Voyance et maraboutage : prison pour escroquerie

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Voyance et maraboutage : prison pour escroquerie

L’Essentiel : Un réseau de marabouts a été démantelé, entraînant la condamnation d’un « voyant » à deux ans de prison pour escroquerie en récidive. Ce dernier a également reçu une interdiction de cinq ans d’exercer sa profession. Les escroqueries consistaient à persuader des victimes crédules de remettre de l’argent en échange de prétendus pouvoirs divinatoires. Les victimes, manipulées par un système pyramidal, étaient mises en relation avec des médiums sous des pseudonymes, leur promettant des solutions à leurs problèmes. La mise en scène orchestrée par le chef marabout a permis d’obtenir des sommes considérables, renforcées par des pratiques superstitieuses et des témoignages convaincants.

Démantèlement d‘un réseau de marabouts

Le charme du marabout ne semble plus opérer. Un « voyant », à la tête d’un réseau de marabouts, a été condamné pour escroqueries en récidive, à deux ans d’emprisonnement, cinq ans d’interdiction d’exercer la profession de voyant et de gérer toute entreprise industrielle ou commerciale.

Conditions de l’escroquerie

Constitue une escroquerie le fait pour une personne (voyant ou marabout), d’obtenir la remise de sommes d’argent en persuadant des gens crédules de ces pouvoirs divinatoires. Le délit est constitué non seulement lorsque l’escroc s’est fait remettre directement par la victime des fonds, mais encore lorsque cette remise est obtenue indirectement, l’article 313-1 du code pénal n’exigeant pas que la remise ait été faite entre les mains de l’auteur du délit.

Un système pyramidal rodé

Les victimes ont toutes été victimes d’un mode opératoire similaire et des manoeuvres identiques ; une annonce été passée par un intermédiaire exécutant, qui finissait par les mettre en relation avec un médium exerçant à Pantin doté de plus de pouvoirs, les protagonistes agissant sous des pseudonymes avec remise toujours plus importante d’argent sous forme principalement d’espèces, au prétexte qu’elles constituaient le seul moyen d’intercéder auprès des esprits. La mise en scène a contribué à conférer aux allégations mensongères des marabouts, l’apparence de la sincérité ;  la publicité fallacieuse diffusée dans la presse, faisait miroiter au lecteur, victime potentielle, un moyen de voir résoudre ses problèmes de tous ordres ; ensuite ont pris le pas des pratiques superstitieuses accompagnées de faits et gestes s’inspirant de procédés de divination et s’inscrivant dans le cadre d’agissements concertés. Le recours à des tiers, pour apaiser les doutes croissants dans l’esprit des victimes, par le truchement de personnes convaincantes vu les professions annoncées, vantant au téléphone auprès des victimes, les qualités des marabouts et leurs résultats, a renforcé la mise en confiance des victimes et la remise, au fil du temps, de sommes très importantes. L’élément intentionnel du délit se déduisait de toute une mise en scène orchestrée par le chef marabout. A noter que l’exploitation des fadettes de la puce des téléphones mobiles utilisés a permis de démanteler l’ensemble du réseau.

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Q/R juridiques soulevées :

Quel est le verdict rendu contre le marabout à la tête du réseau ?

Le marabout, considéré comme le chef d’un réseau d’escroquerie, a été condamné à deux ans d’emprisonnement. En plus de cette peine, il a reçu une interdiction de cinq ans d’exercer la profession de voyant et de gérer toute entreprise industrielle ou commerciale.

Cette décision judiciaire souligne la gravité des actes commis par le marabout, qui a abusé de la crédulité de ses victimes en prétendant posséder des pouvoirs divinatoires.

L’escroquerie, dans ce contexte, est un délit sérieux qui entraîne des conséquences légales significatives pour ceux qui en sont reconnus coupables.

Quelles sont les conditions qui définissent une escroquerie dans ce contexte ?

L’escroquerie est définie par le fait qu’une personne, qu’il s’agisse d’un voyant ou d’un marabout, obtienne des sommes d’argent en persuadant des individus crédules de ses prétendus pouvoirs divinatoires.

Le délit est constitué non seulement lorsque l’escroc reçoit directement de l’argent de la victime, mais aussi lorsque cette remise est obtenue indirectement.

L’article 313-1 du code pénal précise que la remise d’argent n’a pas besoin d’être faite directement entre les mains de l’auteur du délit pour que l’escroquerie soit reconnue.

Cela signifie que même des manœuvres indirectes peuvent être considérées comme des actes d’escroquerie.

Comment le réseau de marabouts opérait-il ?

Le réseau de marabouts utilisait un système pyramidal bien rodé, où les victimes étaient contactées par un intermédiaire qui les mettait en relation avec un médium à Pantin.

Ce médium prétendait avoir des pouvoirs supérieurs, ce qui renforçait la crédulité des victimes. Les protagonistes agissaient sous des pseudonymes, ce qui compliquait l’identification des escrocs.

Les victimes étaient incitées à remettre des sommes d’argent de plus en plus importantes, souvent en espèces, sous prétexte que c’était le seul moyen d’intercéder auprès des esprits.

Cette mise en scène, accompagnée de publicités fallacieuses, donnait une apparence de sincérité aux allégations des marabouts.

Quel rôle jouaient les intermédiaires dans ce réseau ?

Les intermédiaires jouaient un rôle déterminant dans le fonctionnement du réseau de marabouts. Ils étaient responsables de la première prise de contact avec les victimes, les mettant en relation avec le médium.

Ces intermédiaires utilisaient des techniques de persuasion pour convaincre les victimes de la légitimité des marabouts et de leurs prétendus pouvoirs.

De plus, ils renforçaient la confiance des victimes en vantant les qualités des marabouts et les résultats obtenus par d’autres clients.

Cette stratégie a permis d’apaiser les doutes croissants des victimes, les incitant à remettre des sommes d’argent de plus en plus importantes au fil du temps.

Comment le réseau a-t-il été démantelé ?

Le démantèlement du réseau de marabouts a été rendu possible grâce à l’exploitation des fadettes, c’est-à-dire des relevés d’appels des téléphones mobiles utilisés par les membres du réseau.

Cette technique a permis aux enquêteurs de retracer les communications entre les différents acteurs du réseau et de collecter des preuves de leurs activités illégales.

L’utilisation de ces données a été essentielle pour établir les liens entre les intermédiaires, le médium et les victimes, facilitant ainsi l’arrestation des membres du réseau.

Ce cas illustre l’importance des technologies modernes dans la lutte contre l’escroquerie et les réseaux criminels.


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