L’Essentiel : Mme [G] et M. [D] se sont mariés le [Date mariage 6] 2021. Leur fille, [M], est née le [Date naissance 1] 2024. Mme [G], anciennement [W], est également la mère de [B], née le [Date naissance 4] 2007. En juin 2021, Mme [G] et [B] ont consenti à l’adoption plénière de [B] par M. [D]. Le tribunal a été saisi le 3 novembre 2021. Lors de l’audience du 4 juin 2024, M. [D] a réaffirmé sa demande, soutenue par le consentement de [B] et de Mme [G]. Le tribunal a finalement prononcé l’adoption plénière de [B] par M. [D].
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Mariage et NaissanceMme [G], [A] [H] et M. [D] [T] se sont mariés le [Date mariage 6] 2021 à [Localité 11]. De cette union est née [M], [S], [Y] [T] [H] le [Date naissance 1] 2024 à [Localité 11]. Mme [G], anciennement nommée [W], est également la mère de [B] [W], née le [Date naissance 4] 2007 à [Localité 9]. Demande d’AdoptionPar actes notariés reçus le 11 juin 2021, Mme [G] [H] et [B] [W] ont consenti à l’adoption plénière de [B] par M. [D] [T]. Le 3 novembre 2021, M. [D] [T] a saisi le tribunal judiciaire de Nanterre pour demander l’adoption plénière de [B], en tant qu’enfant de sa conjointe. Audiences et ConsentementsLes parties ont été convoquées à une audience le 4 juin 2024, qui a été reportée au 15 octobre 2024 pour des raisons administratives. Lors de cette audience, M. [D] [T] a maintenu sa demande, affirmant avoir connu [B] à l’âge de huit ans et vivre avec elle depuis l’âge de neuf ans. [B] [W] a réitéré son consentement, déclarant considérer M. [D] [T] comme son père. Mme [G] a également donné son accord, décrivant son époux comme un bon père. Avis du Ministère Public et Décision du TribunalLe ministère public a émis un avis favorable à l’adoption plénière, précisant que la transcription du changement de nom de l’enfant devait être effectuée avant la transcription de l’adoption. Après délibération, le tribunal a prononcé l’adoption plénière de [B] [W] par M. [D] [T], avec toutes les conséquences légales. Effets de l’AdoptionLe tribunal a décidé que l’adoptée se nommerait désormais [T] [H] et que l’adoption produirait ses effets à compter du 3 novembre 2021. La décision a été notifiée aux parties et sera transcrite sur les registres de l’état civil de [Localité 9] dans les quinze jours suivant son passage en force de chose jugée. |
Q/R juridiques soulevées :
Quelles sont les conditions légales pour l’adoption plénière en France ?L’adoption plénière en France est régie par le Code civil, notamment par les articles 343 à 370. L’article 343 stipule que l’adoption plénière est ouverte à toute personne qui remplit les conditions requises par la loi. Il est précisé que l’adoption plénière entraîne la création d’un lien de filiation entre l’adoptant et l’adopté, qui remplace la filiation d’origine. L’article 344 précise que l’adoption plénière nécessite le consentement de l’adopté si celui-ci a plus de 13 ans, ainsi que le consentement des parents de l’adopté, sauf si ceux-ci sont décédés ou si l’adopté a été déclaré abandonné. De plus, l’article 347 indique que l’adoption plénière ne peut être prononcée que si l’adoptant a au moins 28 ans, sauf si l’adoptant est le conjoint du parent de l’adopté, auquel cas l’âge minimum est de 18 ans. Ainsi, dans le cas présent, M. [D] [T] a respecté ces conditions, ayant obtenu le consentement de Mme [G] et de [B] pour l’adoption. Quels sont les effets juridiques de l’adoption plénière ?Les effets de l’adoption plénière sont clairement définis dans le Code civil, notamment dans les articles 366 à 370. L’article 366 précise que l’adoption plénière crée entre l’adoptant et l’adopté un lien de filiation qui est identique à celui qui existe entre un parent et un enfant biologique. Cela signifie que l’adopté acquiert le nom de l’adoptant et que ce dernier a les mêmes droits et obligations envers l’adopté que ceux d’un parent biologique. L’article 367 indique que l’adoption plénière est irrévocable, ce qui signifie qu’une fois prononcée, elle ne peut pas être annulée, sauf dans des cas très exceptionnels. De plus, l’article 368 précise que l’adopté perd sa filiation d’origine, sauf si l’adoption est faite par le conjoint d’un parent. Dans le cas de l’adoption de [B] par M. [D] [T], cela signifie que [B] acquiert le nom de famille [T] et que M. [D] devient son père légal, avec tous les droits et devoirs qui en découlent. Quel est le rôle du ministère public dans la procédure d’adoption plénière ?Le rôle du ministère public dans les procédures d’adoption est défini par l’article 350 du Code civil. Cet article stipule que le ministère public doit être entendu dans toutes les affaires d’adoption, afin de protéger les intérêts de l’adopté et de s’assurer que les conditions légales sont respectées. Il a le droit d’émettre un avis sur la demande d’adoption, comme cela a été le cas dans l’affaire présentée, où le ministère public a émis un avis favorable à l’adoption plénière de [B]. L’article 351 précise également que le ministère public peut demander des informations supplémentaires ou des enquêtes pour s’assurer que l’adoption est dans l’intérêt de l’enfant. Ainsi, dans cette affaire, l’avis favorable du ministère public renforce la légitimité de la demande d’adoption et assure que toutes les conditions légales ont été respectées. Quelles sont les formalités à accomplir après le jugement d’adoption plénière ?Les formalités post-jugement d’adoption plénière sont régies par l’article 370 du Code civil. Cet article stipule que la décision prononçant l’adoption plénière doit être transcrite sur les registres de l’état civil de l’adopté dans un délai de quinze jours à compter de la date à laquelle elle est passée en force de chose jugée. Il est également précisé que cette transcription doit être effectuée à la requête du procureur de la République, ce qui garantit que l’adoption est officiellement reconnue et que les droits de l’adopté sont protégés. Dans le cas présent, le jugement a ordonné que la transcription de l’adoption plénière de [B] soit effectuée à [Localité 9], son lieu de naissance, une fois que les formalités de changement de nom de famille auront été complétées. Cela souligne l’importance de respecter ces formalités pour assurer la validité et la reconnaissance de l’adoption plénière. |
JUDICIAIRE
DE NANTERRE
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PÔLE CIVIL
Chambre du conseil
JUGEMENT RENDU LE
19 Novembre 2024
N° RG 23/08191
N° Portalis DB3R-W-B7F-Y4LW
N° Minute : 24/188
AFFAIRE
[D], [J], [V] [T]
Copies délivrées le :
DEMANDEUR
Monsieur [D], [J], [V] [T]
Domicilié chez Me Louise VANRENTERGHEM
[Adresse 2]
[Localité 8]
Comparant par visio-conférence et assisté par Me Louise VANRENTERGHEM, avocat au barreau de HAUTS-DE-SEINE, vestiaire : PN334
AUTRES PARTIES
Madame [G], [A], [W] devenue [H]
Domicilié chez Me Louise VANRENTERGHEM
[Adresse 2]
[Localité 8]
Comparante par visio-conférence, assistée de Mme [P] [E] interprète en anglais
Madame [B] [W]
Domicilié chez Me Louise VANRENTERGHEM
[Adresse 2]
[Localité 8]
Comparante par visio-conférence, assistée de Mme [P] [E] interprète en anglais
PARTIE INTERVENANTE
Monsieur le Procureur de la République
Tribunal Judiciaire de Nanterre
[Adresse 3]
[Localité 7]
Représenté par Madame Marie-Emilie DELFOSSE, substitut du Procureur de la République
L’affaire a été débattue le 15 octobre 2024 en chambre du conseil devant le tribunal composé de :
Monia TALEB, Vice-Présidente,
Martine SERVAL, Magistrat à titre temporaire,
magistrats chargés du rapport, les avocats ne s’y étant pas opposés.
Ces magistrats ont rendu compte des plaidoiries au tribunal composé de :
Monia TALEB, Vice-Présidente
Cécile BAUDOT, Première Vice-Présidente Adjointe
Martine SERVAL, Magistrat à titre temporaire
qui en ont délibéré.
Albane SURVILLE, Greffier.
JUGEMENT
prononcé en premier ressort, par décision contradictoire et mise à disposition au greffe du tribunal conformément à l’avis donné à l’issue des débats.
Mme [G], [A] [H] et M. [D] [T] se sont mariés le [Date mariage 6] 2021 à [Localité 11].
De leur union est née [M], [S], [Y] [T] [H] le [Date naissance 1] 2024 à [Localité 11].
Mme [G], [A] [H], anciennement nommée [W], est par ailleurs la mère de [B] [W], née le [Date naissance 4] 2007 à [Localité 9].
Par actes notariés reçus le 11 juin 2021 par un notaire singapourien, dûment apostillés, Mme [G] [H] et [B] [W] ont consenti à l’adoption plénière de [B] par M. [D] [T].
Par requête enregistrée au greffe le 3 novembre 2021, M. [D] [T] a saisi le tribunal judiciaire de Nanterre d’une demande d’adoption plénière de [B], en sa qualité d’enfant de sa conjointe.
Les parties ont été convoquées à l’audience du 4 juin 2024, qui a été renvoyée au 15 octobre 2024 afin que l’adoptée transcrire sur son acte de naissance français son changement de nom de famille obtenu à Singapour et qu’un interprète en langue anglaise soit désigné.
A l’audience du 15 octobre 2024, M. [D] [T] assisté de son avocat maintient sa demande d’adoption plénière de l’enfant de sa conjointe. Il expose qu’il a connu [B] alors qu’elle était âgée de huit ans et qu’il vit avec elle depuis l’âge de neuf ans. Il considère l’adoption plénière comme une consécration des liens qu’il entretient avec l’enfant depuis plusieurs années et se déclare pleinement informé des effets de cette adoption, plus particulièrement de son caractère irrévocable. Il indique que les démarches de transcription du changement de nom de famille de l’adoptée sont encore en cours.
[B] [W] réitère son consentement à l’adoption. Elle déclare qu’elle considère M. [D] [T] comme son père et précise qu’elle ne connaît pas père biologique.
Mme [G], [A] [H] réitère son consentement à l’adoption. Elle décrit son époux comme un très bon père pour [B].
Le ministère public émet un avis favorable à l’adoption plénière. Il indique que s’agissant du nom de famille, il appartiendra aux parties de procéder à la transcription du changement de nom de famille de l’enfant avant que l’adoption plénière ne puisse être transcrite.
A l’issue de l’audience, l’affaire a été mise en délibéré au 19 novembre 2024 par mise à disposition au greffe.
Le tribunal, par jugement contradictoire et en premier ressort, rendu publiquement après débats en chambre du conseil,
PRONONCE l’adoption plénière de l’enfant
[B] [W], née le [Date naissance 4] 2007 à [Localité 9]
de Mme [G], [A], [W] devenue [H], à l’égard de laquelle subsiste la filiation d’origine,
PAR
M. [D], [J], [V] [T]
Né le [Date naissance 5] 1985 à [Localité 10] (Nord),
Dont le mariage a été célébré le [Date mariage 6] 2021 à [Localité 11]
AVEC TOUTES SES CONSÉQUENCES LÉGALES
DIT que l’adoptée se nommera désormais [T] (1ère partie) [H] (2ème partie) selon déclaration de choix de nom du 29 avril 2024,
DIT que cette adoption produira ses effets à dater du 3 novembre 2021, jour du dépôt de la requête,
ANNEXE la requête au présent jugement,
LAISSE les dépens à la charge du requérant,
DIT que la présente décision sera notifiée aux parties par lettre recommandée avec accusé de réception et à leur conseil et qu’elle sera portée à la connaissance du Procureur de la République,
DIT que dans les quinze jours de la date à laquelle elle est passée en force de chose jugée, à la requête du procureur de la République, la décision prononçant l’adoption plénière est transcrite sur les registres de l’état civil de [Localité 9] , lieu de naissance de l’adoptée ;
signé le 19 novembre 2024 par Monia TALEB, Vice-Présidente et par Albane SURVILLE, Greffier présent lors du prononcé.
LE GREFFIER LE PRÉSIDENT
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