Sursis à statuer > Définition juridique

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Sursis à statuer > Définition juridique

En application des articles 378 et 379 du code de procédure civile, la décision de sursis suspend le cours de l’instance pour le temps ou jusqu’à la survenance de l’événement qu’elle détermine, sans dessaisir le juge, l’instance étant, à l’expiration du sursis, poursuivie à l’initiative des parties ou à la diligence du juge, sauf la faculté d’ordonner, s’il y a lieu, un nouveau sursis.

En outre, le juge peut, suivant les circonstances, révoquer le sursis ou en abréger le délai.

Il résulte de ces dispositions, que le juge dispose du pouvoir d’ordonner, au besoin d’office, un sursis à statuer dans l’intérêt d’une bonne administration de la justice.

Par ailleurs, en vertu de l’article 29 du Règlement (UE) n° 1215/2012 du Parlement et du Conseil du 12 décembre 2012, concernant la compétence judiciaire, la reconnaissance et l’exécution des décisions en matière civile et commerciale :

‘1. Sans préjudice de l’article 31, paragraphe 2, lorsque des demandes ayant le même objet et la même cause sont formées entre les mêmes parties devant des juridictions d’États membres différents, la juridiction saisie en second lieu sursoit d’office à statuer jusqu’à ce que la compétence de la juridiction première saisie soit établie.

2. Dans les cas visés au paragraphe 1, à la demande d’une juridiction saisie du litige, toute autre juridiction saisie informe sans tarder la première juridiction de la date à laquelle elle a été saisie conformément à l’article 32.

3. Lorsque la compétence de la juridiction première saisie est établie, la juridiction saisie en second lieu se dessaisit en faveur de celle-ci.’

Ainsi que la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) l’a déjà jugé, la notion de litispendance doit être perçue, dans ce cadre, comme une notion autonome du droit de l’Union, qui doit être l’objet d’une interprétation large.

D’une façon plus générale, cette réglementation vise, dans l’intérêt d’une bonne administration de la justice au sein de l’Union, à éviter des procédures parallèles devant les juridictions de différents États contractants et les contrariétés de décisions qui pourraient en résulter (voir CJUE, ass. plén., 9 décembre 2003, aff. n° C-116/02, § 43).

Ainsi que l’a également rappelé la Cour de justice, ce système est ‘fondé sur la coopération et la confiance mutuelle entre les juridictions, lesquelles doivent conduire à la reconnaissance mutuelle des décisions judiciaires, pierre angulaire de la création d’un véritable espace judiciaire’. (voir, notamment, CJUE, 16 janvier 2019, aff. n° C-386/17, § 43).

Définition du Sursis à Statuer Le sursis à statuer est une notion juridique qui désigne une décision prise par un juge de suspendre l’examen d’une affaire jusqu’à ce qu’une condition préalable soit remplie. Cette mesure est souvent utilisée dans le cadre de procédures judiciaires lorsque le tribunal estime qu’il est nécessaire d’attendre la résolution d’une question préjudicielle ou d’un événement extérieur avant de rendre une décision sur le fond de l’affaire. Le sursis à statuer peut être demandé par les parties ou être décidé d’office par le juge. A noter que cette suspension ne doit pas être confondue avec un ajournement, qui est une simple remise à une date ultérieure sans condition préalable.

Quelles sont les conditions pour obtenir un sursis à statuer ?

Pour qu’un sursis à statuer soit accordé, plusieurs conditions doivent être remplies. Tout d’abord, il doit exister une question préjudicielle qui nécessite d’être résolue avant que le tribunal puisse se prononcer sur le fond de l’affaire. Cette question peut concerner des éléments de droit ou de fait qui sont essentiels à la résolution du litige. Par exemple, si une décision d’une autre juridiction est attendue et qu’elle pourrait influencer le jugement, le juge peut décider d’accorder un sursis à statuer. Ensuite, il est déterminant que le sursis ne porte pas atteinte aux droits des parties. Le juge doit s’assurer que cette suspension ne crée pas une situation d’injustice ou de préjudice pour l’une des parties.

Quel est l’impact d’un sursis à statuer sur le délai de procédure ?

Le sursis à statuer a un impact direct sur le délai de la procédure judiciaire. En suspendant l’examen de l’affaire, le juge interrompt le cours normal de la procédure, ce qui peut entraîner un allongement des délais de traitement des affaires. Cependant, A noter que le sursis à statuer ne doit pas être utilisé de manière abusive. Les juges sont tenus de veiller à ce que cette mesure soit justifiée et proportionnée, afin d’éviter des retards indus dans le système judiciaire. De plus, les parties peuvent demander des mises à jour sur l’état de la procédure pendant la période de sursis, afin de s’assurer que leur affaire ne reste pas en suspens plus longtemps que nécessaire.

Le sursis à statuer est-il révisable ?

Oui, le sursis à statuer est révisable. Les parties peuvent demander au juge de lever le sursis si les conditions qui ont justifié sa mise en place ne sont plus d’actualité. Par exemple, si la question préjudicielle a été résolue ou si l’événement extérieur attendu s’est produit, les parties peuvent solliciter la reprise de l’examen de l’affaire. Le juge, après avoir examiné la demande, peut décider de lever le sursis et de reprendre la procédure, ou de le maintenir si les conditions justifiant le sursis demeurent.

Quelles sont les conséquences d’un sursis à statuer sur les droits des parties ?

Le sursis à statuer peut avoir des conséquences significatives sur les droits des parties impliquées dans le litige. En suspendant l’examen de l’affaire, le juge peut affecter le droit d’accès à la justice des parties, en particulier si le sursis dure longtemps. Il est donc essentiel que le juge prenne en compte les intérêts des parties avant de décider d’accorder un sursis. Les parties ont le droit d’être informées des raisons du sursis et de la durée estimée de cette suspension. De plus, les parties peuvent également demander des mesures conservatoires pour protéger leurs droits pendant la période de sursis, afin de minimiser les risques de préjudice.

Comment le sursis à statuer est-il appliqué dans la pratique ?

Dans la pratique, le sursis à statuer est souvent utilisé dans des affaires complexes où des questions de droit ou de fait nécessitent une clarification avant que le tribunal puisse rendre une décision. Les avocats des parties peuvent soumettre une demande de sursis, en justifiant leur demande par des éléments factuels et juridiques pertinents. Le juge examinera alors la demande et décidera s’il y a lieu d’accorder le sursis. Il est également courant que le juge fixe une date limite pour la résolution de la question préjudicielle, afin d’éviter des retards excessifs dans la procédure. En conclusion, le sursis à statuer est un outil juridique important qui permet de garantir que les affaires sont traitées de manière équitable et efficace, tout en respectant les droits des parties impliquées.

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