Phishing : la négligence du client sanctionnée – Questions / Réponses juridiques

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Phishing : la négligence du client sanctionnée – Questions / Réponses juridiques

Le phishing impose une obligation de sécurité au client, qui doit prendre des mesures raisonnables pour protéger ses dispositifs de sécurité. En cas d’utilisation frauduleuse, c’est au prestataire de prouver que l’utilisateur a agi par négligence grave. Dans une affaire récente, M. [W] a effectué des virements après avoir cliqué sur un lien dans un email suspect, malgré des incohérences évidentes. Sa négligence a conduit à des pertes financières, exonérant ainsi la banque de toute responsabilité. Cette décision souligne l’importance de la vigilance des utilisateurs face aux tentatives de phishing.. Consulter la source documentaire.

Quelle est l’obligation de sécurité à la charge du client selon le code monétaire et financier ?

L’obligation de sécurité à la charge du client est clairement définie dans les articles L. 133-16 et L. 133-17 du code monétaire et financier. Ces articles stipulent que l’utilisateur de services de paiement doit prendre toutes les mesures raisonnables pour garantir la sécurité de ses dispositifs de sécurité personnalisés.

Cela inclut l’obligation d’informer rapidement son prestataire de services de paiement en cas d’utilisation non autorisée de son instrument de paiement ou des données qui lui sont associées. Cette responsabilité vise à protéger à la fois l’utilisateur et le prestataire contre les fraudes et les abus.

Comment se fait le renversement de la charge de la preuve en cas de contestation d’une opération de paiement ?

Le renversement de la charge de la preuve est un principe important dans le cadre des litiges liés aux opérations de paiement. Selon les articles L. 133-19 IV et L. 133-23, c’est au prestataire de services de paiement de prouver que l’utilisateur, qui conteste avoir autorisé une opération, a agi de manière frauduleuse ou a négligé ses obligations de manière grave.

Il est essentiel de noter que cette preuve ne peut pas être déduite uniquement du fait que l’instrument de paiement a été utilisé. Le prestataire doit également démontrer que l’opération a été authentifiée et correctement enregistrée, sans déficience technique.

Quelles sont les conséquences des virements effectués par négligence ?

Dans le cas des virements litigieux, il a été établi que M. [W] a effectué deux virements de 3 000 euros en avril 2020, suite à un email suspect. Bien qu’il ait reçu un email prétendument de LA BANQUE POSTALE, plusieurs éléments auraient dû éveiller ses soupçons, tels que le nom de domaine et l’incohérence de l’objet du mail.

Malgré ces signaux d’alerte, M. [W] a cliqué sur le lien dans l’email, ce qui constitue une négligence. Cette négligence est considérée comme la cause des virements frauduleux, et la banque ne peut pas être tenue responsable des conséquences de cette négligence.

Quel est le rôle de l’établissement bancaire dans l’exécution des ordres de paiement ?

L’établissement bancaire, en l’occurrence La Banque Postale, n’a pas de pouvoir d’appréciation sur les ordres de paiement qu’elle exécute. Selon l’article L. 133-6 du code monétaire et financier, la banque doit exécuter les opérations de paiement autorisées par le client.

Ainsi, si le client a donné son accord pour un virement, la banque ne peut pas être tenue responsable des conséquences de cette opération, même en cas de fraude. La négligence du client dans la protection de ses informations personnelles exonère la banque de toute responsabilité dans ce contexte.

Quelles preuves peuvent être apportées pour contester une opération de paiement ?

Pour contester une opération de paiement, il est déterminant de fournir des preuves tangibles. Dans le cas de M. [W], bien qu’il ait affirmé ne pas avoir validé l’ajout d’un nouveau bénéficiaire, les enregistrements informatiques ont montré que ses identifiants et mots de passe avaient été utilisés pour effectuer les virements.

De plus, il a reçu des SMS de confirmation, ce qui aurait dû l’inciter à s’interroger sur la légitimité de ces messages, surtout que le bénéficiaire portait le même nom que lui. Ces éléments de preuve sont déterminants pour établir la responsabilité dans les litiges liés aux fraudes bancaires.


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