Contrefaçon et Violation de Distribution Sélective : L’Affaire Dior contre Bazar Chic

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Contrefaçon et Violation de Distribution Sélective : L’Affaire Dior contre Bazar Chic

L’Essentiel : L’affaire entre Christian Dior Couture et Bazar Chic illustre la lutte contre la contrefaçon et la violation de la distribution sélective. Dior a découvert que des produits de lingerie portant sa marque étaient vendus sur bazarchic.com, accompagnés d’une publicité trompeuse. Les articles provenaient d’un déstockage non autorisé, enfreignant ainsi le réseau de distribution sélective de la marque. Le tribunal a condamné Bazar Chic pour contrefaçon, soulignant que l’utilisation de la marque sur leur site pouvait induire en erreur les consommateurs sur un éventuel partenariat. Cette décision rappelle l’importance de protéger les droits des marques dans le cadre de la concurrence déloyale.

La société CHRISTIAN DIOR COUTURE a eu connaissance d’une « vente privée » de produits de lingerie griffés de sa marque sur le site internet bazarchic.com. Sur le site, était diffusé un film publicitaire montrant des mannequins revêtus de sous-vêtements Dior. Les produits vendus sur le site provenaient d’un « déstockage » non autorisé en violation du réseau de distribution sélective de la société CHRISTIAN DIOR COUTURE.
La société BAZAR CHIC a été condamnée pour contrefaçon de la marque Christian Dior : était reproduite la marque Christian Dior sur la page d’accueil du site internet bazarchic.com, notamment dans le syntagme « Christian Dior by Bazar Chic » (susceptible d’accréditer dans l’esprit du consommateur final l’idée d’un partenariat avec la maison de couture).
La violation du réseau de distribution sélective (concurrence déloyale) a également été retenue : selon l’article L442-6 I du code de commerce :« engage la responsabilité de son auteur et l’oblige à réparer le préjudice causé le fait, par tout producteur, commerçant, industriel ou personne immatriculée au répertoire des métiers de participer directement ou indirectement à la violation de l’interdiction de revente hors Réseau faite au distributeur lié par un accord de distribution sélective ou exclusive exemptée au titre des règles applicables du droit de la concurrence. »

Mots clés : distribution sélective

Thème : Distribution exclusive – Internet

A propos de cette jurisprudence : juridiction :  Tribunal de Grande Instance de Paris | 9 juillet 2008 | Pays : France

Q/R juridiques soulevées :

Quelle est la nature de la vente privée mentionnée dans le texte ?

La vente privée évoquée dans le texte concerne des produits de lingerie portant la marque Christian Dior, qui ont été mis en vente sur le site internet bazarchic.com.

Cette vente a été qualifiée de « déstockage » non autorisé, ce qui signifie que les produits ont été écoulés en dehors des canaux de distribution prévus par la société CHRISTIAN DIOR COUTURE.

Cela constitue une violation de son réseau de distribution sélective, qui est un système de distribution où le fabricant choisit ses distributeurs pour maintenir l’image de marque et le contrôle sur la qualité des produits.

Quelles infractions ont été retenues contre la société BAZAR CHIC ?

La société BAZAR CHIC a été condamnée pour deux infractions principales : la contrefaçon de la marque Christian Dior et la violation du réseau de distribution sélective.

La contrefaçon a été établie par la présence de la marque Christian Dior sur la page d’accueil du site bazarchic.com, notamment à travers l’expression « Christian Dior by Bazar Chic ».

Cette mention pouvait induire en erreur le consommateur, lui laissant croire qu’il existait un partenariat officiel entre BAZAR CHIC et la maison de couture.

Quelles sont les implications de la violation du réseau de distribution sélective ?

La violation du réseau de distribution sélective a des conséquences juridiques importantes, notamment en matière de concurrence déloyale.

Selon l’article L442-6 I du code de commerce, toute personne impliquée dans la violation de l’interdiction de revente hors réseau peut être tenue responsable.

Cela signifie que les producteurs, commerçants ou industriels qui participent à cette violation doivent réparer le préjudice causé à la marque, ce qui peut inclure des dommages-intérêts.

Quel est le cadre juridique de cette affaire ?

Cette affaire a été jugée par le Tribunal de Grande Instance de Paris le 9 juillet 2008.

Le cadre juridique repose sur le droit de la propriété intellectuelle et le droit de la concurrence, qui protègent les marques et régulent les pratiques commerciales.

La décision du tribunal souligne l’importance de respecter les accords de distribution sélective pour préserver l’image de marque et éviter la confusion chez les consommateurs.

Comment la décision du tribunal impacte-t-elle la distribution des produits de luxe ?

La décision du tribunal a des implications significatives pour la distribution des produits de luxe, en renforçant la nécessité pour les marques de contrôler leurs canaux de distribution.

Cela signifie que les marques doivent être vigilantes face aux ventes non autorisées et aux déstockages qui pourraient nuire à leur image.

En outre, cette jurisprudence rappelle aux distributeurs l’importance de respecter les accords de distribution sélective pour éviter des sanctions juridiques.


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