiation et consentement familial

·

·

Adoption et changement de nom : enjeux de filiation et consentement familial

L’Essentiel : Mme [T] [N], née en 1992 à [Localité 12] (Cameroun), a consenti à son adoption simple par M. [X] [Y] le 20 novembre 2023, avec l’accord de sa mère, Mme [P] [S] [V]. La demande d’adoption a été déposée le 29 novembre 2023, et le procureur a donné un avis favorable le 15 mai 2024. Lors de l’audience du 15 octobre 2024, M. [X] [Y] a témoigné de son engagement envers Mme [T] [N], qui a exprimé sa joie d’être adoptée et de porter le nom [Y]. Le tribunal a prononcé l’adoption, effective à partir du 29 novembre 2023.

Naissance et contexte familial

Mme [T] [N] est née le [Date naissance 4] 1992 à [Localité 12] (Cameroun) de Mme [P] [S] [V], sans filiation paternelle établie. En 1994, Mme [P] [S] [V] a épousé M. [X] [Y], et leur fille [W] est née en 1999 à [Localité 13].

Consentement à l’adoption

Le 20 novembre 2023, Mme [T] [N] a consenti à son adoption simple par M. [X] [Y], qui a également reçu le consentement de Mme [P] [S] [V], en tant que conjointe de l’adoptant.

Demande d’adoption

Le 29 novembre 2023, M. [X] [Y] a déposé une requête pour obtenir l’adoption simple de Mme [T] [N] et pour que son nom de famille remplace celui de l’adoptée. Le procureur de la République a donné un avis favorable à cette adoption le 15 mai 2024.

Audience et témoignages

L’audience a eu lieu le 15 octobre 2024, avec la présence de M. [X] [Y], Mme [T] [N] et Mme [P] [S] [V]. M. [X] [Y] a expliqué son engagement envers Mme [T] [N] depuis sa petite enfance, tandis que Mme [T] [N] a exprimé son bonheur à être adoptée et à porter le nom [Y]. Mme [P] [S] [V] a également confirmé son consentement.

Décision du tribunal

Le tribunal a prononcé l’adoption simple de Mme [T] [N] par M. [X] [Y], avec toutes les conséquences légales, et a décidé que l’adoptée porterait le nom de famille [Y]. Cette adoption prendra effet à partir du 29 novembre 2023, date de la requête. Les dépens sont laissés à la charge du requérant, et la décision sera notifiée aux parties concernées.

Q/R juridiques soulevées :

Quelles sont les conditions légales pour l’adoption simple selon le Code civil ?

L’adoption simple est régie par les dispositions des articles 370-1 à 370-3 du Code civil.

L’article 370-1 précise que l’adoption simple peut être prononcée à la demande d’un ou plusieurs adoptants, à condition que l’adopté ait donné son consentement.

Il est également stipulé que l’adoption simple ne rompt pas les liens de filiation de l’adopté avec sa famille d’origine, ce qui est un aspect fondamental de cette forme d’adoption.

L’article 370-1-7, mentionné dans le cas présent, indique que l’adopté peut porter le nom de l’adoptant, ce qui a été demandé par M. [X] [Y] dans sa requête.

Ainsi, les conditions essentielles pour l’adoption simple incluent le consentement de l’adopté, le respect des liens de filiation existants, et la possibilité de changer de nom de famille.

Quel est le rôle du procureur de la République dans le processus d’adoption ?

Le rôle du procureur de la République dans le cadre d’une adoption est défini par l’article 370-1-6 du Code civil.

Cet article stipule que le procureur de la République doit être informé de la demande d’adoption et qu’il émet un avis sur celle-ci.

Cet avis est essentiel car il permet de garantir que l’adoption est dans l’intérêt de l’adopté et respecte les dispositions légales en vigueur.

Dans le cas présent, le procureur a émis un avis favorable à l’adoption, ce qui a été pris en compte par le tribunal lors de sa décision.

Le procureur peut également intervenir pour s’assurer que les droits de l’adopté et de sa famille d’origine sont respectés tout au long du processus.

Quels sont les effets juridiques de l’adoption simple ?

Les effets juridiques de l’adoption simple sont principalement régis par l’article 370-3 du Code civil.

Cet article précise que l’adoption simple crée un lien de filiation entre l’adoptant et l’adopté, tout en maintenant les liens de filiation de l’adopté avec sa famille d’origine.

Cela signifie que l’adopté peut bénéficier des droits successoraux de l’adoptant, mais il conserve également ses droits vis-à-vis de sa famille biologique.

De plus, l’adoption simple permet à l’adopté de porter le nom de l’adoptant, comme cela a été décidé dans le jugement rendu par le tribunal.

Ainsi, l’adoption simple a des conséquences juridiques significatives, tout en préservant les liens familiaux existants de l’adopté.

Comment se déroule la procédure d’adoption simple devant le tribunal ?

La procédure d’adoption simple devant le tribunal est encadrée par les articles 370-1 à 370-3 du Code civil, ainsi que par les règles de procédure civile.

La demande d’adoption doit être déposée par l’adoptant, accompagnée des consentements nécessaires, notamment celui de l’adopté et, le cas échéant, de la famille d’origine.

Le tribunal examine ensuite la demande lors d’une audience, où les parties peuvent être entendues.

Dans le cas présent, M. [X] [Y], Mme [T] [N], et Mme [P] [S] [V] ont comparu devant le tribunal, ce qui a permis d’évaluer les motivations et les consentements.

Après délibération, le tribunal rend une décision qui doit être notifiée aux parties et peut faire l’objet d’un recours.

La décision d’adoption est ensuite transcrite sur les registres de l’état civil, ce qui officialise le lien d’adoption.

TRIBUNAL
JUDICIAIRE
DE NANTERRE

PÔLE CIVIL

Chambre du conseil

JUGEMENT RENDU LE
19 Novembre 2024

N° RG 24/05267
N° Portalis DB3R-W-B7H-ZTNN

N° Minute : 24/196

AFFAIRE

[X], [U] [Y]

Copies délivrées le :

DEMANDEUR

Monsieur [X], [U] [Y]
[Adresse 14]
[Adresse 14]
[Localité 9] [Localité 10] (GABON)
Comparant par visio-conférence

AUTRES PARTIES

Madame [P], [Z] [S] [V] épouse [Y]
[Adresse 14]
[Adresse 14]
Gabon [Localité 10] (GABON)
Comparante par visio-conférence

Madame [T], [R] [N]
[Adresse 1]
[Localité 8]
Comparante

PARTIE INTERVENANTE

Monsieur le Procureur de la République
Tribunal Judiciaire de Nanterre
[Adresse 3]
[Localité 7]
Représenté par Madame Marie-Emilie DELFOSSE, substitut du Procureur de la République

L’affaire a été débattue le 15 octobre 2024 en chambre du conseil devant le tribunal composé de :

Monia TALEB, Vice-Présidente,
Martine SERVAL, Magistrat à titre temporaire,
magistrats chargés du rapport, les avocats ne s’y étant pas opposés.

Ces magistrats ont rendu compte des plaidoiries au tribunal composé de :

Monia TALEB, Vice-Présidente
Cécile BAUDOT, Première Vice-Présidente Adjointe
Martine SERVAL, Magistrat à titre temporaire
qui en ont délibéré.

Albane SURVILLE, Greffier.

JUGEMENT

prononcé en premier ressort, par décision contradictoire et mise à disposition au greffe du tribunal conformément à l’avis donné à l’issue des débats.

EXPOSE DE LA DEMANDE

Mme [T] [N] est née de Mme [P] [S] [V] le [Date naissance 4] 1992 à [Localité 12] (Cameroun), sans filiation paternelle établie.

Mme [P] [S] [V] et M. [X] [Y] se sont mariés le [Date mariage 6] 1994 à [Localité 12] (Cameroun).

De leur union est issue [W], née le [Date naissance 5] 1999 à [Localité 13].

Par acte notarié en date du 20 novembre 2023, Mme [T] [N] a consenti à son adoption simple par M. [X] [Y]. Mme [P] [S] [V] a également consenti à cette adoption en sa qualité de conjointe de l’adoptant.

Par requête déposée le 29 novembre 2023, M. [X] [Y] sollicite que soit prononcée à son profit l’adoption simple de Mme [T] [N] et que son nom de famille se substitue à celui de l’adoptée.

Le procureur de la République a émis le 15 mai 2024 un avis écrit favorable à l’adoption et réservé au choix de nom exprimé au regard des dispositions de l’article 370-1-7 du code civil.

L’affaire a été examinée à l’audience du 15 octobre 2024 à laquelle ont comparu M. [X] [Y], Mme [T] [N] et Mme [P] [S] [V].

M. [X] [Y] réitère sa demande d’adoption. Il fait valoir qu’il a rencontré sa future épouse alors que sa fille était âgée de seulement cinq mois et qu’il s’est occupé d’elle comme de sa propre fille. Il indique que Mme [T] [N] maintenait par le passé des relations avec sa grand-mère paternelle et qu’il souhaitait donc que la démarche d’adoption vienne d’elle avant de concrétiser sa demande.

Mme [T] [N] réitère son consentement à l’adoption. Elle indique qu’elle se sent bien au sein de sa famille et qu’elle considère M. [X] [Y] comme son père, de sorte qu’elle est honorée d’être adoptée et de pouvoir porter le nom [Y].

Mme [P] [S] [V] réitère son consentement à l’adoption.

Le ministère public maintient son avis favorable à l’adoption, en ce compris la substitution du nom de famille.

La décision a été mise en délibéré au 19 novembre 2024 par mise à disposition au greffe.

[DÉBATS NON PUBLICS – Motivation de la décision occultée]
PAR CES MOTIFS

Le tribunal statuant par décision contradictoire et susceptible de recours, publiquement après débats en chambre du conseil,

PRONONCE l’adoption simple de

Mme [T], [R] [N]
Née le [Date naissance 4] 1992 à [Localité 12] (Cameroun)

Par

M. [X] [U] [Y]
Né le [Date naissance 2] 1968 à [Localité 11] (Moselle),

AVEC TOUTES LES CONSEQUENCES LEGALES ;

DIT que l’adoptée portera le nom de famille [Y],

DIT que cette adoption produira ses effets à dater du 29 novembre 2023, jour du dépôt de la requête,

ANNEXE la requête au présent jugement,

LAISSE les dépens à la charge du requérant,

DIT que la présente décision sera notifiée aux parties par lettre recommandée avec accusé de réception et qu’elle sera portée à la connaissance du Procureur de la République,

DIT que dans les quinze jours de la date à laquelle elle est passée en force de chose jugée, à la requête du procureur de la République, la décision est transcrite sur les registres du service central d’état civil du ministère des Affaires étrangères ;

signé le 19 novembre 2024 par Monia TALEB, Vice-Présidente et par Albane SURVILLE, Greffier présent lors du prononcé.

LE GREFFIER LE PRÉSIDENT


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Chat Icon