Cour d’appel de Bordeaux, 1er juillet 2003
Cour d’appel de Bordeaux, 1er juillet 2003

Type de juridiction : Cour d’appel

Juridiction : Cour d’appel de Bordeaux

Thématique : Respect du Secret des Correspondances au Travail

Résumé

Le salarié a droit au respect de l’intimité de sa vie privée, y compris le secret des correspondances, même sur son lieu de travail. L’employeur ne peut accéder aux messages personnels d’un salarié, même si l’utilisation personnelle de l’outil informatique est interdite. Les courriers électroniques, individualisés par une adresse professionnelle nominative et envoyés depuis un poste dédié, sont considérés comme personnels. Ainsi, toute prise de connaissance de ces messages par l’employeur constitue une violation du secret des correspondances, rendant le licenciement fondé sur cette preuve illicite et donc annulable.

Le salarié a droit, même au temps et au lieu du travail, au respect de l’intimité de sa vie privée, qui implique en particulier le secret des correspondances. L’employeur ne peut dès lors sans violation de cette liberté fondamentale prendre connaissance de messages personnels émis par le salarié et reçus par lui grâce un outil informatique mis à sa disposition pour son travail et ceci même au cas où l’employeur aurait interdit l’utilisation personnelle de l’ordinateur. En l’espèce, les courriers électroniques envoyés et reçus par le salarié avaient un caractère personnels en raison du fait qu’ils sont individualisés (adresse professionnelle nominative) et n’étaient émis et reçus que depuis le poste informatique utilisé par le salarié (configuration d’une messagerie individuelle). Par suite, l’employeur ne pouvait prendre connaissance de ces messages sans violer la règle du secret des correspondances. Le licenciement était donc fondé sur un mode de preuve illicite et doit être annulé.

Cour d’appel de Bordeaux, ch.soc., 1er juillet 2003

Mots clés : secret des correspondances,messagerie,emails,email,courrier électronique,secret,nikon,surveillance des salariés,salarié,vie privée

Thème : Secret des correspondances

A propos de cette jurisprudence : juridiction :  Cour d’appel de Bordeaux | 1 juillet 2003 | Pays : France

 


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